Introduction
Faire de la philosophie c’est d’abord savoir ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas. C’est pourquoi il s’agira dans ce cours d’interroger la définition de la philosophie. Mais le paradoxe c’est qu’on ne peut pas signifier une chose donnée si on n’interroge pas son origine.
C’est la raison pour laquelle il devient nécessaire de réfléchir sur la question de l’origine de la naissance de la philosophie.
Pour quoi la philosophie est née ?
Qu’appel ton philosophie ?
I. Origine chronologique et le lieu de naissance de la philosophie
1.Origine chronologique
L’histoire de la pensée philosophique a été précède et préparer par la pensée mythique qui n’est rien d’autre qu’une tentative d’explication du monde, les premiers penseurs qui ont eu a philosophé avant SOCRATE (les présocratiques), ont commencés par la désacralisation du mythe à cause de son caractère irrationnel. C’est à partir de cette prise de conscience et de la découverte du logos (raison) qu’est née la philosophie vers le 6eme siècle avant J.C dans la ville de MILET en IONIE dans la Grèce antique. Aussi la première école philosophiques Vera le jour à MILET et sera fonde par THALES (624/548) avant J .C . Ce dernier a été considère le plus ancien des philosophes grecs.il va créer la première école philosophique à savoir l’école MILESIENE qui va précéder la pensée SOCRATIQUE.
Les tenants de l’école milésienne vont commencer par désacraliser le mythe à cause de son caractère irrationnel. Pour THALES, cette substance primordiale c’est L’eau.
Par conséquence, tout ce qui existe provient de l’eau à travers l’évaporation, la condensation….
Quant à ces disciplines Anaximandre et Anaximéne le premier considère que c’est L’INDEFINI ou PAEIRON qui est le principe premier de toute chose. C’est cette apeiron qui se transforme et se modifie pour donner naissance à tout ce qui existe. Pour le second c’est l’AIR est la substance primordiale de l’être car il se dilate et se condense constamment pour former la nature.
Cette école milésienne sera succédée par celle PYTHAGORICIENNE (570/490).
Pour Pythagore de somas, le nombre est le principe premier de toute chose. Par conséquent, tout provient de l’UN qui est le nombre des membres et que tout élément n’est que fragment de cette totalité de l’un à savoir l’univers. De ce point de vue la notion de mathématisation de l’univers verra le jour et sera le soubassement de la physique moderne et contemporaine d’aujourd’hui. C’est pour quoi comme le pense Descartes et Galilée « L’univers et écrit en langue mathématique ». Cette conception pythagoricienne sera succédée par celle d’héraclitienne (540/480) Héraclite sera comme les autres présocratiques intéresser par la cause unique de l’univers. Pour ce dernier c’est le FEU qui est à la source de tout ce qui existe mais, Héraclite tire sa célébrité à travers la théorie de la mobilité incessante des choses. » Tout coule, tout bouge. » Par ailleurs il est aussi l’auteur de la notion de conflit des contraires qui est le moteur du monde. C’est pourquoi, il disait que « le combat est père de toute chose ». L’école Héraclitienne sera succédée par l’école d’ELET don le plus grand représentant est PARMENIDE DELET. Cette doctrine éléate soutien la théorie de l’immobilisme ontologique qui repose sur le principe comme quoi « l’être est, le non être n’est pas. » cette conception est la source théorique du monde intelligible c’est à dire le monde métaphysique ou tout est fixe et immuable.
L’ensemble de ces penseurs philosophiques seront succéder par SOCRATE qui constitue un repère incontournable dans l’histoire de la philosophie ainsi, il sera le premier à centrer la réflexion philosophique sur l’homme. A ce propos il émet comme premier exigence la connaissance de soi par soi-même d’où la fameuse formule « connais-toi toi-même ». Contrairement aux explications liées aux phénomènes naturels SOCRATES va se limiter à la vie de l’homme sur terre c’est par rapport a cela qu’ARISTOTE affirmait que « c’est Socrate qui a descendu la philosophie du ciel à la terre. » selon Socrate la philosophie doit être en mesure de conduire l’ignorance à la sagesse par le biais de la MAIEUTIQUE c’est à dire l’art de faire accoucher les esprits. La maïeutique suppose que chacun d’entre nous procède la connaissance et qu’il peut toujours se ressouvenir par le biais de l’effort et de la recherche.
