Corrigé en forme d’une analyse du sujet et d’un plan détaillé fait par l’élève, avec le professeur. Note obtenue: 16/20.
On voit tout de suite qu’il va s’agir ici d’interroger l’équivalence entre deux idées a priori distinctes : “être libre” et “faire ce que l’on veut”. Pour cela, il va de soi qu’il va falloir réfléchir sur ce que signifie “être libre” (mais aussi “faire ce que l’on veut”) et donc sur ce que revêt la notion de liberté. L’enjeu du sujet est donc d’essayer de définir la liberté et de voir si oui ou non, celle-ci peut signifier le fait de faire ce que l’on veut.
Analyse des termes du sujet
1. “Faire ce que l’on veut” : dans son sens courant, l’expression “faire ce que l’on veut” signifie faire ce que bon nous semble, ce qui nous plaît, autrement dit, assouvir ses désirs, sans que rien ne nous en empêche, sans contrainte extérieure.
Mais, si l’on prend l’expression à la lettre, “faire ce que l’on veut”, ce peut être aussi agir sous la conduite de sa volonté. Cela impliquerait donc l’idée d’une prise de décision suivie d’une effectuation dans l’action.
2. “Être libre” : puisque l’objectif est à terme de définir ces termes, inutile de chercher tout de suite les différentes définitions possibles. On peut pourtant partir d’une première définition : être libre, ce serait pouvoir se déterminer par soi-même sans subir de contrainte.
Problématiser le sujet
Si l’on en croit l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit”. Tous les hommes sont donc considérés comme libres. Le problème, c’est que si être libre, c’est faire ce que l’on veut, chacun empiètera sur la liberté de l’autre, et à terme seul le plus fort sera libre. À l’inverse, si être libre ne signifie pas faire ce que l’on veut, qu’est-ce qu’être libre ? Une liberté qui serait limitée, qui ne serait donc pas totale, a t-elle encore un sens ?
I. La liberté est absence de contrainte
Par définition, un prisonnier n’est pas libre dans la mesure où il n’a pas la possibilité d’agir à sa guise. Son emprisonnement est une contrainte qui s’exerce sur sa liberté, notamment de mouvement. Être libre, ce serait donc pouvoir agir sans contrainte. Or, pour agir il faut vouloir. Être libre, ce serait donc faire ce que l’on veut.
Problème : si tout le monde fait ce qu’il veut, alors comme tout le monde ne veut pas la même chose, les désirs de chacun vont entrer en conflit, et seuls les plus forts seront à même de réaliser leurs volontés. Les faibles, c’est-à-dire la majorité, seront contraints par la force et perdront donc toute liberté.
II. L’obéissance à la loi est garante de ma liberté
Afin d’éviter la domination du plus fort, il faut instaurer des lois que tout le monde a le devoir de respecter. Seule la loi me garantit qu’autrui ne va pas empiéter sur ma liberté. Certes, les lois limitent d’une certaine manière ma liberté, mais elles sont légitimes et découlent d’ailleurs dans une société démocratique de la volonté du peuple. C’est donc le peuple qui fait la loi, et en obéissant, à la loi, il n’obéit qu’à lui-même.
Problème : Une liberté qui ne serait pas absolue peut-elle être encore appelée liberté ?
III. Être libre c’est agir sous la conduite de la raison
Faire ce que l’on désire n’est pas faire ce que l’on veut. En effet, on peut vouloir quelque chose que l’on ne désire pas. Être libre, c’est donc bien faire ce que l’on veut, mais pas ce que l’on désire.
Conclusion
Être libre, c’est faire ce que l’on veut dans les limites imposées par les lois et la raison. Une volonté libre n’est pas en effet une volonté qui s’affranchirait de toute barrière. Une volonté est libre lorsque qu’elle est autonome, c’est-à-dire lorsque qu’elle obéit aux lois qu’elle s’est elle-même prescrite par l’usage de la raison, et non lorsqu’elle reste l’esclave des désirs, c’est-à-dire des passions.