ANALYSE D’UN SUJET DE DISSERTATION.
SUJET.
“L’âme du peuple ne doit pas être étouffée ; elle a besoin de respirer ; la littérature est son poumon”, déclare Jiang Zilong.
Vous montrerez d’abord comment la littérature arrive à porter secours aux peuples opprimés. Vous expliquerez ensuite que cet art peut même aider l’écrivain à survivre. Vous examinerez enfin une autre fonction reconnue à l’art littéraire et qui vous paraît essentielle.
ANALYSE DU SUJET.
ÉTAPE 1 : la découverte du thème.
Un thème, c’est ce dont parle un sujet (la guerre, les manifestations, la publicité,…). Il peut être orienté vers plusieurs directions ; respectivement, il peut porter sur plusieurs domaines (les causes des conflits armés, les bienfaits de la contestation, les techniques de vente…).
Il en est de même pour un sujet de dissertation portant sur la littérature (thème général) et ses multiples thèmes particuliers (l’inspiration, la fonction, le style…).
Pour ce sujet soumis à notre réflexion, il est clair qu’il parle de la littérature en général puisqu’aucune précision sur un quelconque genre ou courant littéraire n’a été fournie. Pour preuve, nous avons des expressions telles que “littérature”, “art”, “l’écrivain”… qui ne sont que générales.
1. Thème général :
Pour ce sujet, il faut essayer de se mettre dans la peau du journaliste qui tend son micro à l’auteur des propos émis dans ce sujet, Jiang Zilong en l’occurrence, et qui lui pose une question. Quelle serait alors la question que ce journaliste aurait posée à Zilong au point que ce dernier dise ce qu’il a dit comme réponse ? La voilà, l’astuce pour formuler une bonne problématique !
La question serait la suivante et pouvant être formulée de différentes manières, vu les nombreuses expressions qu’offrent les mots de la langue : quelle fonction faudrait-il attribuer à la littérature ?
Pour vérifier si cette question répond ou pas aux critères d’une problématique, il faut se demander si la réponse à cette question se retrouve disséminée ou distillée dans toutes les composantes ou parties du développement. Justement, tel est bien le cas car c’est autour de la réponse à cette question que la consigne oriente notre réflexion.
2. Thème précis :
C’est simplement la réponse de la question que nous venons de découvrir par nous-mêmes mais apportée par l’auteur Zilong, quand bien même elle serait discutable. On préoccupera moins de contrarier son opinion que de la restituer en toute fidélité mais avec nos propres mots et expressions. Nous pourrons alors découvrir que cet auteur pense que la littérature doit être engagée à défendre les groupes sociaux défavorisés.
Vous vous rendrez compte que j’ai dit ce qu’il a dit mais avec mes propres termes. Et ce que j’ai produit, c’est exactement ce qu’on attend de l’apprenant qui s’adonne à la rédaction de cette importante séquence qu’on appelle la reformulation.
ÉTAPE 2 : l’organisation du plan.
Cette étape préparatoire est aussi importante que la découverte du thème général et précis du sujet. Si c’était en maçonnerie, nous l’aurions considérée comme la fondation du bâtiment font il faut élever l’édifice, à l’image du développement de la dissertation. La cohérence s’impose, l’harmonisation aussi, entre exigences de la consigne et structuration de la démonstration.
Pour y arriver, il faut focaliser toute l’attention nécessaire non seulement sur le libellé mais aussi et surtout sur la consigne si celle-ci est formulée telle que dans ce sujet.
La première des choses est de chercher à savoir quel est le nombre de parties nécessaires à la conception du développement.
Pour ce sujet, trois indicateurs prouvent que nous avons trois parties à développer :
- les connecteurs : d’abord, ensuite et enfin.
- les verbes conjugués : montrer, expliquer, examiner.
- le nombre des phrases : chacune terminée par un point.
La deuxième chose est d’intituler chaque partie.
Au regard de la PREMIÈRE PHRASE, vu les mots et expressions comme “porter secours”, “peuples opprimés”, nous pensons à la fonction engagée ou militante de la littérature.
Après une lecture analytique de la DEUXIÈME PHRASE de la consigne, en se focalisant sur les mots “écrivain” et “survivre”, nos connaissances nous rappellent qu’il s’agit ici de la fonction lyrique ou sentimentale attribuée à l’art littéraire.
Pour la TROISIÈME PHRASE, puisqu’il faudra évoquer une fonction différente de la première et de la deuxième que nous venons de proposer, nous jetons notre dévolu sur la fonction esthétique, complètement éloignée des deux premières.
La troisième et dernière chose à faire à présent, c’est de se souvenir de courants littéraires capables de justifier chacune de ces fonctions.
Je propose le plan suivant :
I. Fonction engagée :
La négritude. Le contexte de la colonisation.
“Va-t-en lui disais-je, va-t-en, gueule de flic, gueule de vache.”
Aimé Césaire.
II. Fonction lyrique :
Romantisme. Souffrance et consolation.
“Ce n’était plus un art, c’était un soulagement de mon propre cœur qui se berçait de ses propres sanglots”.
Alphonse de Lamartine.
III. Fonction esthétique :
Parnasse. La devise de l’art pour l’art.
“Tout artiste qui se propose autre chose que le beau n’est pas artiste à nos yeux”.
Théophile Gautier.
Bonne réception !
Issa Laye Diaw ;Professeur de français; Donneur universel ,Lycée d’excellence de Diourbel
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