Le mérite qu’a eu Socrate et les présocratiques c’est ce qu’ils ont pu appréhender le réel en libérant la pensée de l’obstacle mystique.
2.Le lieu de naissance de la philosophie
La philosophie étant née dans la Grèce antique, ce sera PYTHAGORE DE SOMAS le premier à employer l’expression PHILOSOPHIE refusant le nom de savant, il préfère qu’on l’appelle l’ami de la sagesse c’est-à-dire le philosophe. Mais, le problème c’est qu’il y’a une controverse (débat) au tour du lieu de naissance de la philosophie. Pour les grecs comme PLATON « la philosophie est fille de la cité grecque ». HEIDEGER ajoute « la philosophie est grecque dans son être même ». Ce qui veut dire que l’occident ce qu’il appelle réflexion philosophique s’est développée pour la première fois dans la Grèce antique. Un point de vue que refuse l’égyptologue CHEIKH ANTA DIOP qui considère par contre que la philosophie est plus tôt d’origine égyptienne. C’est pourquoi il soutient que toute la pensée grecque n’est qu’une reproduction de la COSMOGONIE (savoir) égyptienne.
3.Les sources les plus profondes de la réflexion philosophique
- L’étonnement
A la question qu’elle est l’origine de la philosophie Platon de même qu’Aristote répondent que c’est l’étonnement. La première répond justement ceci « l’origine de la philosophie c’est l’étonnement. Notre œil nous a fait participer au spectacle des étrilles du soleil et de la voute céleste. Ce spectacle nous a incité à étudier l’univers entier. De là est née la philosophie ». On comprend alors qu’au commencement de la réflexion philosophique il y’a l’étonnement des premiers penseurs car face aux phénomènes naturels de la genèse de l’univers au coucher du soleil, spectacle des étoiles ; les premiers philosophes s’étonnèrent. A ce propos selon ARISTOTE c’est « l’étonnement qui pousse aujourd’hui les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. »
- Le doute
Par définition, douter c’est penser, hésiter à croire à la réalité d’un fait, à la vérité d’une affirmation c’est aussi remettre en cause. C’est pour quoi dans tout doute, il y’a l’incertitude. Ainsi DESCARTES considère que la philosophie est née du doute dans la mesure où il est l’expression aussi d’une ignorance. En d’autres termes, douter c’est se reconnaitre ignorent. Dans cette perspective on comprend alors que selon JASPER « sans doute radicale, il n’y a pas de philosophie. » En effet on peut dire que tout à fait au début de la réflexion philosophique il y’a le doute. Pour confirmer ce point de vue nous allons nous inspirer de la philosophie de DESCARTES. Philosophe français du 17eme siècle.il fait des études brillantes au collège de la flèche. Mais il en ressort dessus par l’enseignement de cette ècole.il décide alors de fonder un système philosophique solide qu’on appellera LA CARTES IANISME. C’est pour cela il va se douter de tout même de l’existence de DIEU. Mais le paradoxe est qu’en se doutant de tout, DESCARTES ne peut douter qu’il doute. Car pour cela il faut qu’il ne doute point ; c’est ce qui n’est pas le cas. Ainsi, il tire une première vérité « je doute. » or par définition douter c’est penser. A ce titre, DESCARTES retient ; » je pense ». Mais dans la mesure où la pensée implique l’existence car qui ne pense pas n’est pas. L’auteur du discours de la méthode affirme ; » je suis » en fin DESCARTES conclu « je pense donc je suis ». Cette phrase CARTESIEN qui est la première vérité inébranlable (indéniable) sur laquelle repose toute le système CARTESIEN. Cette analyse nous permet de constater que le doute est au cœur de la philosophie de
DESCARTES.
De là apparait ce qu’on appelle doute méthodique. Le doute méthodique est
Suspendu devant la vérité par conséquent, il est provisoire. Par contre le doute sceptique est permanant car reposant sur l’impossibilité d’atteindre la vérité par l’intelligence humaine.
