Sujet de dissertation.
Miguel de Unamuno déclare : « c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, le roman ».
Vous montrerez d’une part comment la lecture de roman peut être un moment de loisir qui suscite l’évasion du lecteur. D’autre part, vous prouverez que l’activité créatrice romanesque n’est pas exclusivement provoquée par l’ennui dont parle Unamuno.
I. AMENER LE SUJET (première séquence)
L’essentiel dans une amorce est d’arriver à faire le lien entre le sujet de conversation et vos dires. Même sans imagination, il est possible d’y arriver de plusieurs façons telles que par ces deux les plus habituelles :
– la mise en opposition : pour cela, il faut d’abord découvrir l’opinion de l’auteur (le thème précis ou particulier) sur la question soulevée par le sujet (le thème général) avant de prendre le contre-pied de son opinion tout à fait personnelle. Toutefois, entre ce contre-pied (en pôle position) et les propos de l’auteur (juste après), n’oubliez pas d’employer un connecteur logique d’opposition ou de concession (néanmoins, or, pourtant, malgré tout…)
Exemple :
Sur la question liée à ce qui donne naissance à un roman, à l’envie de l’écrire, aux véritables intentions du romancier quand il s’adonne à son activité créatrice, les avis ne sont pas unanimes. Certains donnent comme raison le combat des mots contre les maux, le soulagement d’un cœur meurtri ou encore même l’intention de réactualiser un événement historique. Pourtant, d’autres sont convaincus que le roman est une affabulation destinée tout bonnement à la distraction comme y parviennent tous les types de loisirs que l’homme a inventés.
– l’explication dissimulée du libellé : ici, il faut savoir ce que révèlent les propos émis dans le sujet, le libellé, l’avis de l’auteur (thème particulier) sur ce dont on est invité à parler (thème général) et puis l’expliquer brièvement, le définir sobrement, sans trop en donner l’air, en restant dans la généralité, histoire de pouvoir, par la suite, faire le lien avec la deuxième séquence à venir.
Exemple :
Le loisir est toute activité de décompression à laquelle on s’adonne pour oublier ses soucis. Ils sont nombreux tels que le sport, la promenade seul ou entre amis, la musique dont les mélodies écoutées bercent… Mais il y a aussi, osons le dire, l’écriture ou la lecture de romans capables de nous faire voyager sans bouger.
II. POSER LE PROBLÈME (deuxième séquence)
Cette séquence est constituée de trois sous-parties que voici et dans l’ordre recommandé :
– la citation
– la reformulation
– la problématique
1) La citation :
Primo, elle doit pouvoir s’incruster élégamment et tout naturellement dans les propos émis dans l’amorce. Pour ce faire, sachez employer des expressions de transition ou des connecteurs logiques appropriés. Secundo, nonobstant sa formule introductive, la citation doit être restituée avec l’authenticité qu’elle mérite : la citation, rien que la citation et toute la citation, encadrée par des guillemets. Il y en a qui disent que si le sujet est long, on le reformule ; s’il est court, on le restitue. À mon humble avis, il y a non seulement la sous-partie suivante dont c’est l’objectif mais encore il n’existe aucun instrument de mesure pour déterminer la longueur d’une citation car celle-ci est à géométrie variable puisque toujours non consensuelle.
Exemple :
C’est dans cette dynamique que Miguel de Unamuno déclare : « c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, le roman ».
2) La reformulation :
Elle consiste à redire autrement, avec ses propres mots, ce que suggèrent les propos émis. Pour cela, l’astuce simple, c’est de se demander ceci : qu’est-ce que l’auteur veut dire par là ?
D’une part, on introduira cette reformulation par des termes comme “autrement dit”, “dit autrement”, “c’est-à-dire que”, “en d’autres termes”,…
D’autre part, on prendra le soin d’employer nos propres mots, expressions ou phrases, pour y parvenir, mais sans nous mettre à expliquer quoi que ce soit en détail car l’introduction expose les idées mais ne les développe pas encore. C’est dans le développement que la démonstration aura lieu.
Exemple :
En d’autres termes, pour Unamuno, le rôle du romancier, c’est de distraire, divertir, d’amuser le lecteur.
