INTRODUCTION
Le spécifique se dit de ce qui est particulier, unique en son genre parce que disposant de caractère qui lui son propre. C’est pourquoi, rien que par le titre, nous comprenons qu’il s’agit dans ce cours de discuter sur les raisons philosophiques qui font que la philosophie est une approche singulière du réel. Par ailleurs, on remarque aussi que l’approche philosophique n’est pas la seule, il y a le discours de l’opinion (sens commun), il y a l’approche mythique, le discours religieux et le discours scientifique. Maintenant, pour quoi la philosophie se distingue telle de ces approches ?
I. La philosophie est fondamentalement un discours rationnel, une réflexion critique.
Il est vrai qu’il existe une infinité de conception mais, il faut retenir que la philosophie se défini essentiellement dans la rationalité, dans l’esprit critique. Autrement dit, la particularité du discours philosophique c’est qu’il se veut rationnel et démonstratif. C’est tout le sens de cette phrase de
Descartes : « la philosophie est la sagesse suprême à laquelle on ne peut parvenir qu’à l’aide de la raison ». C’est pourquoi, le philosophe doit toujours s’appuyer sur son entendement et se démarquer de l’irrationnel s’il veut comprendre le monde dans le quelle il vit. Il doit, dit Descartes : « faire confiance au principe de l’intelligence » car écrit EMILE Bréhier : « il n’y a de philosophie que là où il y a une pensée rationnelle c’est à-dire une pensée capable de se critiquer et de faire effort pour se justifier par des raisons ». C’est pourquoi, PLATON mais aussi DESCARTES a raison : « la philosophie est une explication rationnelle de la réalité ». En effet, on peut dire alors que le propre du philosophe et de la philosophie c’est que non seulement il est rationnel mais, c’est un homme réfléchit et critique. On voit alors que le questionnement, l’interrogation sont la source a partir de laquelle jaillit toute pensée qui veut accéder au statut de la philosophie. On tient ferme que la philosophie cherche à promouvoir le « logos » c’est-à-dire la raison en tant que faculté permettant de construire et de comprendre le réel. Autrement dit, philosopher, c’est raisonner tout en étant exigent dans l’attitude critique qui doit être la marque distinctive de tout philosophe.
II. Problématique du rapport entre philosophie et opinion
L’opinion est un simple point de vue, un jugement personnel qui exprime les sentiments d’un individu. C’est pourquoi, elle est par nature immédiate et irréfléchi or, la philosophie est par essence réflexion, esprit d’analyse. Le philosophe évite la spontanéité ; il se veut critique.
C’est tout le sens de cette phrase de PLATON : « philosopher c’est se libérer du poids de l’opinion ». Autrement dit, le philosophe doit toujours prendre du recul par rapport aux croyances communes, aux idées toutes faites en cours dans la société. C’est en cela qu’il se distingue du sens commun qui, généralement adhéré sans se poser de question. L’homme de rue n’est pas critique.
Il croit naïvement aux « on dit », aux habitudes communes il s’y conforme sans adopter la distance critique nécessaire. Il est prisonnier des idées très préconçue des superstitions de sa société d’origine. Bertrand Russel le qualifie ainsi : « le sens commun traverse l’existence prisonnier des préjugés des croyances habituelles en son temps ou en son pays ». C’est qui est l’opposé du philosophe qui toujours apprend par le doute et n’accepte qu’âpres interrogation. Il cherche toujours à penser, a vérifier ses actions ses attitudes. En d’autres termes, le philosophe refuse de se conformer spontanément et naïvement aux évidences et aux opinions populaires. Il choisit d’abord de les interroger et de démontrer leurs bases rationnelles. C’est pour quoi selon Gaston Bachelard « l’opinion pense mal, d’ailleurs elle ne pense même pas ».
Une façon pour le philosophe français démontré que l’opinion n’est pas le résultat d’une analyse et par conséquent elle n’est pas de la philosophie.
