1 – Extrait du dimanche
« C’est dans le présent que réside le secret du futur. Si tu fais attention au présent, tu peux le rendre meilleur. Et si tu améliores le présent, ce qui viendra ensuite sera également meilleur. »
PAULO COELHO
2 – Mot du Dimanche
Récipiendaire
Définition
- Personne qui vient d’être reçue dans une assemblée, etc.
- Personne qui reçoit un diplôme, une nomination, etc. (➙ impétrant).
Synonymes
- bénéficiaire,
- impétrant
Exemple
- Elle a prononcé son discours de récipiendaire le 22 juin 2006, évitant, selon ses propres termes, de s’endimancher langagièrement en une telle circonstance.
3 – Lecture du dimanche
Commentaire de texte corrigé
Que m’accompagnent koras et balafong (Senghor)
Entendez tambour qui bat ! Maman qui m’appelle.
Elle m’a dit Toubab !
D’embrasser la plus belle.
Elle m’a dit « Seigneur » !
Choisir ! Et délicieusement écartelé entre ces deux mains amies
– Un baiser de toi Soukeïna ! – ces deux mondes antagonistes
Quand douloureusement – ah ! Je ne sais plus qui est ma sœur et qui ma sœur de lait
De celles qui bercèrent mes nuits de leur tendresse rêvée, de leurs mains mêlées
Quand douloureusement – un baiser de toi Isabelle ! – entre ces deux mains
Que je voudrais unir dans ma main chaude de nouveau.
Mais il faut choisir à l’heure de l’épreuve
J’ai choisi le verset des fleuves, des vents et des forêts
L’assonance des plaines et des rivières, choisi le rythme de sang de mon corps dépouillé
Choisi la trémulsion des balafons et l’accord des cordes et des cuivres qui semble faux, choisi le
Swing le swing oui le swing !
Charniers neigeux d’Europe.
J’ai choisi mon peuple noir peinant, mon peuple paysan,
Toute la race paysanne par le monde.
« Et les frères se sont irrités contre toi, ils t’ont mis à bêcher la terre ».
Pour être ta trompette !
Léopold Sédar SENGHOR, Chants d’ombre, Editions du SEUIL, 1945.
Faites de ce poème un commentaire suivi ou composé.
Dans le cadre du commentaire composé, vous pourrez par exemple montrer comment le poète exprime son déchirement face à ses amantes d’une part, et son choix définitif à travers des images fortes d’autre part.
Corrigé
– Situation : L.S.Senghor, co-fondateur du mouvement négritude, défense et illustration des valeurs noires
– Poème lyrique extrait de Chants d’ombre, publié en 1945. Le titre du recueil « Chants d’ombre » évoque la race noire
– Idée générale : Le poème montre comment Senghor surmonte le dilemme auquel il est confronté. En fin de compte, il choisit le métissage culturel
– Plan du commentaire suivi :
« Début …ma main chaude de nouveau » : Le déchirement du poète
« Mais il faut choisir…la fin » : Le choix définitif
– Plan de commentaire composé
Centre d’intérêt 1 : L’expression du déchirement
Centre d’intérêt 2 : Le choix du poète
Fiche technique
– Symbolisme des instruments traditionnels pour marquer une certaine appartenance, pour montrer aussi que la poésie est « paroles et chants en même temps » du cœur désignée par l’image du « tambour qui bat » : exaltation du poète qui retrouve sa maman (le continent)
– L’exclamation (verset 1) : renforce l’état d’agitation du poète
– Choix du vocabulaire : « Toubab » rend compte de la perception nouvelle à l’égard du poète vu comme un aliéné
– L’exclamation au verset 3 : traduit l’étonnement du poète
– L’exclamation et l’interjection au verset 5 : étonnement et une certaine déception de la maman
– Répétition anaphorique de « elle m’a dit » : renforce le ton de reproche
– Phrase exclamative verset 6 : traduit un impératif et fait apparaître le caractère impérieux du choix
– Oxymore « délicieusement écartelé » : appel au métissage renforcé par l’expression « ces deux mains amies » qui montre que le poète ne vit pas cette situation comme un antagonisme
– Symbolisme des prénoms (Soukeïna et Isabelle) qui renvoie aux civilisations africaine et occidentale
– Répétition de « quand douloureusement » : témoigne du déchirement du poète, de sa confusion (verset 8 et 9)
– Expression du désir au verset 11 qui rend compte de la volonté du poète à unir ces deux civilisations
– Obligation du choix (verset 12) en plus de l’expression « épreuve » : exprime la difficulté
– Répétition de « j’ai choisi » : l’expression du choix multiple et possible entre ces civilisations
– Ellipse du « j’ai » : renvoie à la syntaxe négro-africaine qui selon Senghor est une syntaxe de juxtaposition. Ceci explique l’accumulation.