II.La problématique de la définition de la philosophie
1.Philosophie c’est l’amour de la sagesse ou du savoir
L’étymologie du mot nous apprend que la philosophie est composée de deux expressions grecques : PHILEN (philos) qui veut dire amour et SOPHIA (sophos) qui veut dire « sagesse » c’est pourquoi le philosophe à la différence du non philosophe c’est quelqu’un qui aime la connaissance, la véritable savoir. En tout cas selon PYTHAGORE, il est amoureux de la sagesse. Dans son ouvrage intitulé LE BANQUIER, il nous montre qu’il n’existe pas de la philosophie là où il n’y a pas d’amour envers le savoir. De ce point de vue PLATON semble soutenir que l’amour est au cœur de la réflexion philosophique.
2.La philosophie est une recherche de la sagesse et non possession de celle-ci
En étant qu’amour, la philosophie se définie comme une recherche permanant de la sagesse et non une possession de celle-ci. C’est pourquoi, il n’est pas philosophe, celui qui prétend détenir la vérité. On comprend alors tout le combat de SOCRATE contre le sophiste (celui-qui a l’art de convaincre sans avoir raison). Ces derniers croyaient posséder le savoir jusqu’à l’enseigner. Or, selon SOCRATE » croire savoir n’est pas être philosophe ». D’ailleurs c’est interdire d’accéder à la vérité. Ainsi, pour SOCRATE le sophisme n’est pas de la philosophie, c’est une simple réthorie d’où l’objectif n’est pas en réalité la découverte du vrai mais, plus tôt, gagner dans les combats même si on a tort. On retient alors que la philosophie par nature se définie essentiellement dans cette quête ininterrompue de la sagesse d’es lors, philosopher nous dit KARL JASPER « c’est être en route. » l’expression route montre amplement le philosophe est toujours en chemin et il est dans une conquête sans relâche de la connaissance comparait a tout amoureux, il n’est jamais satisfait et il éprouve toujours un désir ardent de conquérir le savoir. En effet, à la différence du non philosophe, le philosophe lui se distingue par le fais que qu’il ne sait pas il ne prétend pas détenir la sagesse. C’est justement cette prise de conscience de son non savoir qui l’incite à la recherche. Le non philosophe n’éprouve pas le désir de rechercher parce qu’il croit savoir. Cette analyse nous permet de confirmer le propos célèbre de SOCRATE « tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ». Voilà l’attitude normal d’un grand philosophe. On tient ferme alors que la philosophie : » est une tension vers la recherche de la sagesse. » C’est la raison pour laquelle le philosophe en permanence est un pèlerin de la vérité ce propos, on comprend alors qu’une vérité philosophique ne se transmet pas parce qu’elle ne se possède pas. Selon VALDIMIR GREGORIEFF : » le non philosophe ne cherche plus car il croit savoir ce qu’il en est et ce qu’il faut. Or seul celui qui sait ne pas savoir cherche : voilà le philosophe. »
En fin, nous pouvons retenir avec JASPER que l’essence de la philosophie c’est la recherche de la savoir et non sa possession.
3.La philosophie est une réflexion critique
La réflexion est une activité de la pensée, un mouvement de l’esprit par lequel l’homme qui réfléchit, recherche la vérité dans le but de mieux comprendre le réel, c’est pourquoi, réfléchir c’est se questionner sur le monde, s’interroger sur la réalité. Quant à la critique, elle se définie comme une remise en cause. En effet, critiquer c’est alors douter, prendre du recul pour mieux saisir la complexité de la réalité. Dans ce cadre, pour être philosophe il faut disposer d’un esprit critique car la philosophie se définie dans l’analyse, dans l’existante critique. Une idée que confirme SOCRATE : » la philosophie est un examen critique auquel on participe de tout et ne doit pas se soumettre sans s’interroger à l’avance. Par conséquent, être philosophe c’est être réfléchit. Dans cette perspective, philosopher c’est être analytique en cherchant toujours à prendre du recul par rapport au réel. Ce qu’un philosophe retient est toujours le résultat d’une interrogation, d’un questionnement. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette phrase de JASPER : » en philosophie les questions sont plus importantes que les réponses et chaque réponse devient une nouvelle question. » le philosophe allemand semble nous dire alors que la valeur de la philosophie réside moins dans la solution trouver que dans le problème posé. En d’autres termes, le philosophe doit toujours soumettre toutes les croyances, toutes les traditions, toutes les superstitions au tribunal de la raison. Il doit les réfléchir, les pensées y douter pour découvrir la vérité cachée derrière ces habitudes populaires.