III. Problématique du rapport entre philosophie et mythe
Le mythe est un récit fabuleux, une histoire qui raconte de façon extraordinaire d’un phénomène. A ce propos Mircea Eliade écrit : « le mythe est la mobilisation d’un ensemble d’image pour expliquer l’origine d’un phénomène ». On remarque alors qu’il est une construction qui na raconte de façon imaginaire un fait sacré (qui met en scène des êtres surnaturels). Exemples :
- Le mythe d’Eole (pour expliquer l’origine du vent)
- Le mythe de Prométhée (pour expliquer l’origine du feu)
- Le mythe d’Œdipe (pour expliquer les relations complexe entre les parents et leurs enfants).
Comparé à l’explication philosophique, il est absurde et irrationnel. Autrement dit, l’interprétation mythique n’est pas prouvée ; elle ne se démontre pas. C’est pourquoi, la particularité de la philosophie, c’est qu’elle cherche à appréhender la réalité de façon rationnelle et critique. De ce point de vue, elle se distingue de l’explication mythologique. Celle-ci n’est pas vérifiée et elle ne se comprend pas par les lumières de l’intelligence. Elle est irréelle et les faits relatés dépassent l’entendement humain. Le mythe n’est qu’une simple invention des sociétés. C’est ainsi qu’il demande l’adhésion parce qu’il est sacré. Or, pour le philosophe, la sacralité n’existe pas. Tout doit être contesté, remise en cause par le doute et l’essence de la philosophie. Par ailleurs il faut constater que le mythe a des aspects positifs par exemple il nous permet de construire la réalité afin de comprendre les phénomènes naturels. De ce point de vue, il ne diffère pas de la philosophie car leur finalité est commune : l’explication du monde. Par conséquent l’histoire de la philosophie nous apprend qu’elle est née du mythe. Autrement dit, depuis l’antiquité l’humanité a toujours essayer de comprendre les phénomènes naturels mais, généralement, les modes d’approches furent essentiellement mythiques. Donc, à l’origine de la réflexion philosophique se trouve le mythe. Ce dernier, malgré son aspect extraordinaire, fictif, non démontrer a préparé néanmoins l’avènement de la pensée philosophique bien que celle-ci soit contre les approches mythiques la philosophie est née du mythe même si elle est contre celle-ci Jean Pierre Vernai a ce propos écrit : « le mythe serait une ébauche du discours rationnel car à travers ses fables, on perçoit les premiers balbutiements du logos ». On peut dire alors que la philosophie bien que rationnel a besoin du mythe pour mieux comprendre le monde et accéder à la vérité des choses. D’ailleurs, le questionnement philosophique ne serait-il pas plus efficace, plus productif si parfois il se référait au mythe ? En tout cas, Platon qui dit-on est le père de la philosophie s’est appuyé dans beaucoup de ses ouvrages sur des mythes. Exemple : le Mythe de Caverne. Cependant, la pensée Platonicienne a été fortement marquée par la mythologie grecque dont elle s’est inspiré largement François Chatelet, en comatant la philosophie de Platon nous dit : le système platonicien est au croisé des chemins entre le mythos et le logos ». Platon justifie cette forte présence de la mythologie dans ses systèmes en ces termes : « s’intéresser au mythe c’est en quelque sorte être philosophe ».
IV. La problématique du rapport entre philosophie et religion
Le mot religion vient du mot latin « religaré » qui veut dire relier. C’est pourquoi, la religion suppose d’abord une relation entre un être humain et un être humain et un être suprême, supérieur, métaphysique. En effet, toute religion demande un lien avec un être métaphysique mais, il faut retenir que cette relation n’est pas garantie, ni fondée que lorsqu’elle repose sur la foi. Cette expression vient du mot latin «fides» qui signifie confiance. C’est ce même qui est à l’origine du concept de fidélité.
