Vous voyez ce qu’il faut entendre par la formation de la jeunesse : non sa confiscation au profit d’un parti ou d’une idéologie, mais son épanouissement propre ; non sa domestication en vue d’un conformisme étouffant, mais l’entraînement progressif à l’action personnelle. L’éducateur qui veut réaliser cette tâche délicate a besoin d’un esprit compréhensif et d’une sympathie profonde pour les jeunes gens. Il doit à la fois favoriser l’éveil des forces vives de l’adolescent et l’actualisation de tout son potentiel, et le garder en même temps des excès qui sont la rançon de sa nature. C’est-à-dire éviter que l’imitation tourne à l’agitation, que la ferveur dégénère en fanatisme, que l’esprit d’indépendance se stérilise dans l’insubordination. Pour former la jeunesse, il faut exalter et discipliner toutes ses possibilités. C’est à cette double condition seulement qu’elle pourra accomplir sa mission.
Maurice DEBESS
L’adolescence, PUF, 20e Edition 1997. PP 120-122.
Après avoir résumé ce texte en un nombre de mots équivalant au quart de sa longueur (Soit environ 115 mots ; on tolérera une marge de plus ou moins 10 %), vous discuterez cette réflexion de l’auteur : « II faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale ».
Corrigé
- Proportions : entre 103 et 127 mots
- Analyse du texte
• Idée générale : Plaidoyer pour la jeunesse. Comment faire pour avoir une jeunesse épanouie et consciente ?
• Plan détaillé
- « L’adolescence…vie humaine » : Les conditions d’accomplissement d’une jeunesse accomplie
– Condition sine qua non pour une adolescence épanouie : les jeunes doivent vivre pleinement leur jeunesse et s’insérer dans le tissu social
- « Nous avons vu …d’une façon harmonieuse » : le cas des jeunes travailleurs et des étudiants
– L’adolescence est volée aux jeunes qui sont obligés de travailler pour gagner leur vie au lieu d’aller à l’école
– La cohabitation avec les adultes dans les lieux de travail fait que les jeunes mûrissent trop vite et ne goûtent pas aux plaisirs de la jeunesse
– Il est essentiel d’encadrer les jeunes travailleurs dans des associations où ils pourront s’épanouir
– Quant aux étudiants la crainte n’est pas de les voir écourter leur jeunesse mais plutôt de s’ancrer dans une « adolescence trop prolongée » -
« Vous voyez …fin » : Le rôle des éducateurs
– Rôle de l’éducateur n’est pas d’influencer le jeune sur le plan politique ou idéologique, mais de contribuer à son épanouissement et à l’affirmation de sa personnalité en le protégeant des errements dus à son âge.
Sujet Discussion : « II faut donc s’attacher à donner à ces jeunes gens le goût des activités vraies, leur éviter de se replier trop longtemps sur eux-mêmes et de perdre contact avec la vie sociale ».
Thème abordé : La formation des jeunes (l’éducation)
Problématique : Faut-il laisser les jeunes (les étudiants dans le texte) vivre leur jeunesse à l’écart, ou au contraire les insérer dans le tissu social ?
Plan du développement : Dialectique
Thèse : Donner aux jeunes « le goût des activités vraies », les insérer dans le tissu social
– Contrairement aux jeunes obligés de travailler pour vivre, les étudiants ont tendance à prolonger l’adolescence [ils restent jeunes trop longtemps], se coupant ainsi des réalités sociales
– Nécessité de corriger ce travers en les orientant vers des associations où ils pourront se rendre utiles
Antithèse : Les dangers de la responsabilisation précoce des jeunes
– N’y a-t-il pas risque de leur voler leur jeunesse en les responsabilisant
– Laisser le temps faire son œuvre : l’âge de la maturité viendra. Il faut que jeunesse se fasse….
– Leur immaturité pourrait conduire à des catastrophes