Si tous les pionniers précédemment cités ont intégré Air Afrique dès les années 1960, il faudra attendre 1995 pour que soit recrutée la première femme (co)pilote, la Congolaise Adine Ossebi.
Cette dernière a appris à piloter dès 15 ans dans un aéro-club du sud-ouest de la France, où elle a grandi, avant de suivre une formation privée à Montréal. Recrutée par la société congolaise Aéroservice, elle devient pilote de brousse, déposant des forestiers sur leurs chantiers ou livrant du matériel pétrolier à Pointe-Noire ou à Luanda. En 1995, elle passe le concours qui lui permet d’intégrer Air Afrique.
ADINE N’A JAMAIS OSÉ PRENDRE LE MICRO POUR ACCUEILLIR LES PASSAGERS DE PEUR QU’ILS REFUSENT DE VOLER…
« Là, j’ai reçu une formation plus longue, et j’ai enfin pu découvrir tout le continent, mais aussi les États-Unis, piloter de vrais gros avions », confie à Jeune Afrique celle qui se rappelle de la compagnie panafricaine comme d’« une famille » – c’est d’ailleurs là qu’elle a rencontré son époux, steward à Air Afrique.
Plusieurs mois après être entrée au sein de la compagnie, interrogée par la presse internationale, Adine Ossebi avoue n’avoir jamais osé prendre le micro pour accueillir les passagers à bord, de peur que ceux-ci ne refusent de voler avec une femme aux commandes.
« Il y avait parfois d’autres femmes à Air Afrique, des pilotes de location qui venaient pour deux ou trois mois, mais j’ai été la seule et unique titulaire », poursuit Adine Ossebi, qui a ensuite travaillé pour Air Sénégal International puis pour la RAM, avant d’être recrutée par Asky. « C’est là que j’ai enfin pu gravir les échelons et que je suis passée de copilote à commandant de bord », explique celle.
J.A.
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