On retient alors qu’avoir foi, c’est non seulement avoir confiance mais aussi, être fidèle par rapport à l’être auquel on croit. On remarque alors que la foi est un sentiment intérieur du cœur que l’homme ressent envers un être transcendant. C’est ainsi donc que la foi se définit comme une croyance par laquelle l’homme se soumet, adhère avec confiance. De ce point de vue, on peut dire que par nature que la religion exclue le doute, le contre, le questionnement car elle est du domaine du cœur. Or, justement selon PASCALE : « le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas » dans cette perspective, il devient évident que la religion se distingue du domaine de la philosophie qui est du domaine de la raison, de l’intelligence, de la recherche de preuve. Or la croyance ne se démontre pas, elle se sent. C’est tout le sens de cette phrase de
PASCALE : « on sent Dieu par le cœur et non par la raison ». Le philosophe français veut montrer par-là que la nature de la croyance religieuse est différente de la réflexion philosophique. La première est dogmatique (elle refuse la contestation et l’esprit critique) alors que la seconde repose essentiellement sur l’analyse et l’interrogation ininterrompue. Le religieux doit se soumettre, adhérer, accepter les dogmes (vérités absolues, indiscutable, incontestable) de sa religion. Pour le philosophe le dogmatise n’existe pas tout doit être interrogé, soumis au tribunal de la raison. On tient ferme de la philosophie et la foi religieuse sont deux approches incompatibles dans les principes de bases qui les fondent. C’est ce que Marcien Towa explique en ces termes : « la philosophie entre en conflit avec la religion du fait que celle-ci se veut l’autorité absolu dans le domaine de la vérité que dans le domaine de la pratique ». Le philosophe camerounais montre par là qu’il y a effectivement une différence principale entre la discipline philosophique et la foi religieuse. Celle-ci est une vérité absolue, définitive. Par contre dans la philosophie, il n’y a pas de l’absolutisme alors, le philosophe doit éviter de confondre ces deux domaines de la connaissance. La religion s’éprouve, alors que la philosophie se prouve. C’est pourquoi, écrit Towa : « l’idée d’une vérité au-delà de la raison est inaccessible à l’esprit humain et absolument inconcevable en philosophie qui repose sur le principe diamétralement opposé selon lequel la pensée ne doit rien admettre qui n’est été saisi comme telle par la raison ». Une vérité religieuse peut sembler irrationnelle par ce qu’elle dépasse les limites de l’entendement. Or par définition en philosophie l’irrationnel n’existe pas par ce qu’encore une fois elle est rationalité, doute, esprit critique, et analyse. Mais est ce qu’il n’existe pas une convergence possible entre la philosophie et la religion ?
Est-ce qu’en réalité, elles s’excluent mutuellement ?
La philosophie et la religion en réalité sont interdépendantes. D’ailleurs il faut les comprendre en termes de solidarité. La philosophie a besoin de religion vice versa. Il ne faut pas les dissocier car la raison elle aussi a besoin de la foi et réciproquement. Il ne faut pas les voir alors comme deux approches opposées. Il faut les penser dans la dépendance et la complémentarité. La réflexion philosophique peut mener à la religion. Elle peut éclairer celle-ci en la rendant solide. Autrement dit la philosophie peut jouer un rôle considérable dans l’approfondissement de la croyance, dans l’orientation de celle-ci car l’usage de la raison, le questionnement ne sont pas bannies en réalité en matière de religion. C’est plutôt le contraire qu’il faut éviter car une telle attitude conduit souvent au fanatisme. C’est-à-dire à une philosophie aveugle qui n’est pas éclairée par l’intelligence, le savoir, le raisonnement. Dieu lui-même refuse le fanatisme et demande à l’homme de réfléchir sur lui avant de l’adorer. Dans le coran, il ne cesse de dire qu’il s’adresse aux êtres doués de raison. Ce qui veut dire que la foi religieuse n’exclut pas la connaissance, l’esprit critique dans la mesure où elle ne se renforce véritablement que grâce à l’éclairage de l’entendement, du raisonnement philosophique. On tient ferme que la vraie religion a besoin de la démonstration philosophique qui est avantageuse, bénéfique pour tout croyant. Mais néanmoins la philosophie à elle seule est aveugle. Il doit être suppléé par la foi si non elle peut conduire à l’athéisme. Or l’athée ce qu’il ne comprend pas c’est que la raison a des limites que seule la foi peut compléter. D’ailleurs, un tel comportement où l’homme ne croit qu’à la raison et à un excès de confiance est bannie dans la religion. Le philosophe doit comprendre qu’il y a des domaines où la démonstration ne peut connaitre, ne peut accéder et que celle de la croyance peut les découvrir.
En effet, philosopher c’est donc raisonner en invoquant parfois la foi pour mieux percer la complexité du monde et découvrir la vérité dans le réel. C’est pourquoi il faut toujours les voire non pas dans une séparation ou chacune évolue en vase clos, dans une indépendance, une autonomie totale mais plutôt dans une compatibilité ou chacune aide l’autre pour l’équilibre de l’homme et du monde.