– Cette accumulation donne une idée de la « civilisation de l’universel » telle que Senghor l’avait théorisée avec son Rendez-vous du « donner et du recevoir » (à noter les constantes du style nègre associées aux richesses de l’occident : verset, assonance, rythme + cordes, cuire, swing…)
– Allitération en « f » et « v » : renvoie à la douceur de la mère patrie
– Expression de l’engagement du poète aux cotés des opprimés, (gradation croissante avec l’expression « peuple noir peinant, mon peuple paysan, toute la race paysanne par le monde »
– Choix du vocabulaire « race » : pour désigner une communauté de situation, de souffrance.
– Allitération en « p » : consonne sourde qui renvoie aux conditions difficiles des opprimés.
– Le choix de l’expression « fière » exprime pour Senghor la fraternité qui doit prévaloir entre les races, les peuples
– Allusion à l’exploitation de son peuple à travers l’expression « bécher la terre »
– La métaphore « trompette » exprime le désir de Senghor d’être le porte-parole de son peuple.
4 – Profil du dimanche
Léopold Sédar Senghor
Né le 9 octobre 1906 à Joal, au Sénégal, et mort le 20 décembre 2001 à Verson, en France, Léopold Sédar Senghor est un poète, écrivain, homme politique sénégalais et premier Président de la République du Sénégal (1960-1980). Il est le premier africain à siéger à l’Académie française.
Ministre en France avant l’indépendance de son pays, il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies pour les partisans ou du néo-colonialisme français en Afrique selon les détracteurs.
Sa poésie essentiellement symboliste, fondée sur le chant de la parole incantatoire et qui lui vaut le surnom de « Président-Poète », est construite sur l’espoir de créer une Civilisation de l’Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Il approfondit le concept de négritude, notion introduite par Aimé Césaire, en la définissant ainsi :
La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture
Léopold Sédar Senghor commence ses études au Sénégal avant d’arriver en France à 22 ans : le début de « seize années d’errance » selon ses dires. D’abord étudiant à la Sorbonne puis au lycée Louis-le-Grand, il prépare le concours d’entrée à l’École Normale Supérieure. Il y côtoie Paul Guth, Henri Queffélec, Robert Verdier, Georges Pompidou et y rencontre également Aimé Césaire. Le 12 septembre 1946, Léopold Sédar Senghor se marie avec Ginette Éboué (1923-1992), attachée parlementaire au Cabinet du ministre de la France d’outre-mer et fille de Félix Éboué, ancien Gouverneur général de l’Afrique Équatoriale Française, avec qui il a deux fils.
Au lendemain de la guerre, il devient communiste. Il reprend la chaire de linguistique à l’École nationale de la France d’outre-mer qu’il occupera jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960. Au cours d’un de ses voyages de recherche sur la poésie sérère au Sénégal, le chef de file local des socialistes, Lamine Guèye, lui propose d’être candidat à la députation. Léopold Sédar Senghor accepte et est élu député de la circonscription Sénégal-Mauritanie à l’Assemblée nationale française où les colonies viennent d’obtenir le droit d’être représentées.
Fort de son succès, il quitte l’année suivante la section africaine de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et fonde, avec Mamadou Dia, le Bloc démocratique sénégalais (1948), qui remporte les élections législatives de 1951. Réélu député en 1951 comme indépendant d’Outre-mer, il est secrétaire d’État à la Présidence du Conseil dans le Gouvernement Edgar Faure du 1er mars 1955 au 1er février 1956, devient maire de Thiès au Sénégal en novembre 1956, puis ministre conseiller du Gouvernement Michel Debré, du 23 juillet 1959 au 19 mai 1961.
Aussi membre de la commission chargée d’élaborer la constitution de la Ve République, conseiller général du Sénégal, membre du Grand Conseil de l’Afrique Occidentale Française et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Léopold Sédar Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants, sorte de « Commonwealth à la française ».
Élu le 5 septembre 1960, Léopold Sédar Senghor préside la toute nouvelle République du Sénégal. Il est l’auteur de l’Hymne National sénégalais, le Lion rouge. Il démissionne de la Présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980. Abdou Diouf, Premier Ministre, le remplace à la tête du pouvoir, en vertu de l’article 35 de la Constitution. Sous la Présidence de Léopold Sédar Senghor, le Sénégal a instauré le multipartisme ainsi qu’un système éducatif performant.
5 – Annonce du dimanche
♻ Concours ENOA 2023 : https://reseauscolaire.com/?p=29951
♻Concours Prytanée Militaire 2023 : https://reseauscolaire.com/?p=29873
♻Concours École Militaire de Santé 2023 : https://reseauscolaire.com/?p=29894
6 – La petite parenthèse du dimanche
Un père et son fils préparent 1 coq volé , 1 visiteur arrive .Le père lui recoit à la porte.L’enfant a besoin du sel mais il ne sait pas comment faire,il dit:<<Père pourquoi tu me régarde comme un poulet au feu sans sel et le père lui repond:C’est parceque tu es vilain comme le sel dans le tiroire.
😁😁😁😁
Passez un très bon week-end avec le café qui apporte du savoir.