1 – Extrait du dimanche – Albert Camus.
- « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. »
2 – Mot du Dimanche : Assertivité
Définition
- Nom féminin. Qualité d’exprimer ses opinions sans entamer les droits d’autrui.
Traduction en anglais
- assertiveness
3 – Lecture du dimanche – Commentaire de texte corrigé sur Les soleils des Indépendances (Kourouma).
Les choses blanchissaient avec le matin, tout se redécouvrait. Fama regardait la concession et ne se rassasiait pas de la contempler, de l’estimer. Comme héritage, rien de pulpeux, rien de lourd, rien de gras. Même une poule épatée pouvait faire le tour du tout. Huit cases debout, debout seulement, avec des murs fendillés du toit au sol, le chaume noir et vieux de cinq ans. Beaucoup à pétrir et à couvrir avant le gros de l’hivernage. L’étable d’en face vide ; la grande case commune, où étaient mis à l’attache les chevaux, ne se souvenait même plus de l’odeur du pissat. Entre les deux, la petite case des cabrins qui contenait pour tout et tout : trois bouquetins, deux chèvres et un chevreau faméliques et puants destinés à être égorgés aux fétiches de Balla. En fait d’humains, peu de bras travailleurs. Quatre hommes dont deux vieillards, neuf femmes dont sept vieillottes refusant de mourir. Deux cultivateurs ! Jamais deux laboureurs n’ont assez de reins pour remplir quatorze mangeurs, hivernage et harmattan ! Et les impôts, les cotisations du parti unique et toutes les autres contributions monétaires et bâtardes de l’indépendance, d’où les tirer ? En vérité Fama ne tenait pas sur du réel, du solide, du définitif…
Ahmadou Kourourna, Les Soleils des Indépendances}, Ed. du Seuil, 1970, pp 106-107.
Faites le commentaire suivi ou composé de ce texte.
Dans le cas d’un commentaire composé, vous vous attacherez à montrer comment l’auteur a su exprimer, à partir de sa technique de description, la désillusion du personnage.
CORRECTION
Commentaire-esthetique du roman
Situation:
Ahmadou Kourouma, est un écrivain ivoirien contemporain dont l’œuvre inaugure le procès des Indépendances. Ahmadou Kourouma est né le 24 novembre 1927 à Togobala ou Boundiali (Côte d’Ivoire) et décédé le 11 décembre 2003 à Lyon (France).
– Texte romanesque narratif et descriptif d’une tonalité assez ironique extrait de « Les Soleils des Indépendances » publié en 1970
Idée générale :
Le personnage principal, Fama, découvre son héritage avec désillusion
Plan commentaire suivi
- 1) « Début…de Bala » : Description de la maison
- 2) « En fait d’humains…la fin » : L’insuffisance des ressources
Plan commentaire composé
- Centre d’intérêt 1 : La misère matérielle et morale
- Centre d’intérêt 2 : La désillusion
Fiche technique
- Caractère particulier de l’expression qui renvoie au style des langues locales. Volonté de s’approprier la langue française (Malinkinisation)
- Ironie avec les expressions « rassasiait » et « estimer »…qui font croire que Fama est satisfait du spectacle de la maison
- Utilisation de l’imparfait duratif : découverte progressive et durée du spectacle
- Répétition anaphorique de « rien de » accolé à des adjectifs qui connotent l’opulence : expression d’un dénuement extrême
- Absence de verbe : renforce le dénuement
- Ironie de la « poule épatée » met en relief, avec une certaine exagération, la petitesse de la demeure
- Répétition de ‘débout’ pour insister sur la vétusté de la maison
- La vétusté de la maison rendue également par le choix d’expressions dépréciatives : « fendillés », « chaume », « vieux », « beaucoup à pétrir et à couvrir »
- Réalisme de la présentation avec l’accumulation des chiffres dont le nombre contraste d’avec une réalité de misère
- Termes dévalorisant en relation avec l’indigence, de l’héritage « bouquetin », « faméliques », « puants »…
- Enumération morbide allant jusqu’au refus du statut humain des autres personnages avec les expressions « en fait d’humain », « peu de bras » très réductrices
- Opposition éloquente entre les chiffres : « 4 hommes / 2 vieillards », « 7 vieillottes / 9 femmes » : invalidité des ressources
- Style exclamatif : personnage désemparé devant une insuffisance caractérisée
- L’énumération « les impôts …autres contributions » renvoie à la multiplicité des charges qui s’oppose à la modicité criarde des ressources
- Satire des indépendances et sentiment de révolte avec des expressions « contribution monétaire et bâtardes »
- L’interrogation finale traduit le désarroi total du personnage
4 – Profil du dimanche – Albert Camus.
- Nationalité : France
- Né(e) à : Mondovi, Algérie , le 07/11/1913
- Mort(e) à : Villeblevin, Yonne , le 04/01/1960
Albert Camus est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et journaliste français, né en Algérie.
Son œuvre comprend des pièces de théâtre (« Caligula », « Les Justes », « Le Malentendu », …), des romans (« L’Étranger », « La Peste », …), des nouvelles (« L’Exil et le Royaume »), des films, des poèmes et également des essais (« Le Mythe de Sisyphe »,…) dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l’absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l’absurde, révolte qui conduit à l’action et donne un sens au monde et à l’existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir ».
Dans le journal « Combat », ses prises de position sont audacieuses, aussi bien sur la question de l’indépendance de l’Algérie que sur ses rapports avec le Parti communiste français, qu’il quitte après un court passage de deux ans.
Il ne se dérobe devant aucun combat, protestant successivement contre les inégalités qui frappent les musulmans d’Afrique du Nord, puis contre la caricature du pied-noir exploiteur, ou prenant la défense des Espagnols exilés antifascistes, des victimes du stalinisme et des objecteurs de conscience.
En marge des courants philosophiques, Camus est d’abord témoin de son temps, intransigeant, refusant toute compromission. Il n’a cessé de lutter contre toutes les idéologies et les abstractions qui détournent de l’humain. Il est ainsi amené à s’opposer à l’existentialisme et au marxisme et à se brouiller avec Sartre et d’anciens amis. En ce sens, il incarne une des plus hautes consciences morales du XXe siècle ; l’humanisme de ses écrits ayant été forgé dans l’expérience des pires moments de l’Histoire. Sa critique du totalitarisme soviétique lui vaut les anathèmes des communistes et coupe les ponts avec Jean-Paul Sartre. Dans un échange rapporté par Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, après avoir écouté Albert Camus sans l’interrompre, François Varillon, prêtre et théologien jésuite, lui dit : « Vous n’avez pas la foi, vous n’avez pas le baptême, mais permettez-moi de vous dire que vous n’avez besoin ni de l’une ni de l’autre, puisque vous avez la grâce. »
Journaliste militant engagé dans la Résistance française et, proche des courants libertaires, dans les combats moraux de l’après-guerre, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957.
Il meurt à 46 ans dans un accident de voiture avec Michel Gallimard.
5 – Annonce du dimanche – Concours infirmier/ Infirmière, Sage-femme et Préparateur en pharmacie pour ceux qui ont le baccalauréat L ou S.
🚩jusqu’au 31 janvier pour déposer ton dossier.
▪️Sage-femme d’État : https://reseauscolaire.com/?p=31021
▪️ Infirmier d’État : https://reseauscolaire.com/?p=31018
▪️Préparateur en pharmacie : https://reseauscolaire.com/?p=30977
🙏🏾Maximum de partage.
Passez un très bon week-end avec le café qui apporte du savoir.