C’est la raison pour laquelle notre humanité actuelle doit se prémunir de deux esprits : la raison sans la foi et la foi sans la raison. S’il en est ainsi c’est que ces deux attitudes sont négatives pour l’homme et pour la stabilité du monde moderne.
Leibniz est très explicite ! « Dieu nous a doté de deux lumières : la raison et la foi. Mais, il nous interdit de privilégier l’une au détriment de l’autre ». Pascal n’a pas dit autre chose lorsqu’il affirme ceux-ci « Deux excès sont à éviter : exclure la raison et n’admettre et n’admettre que la raison ». Le philosophe français invite l’homme par cette citation à associer l’interrogation philosophique et la religion.
V. Problématique du rapport entre philosophie et science
- De l’opposition
Dans son dictionnaire critique de la philosophie, André Lalande défini la science ainsi : « elle est l’ensemble des recherches ayant un degré suffisant d’unité et de généralité susceptible d’amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions concordantes… ».
Cette définition montre que la particularité de la science c’est qu’elle se veut objective dans sa démarche, dans sa recherche de la vérité. En matière de science, le savant doit décrire le réel tel qu’il est non tel qu’il voudrait qu’il soit. Il doit être neutre et ne pas prendre parti dans l’explication qu’il donne au phénomène. Autrement dit, la recherche doit être impersonnelle. Ce qui veut dire que le savant ne doit pas se laisser influencer dans l’interprétation du monde par son subjectivisme, ses gouts, ses préférences, ses expériences personnels. Faire de la science, c’est se démarqué de telle attitude ou l’on prend parti. De ce point de vue elles sont deux approches opposées de la réalité. C’est tout le sens de cette phrase d’Augustin Cournot : « la philosophie ne peut être rapproché de la science car c’est quelque chose de moins impersonnel que celle-ci ». On voit alors que c’est le caractère personnel de la philosophie qui distingue celle-ci de l’explication scientifique. Par ailleurs l’approche philosophique relative se distingue de l’approche scientifique qui par nature est universelle. Une vérité scientifique doit être acceptée par tous. C’est pourquoi, Aristote disait : « Il y a de science que du générale ». On comprend ici que la connaissance scientifique ne doit pas être relative, au contraire elle doit faire l’unanimité. En philosophie il n’existe pas d’unanimité tout est objet de controverse, de désaccord alors qu’à l’opposé la science est fondée sur le consensus ; c’est-à-dire l’accord entre savants. En revanche la philosophie repose essentiellement sur la contradiction entre philosophes, l’absence de consensus. Or, pour Gaston Bachelard : « la science doit faire l’accord des esprits compétents c’est-à-dire le savant ».
Cette analyse nous permet de retenir que dans les principes, la philosophie et la science ont deux explications incompatibles du monde. La première par exemple se repose toujours des questions de types « pourquoi » alors que la seconde se pose des questions du genre « comment ». Leur différence se remarque aussi que la philosophie est une explication théorique alors qu’une vérité scientifique se veut concrète, matérielle parce que la science est pratique par définition.
Philosophie Science
Subjectivité Objectivité
Personnelle Impersonnelle
Relative Universelle (unité, généralité)
Désaccord Accord
Absence de consensus Consensus (concordance)
Abstraite Concrète
Spéculative (théorique) Pratique
Pourquoi Comment
Absence d’unanimité Unanimité
- De la complémentarité entre les deux
La question posée ici sera de savoir : est-ce que la philosophie peut se développer toute seule sans l’appui de la science ? Et est-ce que celle-ci peut fonctionner sans la philosophie ?
Il faut retenir que même si elles sont opposées dans les principes, elles se complètent mutuellement. La philosophie a besoin de la science et réciproquement. Elles ont deux explications interdépendantes du monde réel.
