Les grands principes de l’acte III de la décentralisation

7 Min Read

Qu’est-ce que la décentralisation ?

La décentralisation est un processus consistant pour l’Etat à transférer au profit des collectivités territoriales certaines compétences et les ressources correspondantes.

Celles-ci bénéficient alors d’une certaine autonomie de décision et de leur propre budget (principe de libre administration) sous la surveillance d’un représentant de l’Etat qui n’est pas un supérieur hiérarchique, mais vérifie simplement la légalité des actes émis par les collectivités territoriales.

Ainsi, pour gérer ses affaires, la collectivité décentralisée doit posséder un patrimoine propre, des biens matériels, des agents, une gestion financière exprimée dans un budget.

La naissance de l’acte III de la décentralisation

En 2013, le Président Macky Sall a souhaité renforcer ce processus de décentralisation, via une troisième réforme territoriale et administrative d’ampleur : l’Acte III de la décentralisation. Issu d’une volonté réparatrice des inégalités et incohérences territoriales que l’écosystème territorial traînait depuis les indépendances, l’Acte III met en avant trois objectifs :

  • la communalisation intégrale, pour l’homogénéisation des échelons territoriaux quelle qu’en soit leur nature (urbaine ou rurale) ;

  • la départementalisation, qui déclasse la région de l’architecture territoriale et administrative au profit des 45 départements ;

  • et enfin l’érection de pôles de développement territorial, capables de corriger les inégalités économiques, infrastructurelles, sociales que les régions n’ont pas su combattre (République du Sénégal, 2013).

Cette réforme, qui marque une refondation majeure de l’action territoriale de l’État, a pour ambition d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable.

Fondée sur la territorialisation des politiques publiques, la réforme doit permettre de bâtir le Sénégal à travers la pleine valorisation des potentialités de chaque territoire, dans une démarche multi-acteurs et multi-niveaux apte à garantir la participation de tous les acteurs territoriaux. Elle incarne ainsi une rupture pour le renforcement de la décentralisation et le renouveau de la politique d’aménagement du territoire.

Les grands principes de l’acte III

La communalisation intégrale

Toutes les communautés rurales et les communes d’arrondissement sont érigées en communes, premier ordre de collectivité locale au Sénégal. Ce projet répond à l’impératif d’une gestion de proximité des problèmes des populations et une participation des acteurs locaux à l’impulsion et à la mise en œuvre des stratégies de développement territorial.

Le statut communal se renforce avec la communalisation intégrale, et ainsi la « communauté rurale » disparait dans l’architecture de notre décentralisation.

De nouvelles opportunités sont offertes aux collectivités locales de base, notamment celles du monde rural, pour améliorer, par des équipements, la plate-forme minimale des infrastructures socio-économiques de base, de recruter du personnel qualifié, d’accéder facilement aux financements des partenaires au développement et de la coopération décentralisée.

Enfin, la communalisation intégrale permet à notre pays d’harmoniser son architecture avec ce qui se fait au niveau de la sous-région ou dans le reste du continent.

La suppression de la région, collectivité locale, et la création des pôles de développement économique

L’aménagement du territoire répond à un impératif de rééquilibrage des investissements sur les territoires en fonction des spécificités, avec une vision globale du développement, prenant en compte l’équité, la solidarité, notamment dans le traitement des villes, des zones rurales, transfrontalières et éco géographiques. La réorganisation territoriale doit permettre de mieux répondre aux enjeux et objectifs de développement économique et social.

L’acte III de la décentralisation réorganise le territoire en pôles de développement en fonction des réalités éco-géographiques. Cette démarche offre un cadre plus rationnel et cohérent de contrôle territorial et d’impulsion du développement économique, en reposant sur les exigences d’aires territoriales homogènes au plan socioculturel, éco géographique et économique.

Le département, collectivité locale

Le département est érigé en collectivité locale et reste, dans le même temps, circonscription administrative. Le découpage des départements recoupe, dans bien des cas, le tracé des anciens royaumes ou provinces. La recherche d’un espace vécu comportant une homogénéité socioculturelle et économique et un fort sentiment d’appartenance, justifie le désir de réinvestir le département afin d’en faire un vecteur pour une bonne politique de décentralisation.

Ce niveau correspond donc à une réalité historique et offre l’avantage de former des entités territoriales intermédiaires favorisant une gouvernance locale et un développement territorial mettant en synergie des communes partageant un vécu et des potentialités spécifiques dans une dynamique d’intégration rural-urbain.

Le pari d’une approche en faveur du développement économique

Une bonne politique de l’aménagement du territoire induit l’intégration de la dimension territoriale dans les planifications économiques et sociales, ainsi que le rééquilibrage des investissements selon le principe d’équité et de solidarité.

Dans le cadre d’un processus multi-acteurs, la solidarité, la synergie des interventions et la territorialisation des responsabilités restent des indicateurs importants pour une action territoriale performante. Il faut à cet égard :

 

  • Une réhabilitation de la déconcentration à travers les autorités administratives dans leur rôle d’interlocuteurs territoriaux ;

  • Un renforcement de la décentralisation avec plus de responsabilité des territoires notamment des élus, la société civile et le secteur privé local ;

  • Une clarification des rôles et responsabilités de chaque acteur et une simplification des échelles de gouvernance territoriale.

L’acte III de la décentralisation en actions

L’acte 3 se traduit par des renforcements au plan financier des collectivités territoriales : ainsi, les fonds de dotation sont passés de 16 milliards FCFA en 2012 à 25 milliards FCFA en 2020, tandis que les fonds d’équipements ont évolué de 12,5 milliards FCFA en 2012 contre 30 milliards en 2020.

L’acte 3 de la décentralisation permet une territorialisation accrue des politiques publiques au niveau national, et une action collective renforcée des institutions pour le développement social et économique de notre pays.

Share This Article
Follow:
2022 - 2023 : Attestion de formation en Paludologie à l’hôtel Hobbé de Kolda du 11 au 16 décembre 2023 par le Programme National de Lutte contre le Paludisme. 2022 - 2023 : Certificat en Commerce Digital à l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (ex UVS) en collaboration avec la Fondation MasterCard. 2021 - 2022 : Certificat en écriture de Série / Scénariste à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. 2019 - 2020 : Diplômé Assistant Infirmier d’Etat au centre régional de Formation en santé de Kolda du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. 2021 - 2022 : Certificat sur les mécanismes de financement, l'Éducation financière, l’élaboration d’un Business Plan et la préparation au Pitch du Programme INVEST IN AFRICA de la Fondation Mastercard. 2021 - 2022 : Attestation en Entreprenariat Privé à la Direction des Petites et Moyennes Entreprises. 2016 - 2017 : Licence 1 Biologie Chimie et Géosciences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. 2014 - 2015 : Baccalauréat S2 au Lycée Bouna Kane de Kolda. ________________________________________ 2021-2022 : Formation en Education Financière au Cabinet The Uptribe – Buntu Yokkuté –Giz. 2021-2022 : Formation sur les bases de l’infographie/Illustrator au Centre Consortium Jeunesse Sénégal de Dakar. 2020-2021 : Formation sur la Prise en charge du Paludisme de l’enfant et de la femme enceinte au Centre de Santé de Vélingara /Région Médicale de Kolda.
Quitter la version mobile