3) La problématique :
C’est une question, une seule. Je me demande quelle est la manie de vouloir en formuler plusieurs et se risquer de tomber dans la répétition car non seulement l’annonce du plan dira la même chose mais encore ce style embrouille le correcteur qui peine à identifier problématique et plan. Donc il s’agit d’une question inspirée du thème général.
J’ai l’habitude d’inviter l’élève à s’imaginer en tant que journaliste tenant un micro tendu à l’auteur… C’est comme si les paroles de l’auteur provenaient d’une question qu’on lui aurait posée. Laquelle est-ce ? Si vous découvrez cette question en amont, vous aurez en aval la réponse qui sert de problématique !
Pour quelle raison lit-on ou écrit-on des romans ?
Dans ce sujet précis, il s’agit du rôle du roman, de la vocation du romancier, de l’objectif de celui-ci ou du lecteur lorsque l’un s’adonne à son écriture et l’autre à sa lecture. Il suffit d’en faire une question pour réussir sans peine à formuler une problématique. Pour ensuite jauger sa justesse, il faut se demander si cette question que soulève le sujet est englobante ou pas, c’est-à-dire si cette question entretient un rapport avec toutes les composantes du développement. En d’autres termes, on doit pouvoir vérifier la réponse à cette question dans toutes les parties du développement.
Exemple :
Quel est alors le véritable rôle du roman ?
III. ANNONCER LE PLAN (troisième et dernière séquence)
Je conseille de faire un travail au brouillon. Cette phase préparatoire est primordiale pour la rédaction de la dissertation. C’est à partir du brouillon qu’on a une vue plus synoptique du devoir à produire.
Voici mon plan au brouillon construit sur la base de la consigne à respecter scrupuleusement. Dedans, on identifie le nombre de parties (deux seulement) et leur ordre d’apparition (d’une part, d’autre part).
I. Nous nous demanderons comment la lecture de romans arrive à constituer un bon moyen de divertissement.
1. Le roman d’aventures (divertissement)
Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne.
2. Le roman policier (divertissement)
Le Chien des Baskerville de Henry Conan Doyle.
II. Nous prouverons que la production romanesque, c’est aussi du sérieux, qu’elle ne se limite pas à la distraction à l’image de ce qu’offrent les autres loisirs.
1. Le roman de moeurs (engagement, révolte, protestation, contestation)
« C’est par le livre et non par l’épée que l’humanité vaincra le mensonge et l’injustice ». Émile Zola.
2. Le roman autobiographique (confession, confidence, soulagement, souvenir)
« Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul ». (Jean-Jacques Rousseau)
Conseil !
Mieux vaut employer vos propres phrases pour annoncer le plan, même si on ne vous sanctionnera pas trop pour avoir plaquer la consigne textuellement en respectant la concordance des pronoms.
Par ailleurs, en annonçant le plan, on ne mentionne que les grandes parties. Évoquer les sous-parties, c’est comme offrir déjà la réponse aux questions avant même d’y répondre dans le développement. Sachez donc sortir vos cartes les unes après les autres, aux meilleurs moments, aux bons endroits, comme à la belote.
Voici ainsi réunies les différentes séquences de cette introduction :
Le loisir est toute activité de décompression à laquelle on s’adonne pour oublier ses soucis. Ils sont nombreux tels que le sport, la promenade seul ou entre amis, la musique dont les mélodies écoutées bercent… Mais il y a aussi, osons le dire, l’écriture ou la lecture de romans capables de nous faire voyager sans bouger. C’est dans cette dynamique que Miguel de Unamuno déclare : « c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, le roman ». En d’autres termes, pour Unamuno, le rôle du romancier, c’est de distraire, divertir, d’amuser le lecteur. Pour quelle raison lit-on ou écrit-on des romans ? Pour y répondre, nous nous demanderons d’emblée comment la lecture de romans arrive à constituer un bon moyen de divertissement. Nous prouverons par la suite que la production romanesque, c’est aussi du sérieux, qu’elle ne se limite pas à la distraction à l’image de ce qu’offrent les autres loisirs.
Bonne réception.
Issa Laye Diaw
Professeur de français
Donneur universel
Diourbel
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