- Le rôle de la science pour la philosophie
Les recherches scientifiques rendent immense service à la réflexion philosophique. On en veut pour preuve ce domaine de la philosophie qu’on appelle Epistémologie (étude de la science). Les progrès de la science constituent les matières de base sur lesquels s’appuie le philosophe épistémologue pour expliquer le monde. Lorsqu’on interroge l’histoire de la pensée et le processus de constitution de beaucoup de systèmes philosophiques, on se rendra compte la science a joué un rôle indispensable pour la philosophie car elle a beaucoup influencé celle-ci, sa systématisation et donc dans son élaboration. Par exemple : pour trouver un tel point de vue nous nous référons à la philosophie d’Aristote. L’analyse de celle-ci montre qu’elle resterait incompréhensible sans les études scientifiques faites en biologie. On comprend alors que le système philosophique Aristotélicien est fortement marqué dans son élaboration par les progrès en biologie et donc de la science. Dans le même ordre d’idée, on peut citer aussi le cas du cartésianisme. C’est un système de pensée qu’on ne peut saisir dans ses profondeurs qu’en se référant à la physique et aux mathématiques. Ses deux exemples montrent amplement que la philosophie n’évolue pas en vase-clos et dans la solitude. Elle a besoin d’entrer en relation avec la science. Pour être efficace, performante et se développer, la philosophie doit quelque fois invoquer aussi les approches scientifiques. En tout cas selon Louis Althusser : « pour que la philosophie naisse et renaisse, il faut que la science soit ».
- Le rôle de la philosophie pour la science
La science à son tour, ne peut se passer de la philosophie. Elle contribue véritablement à son progrès. Il est vrai que certains savants sont convaincus que la philosophie est inutile et qu’elle ne sert en aucune manière la recherche scientifique. Une telle conviction est fausse parce qu’en réalité le questionnement philosophique participe effectivement à l’évolution de la techno-science. Par exemple de nombreuses idées fondamentales qui sont à la base de ce que l’on appelle les sciences modernes trouvent paradoxalement leurs origines dans la pensée philosophique. C’est le cas de la théorie atomique du philosophe Démocrite de même que la question du reflexe chez Descartes qui deviendront des siècles plus tard des théories scientifiques solides. Ce qui veut dire que le philosophe peut influencer la recherche scientifique dans la mesure où celle-ci peut s’inspirer de certaines théories philosophiques. On retient que tout savant au lieu de voir la réflexion philosophique comme une pratique inefficace et sans valeur devrait plutôt comprendre qu’il ya un lien intrinsèque entre la discipline philosophique et l’activité scientifique. Dans ce 21éme siècle le constat est que la science et la technique sont à l’ origine de beaucoup de conséquence négative au plan humain, social et sanitaire. Par exemple la bombe atomique, les catastrophes nucléaire la pollution atmosphérique, les manipulations génétiques, la prolifération des OGM. Ainsi laisser à elle seule la technoscience devient dangereuse pour l’avenir du monde et de l’humanité. La pensée philosophique devient alors fondamentale parce que sa mission principale est non pas de bloquer la science dans ses recherches mais plutôt de la conscientiser. N’est ce pas c’est Rabelais qui disait : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». La philosophie par sa critique naturelle, veut justement se positionner comme la conscience de la techno-science. D’ailleurs celle-ci par définition est inhumaine et immorale parce qu’elle ne s’occupe pas de la question du bien et du mal. Par conséquent, elle a pour rôle d’humaniser et de moraliser les progrès scientifiques. Le philosophe c’est alors d’inviter le savant à plus d’humanité dans sa pratique en prenant en charge la dignité de l’homme au lieu de considérer celui-ci comme instrument de recherche. C’est pour quoi comme là si bien dit Henry Bergson : « il faut fournir à la science un supplément d’âme ». Or, on ne peut y parvenir, y arriver que par la philosophie. On tient ferme que la philosophie et la science sont unies, solidaires et il faut les comprendre en termes de complémentarité et non d’opposition car dans la réalité elles sont inséparables et indissociables. La preuve, lorsqu’on interroge l’histoire de ces deux disciplines, on remarque que le lien qui les unies date du millénaire. A leur début, elles étaient une seule connaissance. C’est cette idée que Spirkine confirme : « dans l’antiquité, chaque savant de renom était philosophe et tout philosophe était savant ».
Donc, la philosophie ne peut se passer de la science et inversement. Alors elles s’entraident et doivent se comprendre mutuellement si non c’est la vie de l’homme sur terre qui est menacée.