MARCIEN TOWA a alors raison : »la philosophie ne commence qu’avec la décision de soumettre l’héritage culturel, traditionnel à une critique sans complaisance. »
4.La philosophie est une vision du monde
La vision peut se comprendre comme un regard que l’on jette sur le monde c’est pourquoi, elle est une manière de voir, d’apprécier. Ainsi, la vision est une explication, une approche, une conception sur toutes les choses qui nous entourent. Le monde quant à lui peut se définir par la réalité, la nature, l’univers bref ce qui existe. Cette analyse nous permet de retenir que la philosophie est une tentative d’explication du réel.
Face à la complexité du monde, le philosophe peut interroger la réalité dans le but de mieux la connaitre.
D’ailleurs, dans une certaine mesure, la philosophie est née d’un désir ardant de comprendre le réel. Philosopher c’est alors essayer d’interpréter l’univers.
5.La philosophie est subjective et relative
- L’argument de la subjectivité
Le subjective se dit de ce qui est personnel, individuel et qui est capable de varier en fonction de la personnalité de chacun. Ainsi, une chose est subjective l’ors qu’elle exprime les gouts et préférences de l’individu u. en effet, dire que toute définition de la philosophie est subjective c’est reconnaitre que la subjectivité du philosophe influence pour un large part la conception qu’il donne à la philosophie elle-même. Or puisqu’il y’a une diversité de philosophe, chacun définie en fonction de sa personnalité, ces gouts et préférences. Le constat devient évident ; on assiste à une pluralité de définition. Mais, la philosophie en tant que telle ne peut se définir qu’au singulier parce que par nature elle est subjective.
- L’argument de la relativité
Le relatif se dit de ce qui n’est vrai qu’en relation avec. Son contraire, c’est l’universel. C’est pourquoi, il n’existe pas une conception unanime, définitive et absolue de la philosophie car elle est par nature relative. Par exemple une définition est toujours en relation avec des facteurs propres au philosophe lui-même : l’époque, le temps, l’éducation, la culture….
Or puisque ses déterminants ne sont pas les mêmes lorsqu’on passe d’un penseur a un autre, la philosophie ne peut se définir qu’au pluriel c’est quoi selon HEGGEL « chaque philosophie est fille de son époque ».
Conclusion générale
Définir une chose c’est là limiter, tracer ces frontières. C’est pourquoi une définition suppose donner un sens, une signification. À partir de ce moment, on peut retenir qu’il n’est pas facile de définir la philosophie. Car l’histoire de cette discipline, lorsque on remonte son passé nous apprend qu’au lieu d’un sens, en a plusieurs. Elle devient alors polysémique (plusieurs sens). Chaque philosophe à sa propre conception de la philosophie ; c’est pourquoi MARIE HELLENE LAVALLARD confirme : » le pluralisme est le mode d’existence nécessaire naturel à la philosophie ».
Ainsi, il n’existe pas en philosophie une conception universelle, unique, absolu unanime. Ce qui existe au contraire c’est une diversité de signification.
JASPER a alors raison » aucune n’épuise la philosophie, aucune ne s’avère la seule. » Selon J.P
SARTRE » la philosophie n’existe pas il n’y a que des pratiques de vue contradictoire. » On tien ferme alors que la philosophie ne peut s’entendre qu’au pluriel et non au singulier. De ce point de vue, on remarque qu’à chaque fois qu’on essaye de la limiter, de la saisir et elle nous échappe. Alors il n’existe pas de vérité définitive et figé de la philosophie.
Toutefois, on peut dire que ce définissant dans la divergence, il existe donc des caractéristiques qui font la particularité de la philosophie : la contradiction, l’esprit critique, la discussion.