INTRODUCTION
Dans son ouvrage intitulé Encyclopédie de la jeunesse Jean Paul SARTRE écrit : « l’homme est une liberté par nature.»
Autrement dit pour le philosophe français on ne peut comprendre ni connaitre l’homme sans prendre en compte la dimension de la liberté car c’est elle qui est l’essence de celui-là.
ROUSSEAU est très explicite en poèmes : « nier la liberté de l’être humain, c’est nier sa qualité d’homme.» Mais appel-t-on liberté ? Pour le sens populaire c’est faire ce que l’on veut ; agir sans contrainte, c’est ce que l’on appelle la liberté absolue ou le libre arbitre. Les philosophes politiques contredisent et soutiennent que la liberté au sens propre réside plutôt dans l’obéissance aux lois de l’Etat. A cette conception s’ajoute celle de SARTRE. On voit alors que la liberté pose problème, elle est un thème de controverse et elle soulève un débat entre juristes, hommes politiques philosophes…
I. La Liberté Au Sens Populaire (liberté absolue ou le libre arbitre)
Pour l’homme de la rue la liberté réside dans l’absence de contrainte ou l’homme obéit qu’à soi-même.
C’est agir conformément à sa propre volonté. C’est la raison pour laquelle le sens commun considérer qu’être libre c’est faire ce que l’on veut ; suivre ses passions, ses propres désirs dans l’indépendance absolue.
C’est dire alors pour les partisans de cette forme de liberté : la contrainte annihile la liberté humaine. Autrement dit, la notion de liberté absolue semble soutenir que lorsque l’homme est limité dans ses actes lorsqu’il est contraint d’agir indépendamment à sa volonté, il cesse d’être libre. S’il en ait ainsi c’est parce que la liberté c’est l’être qui ne subit pas de contraintes. En effet, être libre, c’est avoir le pouvoir de faire et de ne pas faire selon ses désirs et ses vœux. C’est ce qui explique cette définition que donne JEAN LUC GUICHE : « la liberté absolue ou libre arbitre, c’est un pouvoir de décision absolue en moi à partir de rien sans motif contraignant.»
Mais est-ce que dans la réalité, cette forme de liberté existe vraiment ? La liberté absolue n’est-elle pas une illusion ?
- La critique de La Liberté absolue
L’homme ne peut vivre sans contrainte, il est impossible qu’il puisse suivre uniquement sa volonté. IL y aura toujours des contraintes quelque part ; des limites sociales biologiques, juridiques qui nous empêcherons de faire ce que nous voulons. L’homme n’est pas un électron libre, il est membre d’une société. De ce point de vue, il n’a pas la liberté de faire tous ce qu’il veut en obéissant qu’a soi-même. La liberté dans l’absence de contrainte est une chimère c’est-à-dire un rêve, une illusion parce qu’elle n’existe pas dans la pratique. C’est pour quoi pour LEIBNIZ SPINOZA dit : « la liberté absolue est une absurdité.»
SPINOZA confirme : « le libre arbitre est une illusion.»
IL est vrai que souvent l’individu a le sentiment de la liberté en pensant qu’il est absolument libre parce qu’il agit en toute autonomie. Pourtant, dans la réalité une telle conviction est fausse. Certes, nous ignorons les causes de nos actes. Mais, néanmoins nous sommes toujours contraints. Donc on tient ferme qu’il n’existe pas de liberté dans l’indétermination. De plus il n’y a pas de liberté sans bornes, sans limites, sans restriction. C’est la raison pour laquelle, cette liberté ou l’homme fait ce qu’il veut dans l’absence de déterminisme n’existe qu’en théorie et dans les principes. Mais appliquée dans la réalité, elle devient inexistante, banale et élémentaire.
- L’existentialisme Sartrien et la notion de liberté.
SARTRE est un philosophe athée de nationalité française et auteur de L’existentialisme Est Un Humanisme. Pour comprendre sa philosophie il faut se placer dans un contexte du christianisme et des religions révélées de manière générale. Celle-ci considère que c’est l’essence de l’homme qui précède l’existence. Lorsqu’on interprète cette phrase, on se rencontre que l’essence peut renvoyer au destin, à l’avenir. Donc pour les religions révélées, la vie de l’homme est définie avant qu’il n’arrive à l’existence. De ce point de vue, peut-on parler réellement de liberté ? De responsabilité ?
JEAN PAUL SARTRE répond négativement et prend le contre-pied du christianisme, de la religion. Pour lui : « c’est plutôt l’existence qui précède l’essence.» Pour le philosophe français, l’homme existe d’abord se rend-compte, surgit dans le monde et se défini après. Donc, selon l’existentialisme sartrien, il n’y a pas d’essence humaine définie d’avance ; l’homme n’est rien avant son existence, il se fait après celle-ci. A ce propos, SARTRE écrit : « l’homme est non seulement tel qu’il se conçoit mais, tel qu’il se veut et comme il se conçoit après l’existence. » C’est-à-dire que selon SARTRE l’homme n’est que ce qu’il se fait et non ce que son destin par exemple le fait être.
- Dans cette perspective, qu’appelle ta liberté selon l’existentialisme sartrien ?
Etre libre, c’est être le maitre de sa vie, le responsable principal de son existence. Or lors qu’on y regarde de plus près, on constate qu’être le maitre de son existence, c’est disposer d’un pouvoir de choix. C’est la raison pour laquelle la liberté selon SARTRE se définie dans la capacité à choisir une situation ou une autre. Donc n’est pas libre celui qui ne peut pas opérer un choix. La liberté de l’homme n’a de sens que l’lorsque l’individu dispose de sa vie en toute responsabilité.
Ce qu’il faut comprendre dans la philosophie de SARTRE, c’est qu’il responsabilise l’homme en le mettant au cœur de sa vie.
L’homme est liberté parce qu’il peut choisir. Cependant précise SARTRE « le choix est possible dans un sens, mais ce qui n’est possible, c’est de ne pas choisir.» Le système SARTRIEN est une philosophie de l’action.IL invite l’homme à agir et non à attendre. C’est pourquoi, dit-il l’avenir est construction, mais non ce qui doit arriver inévitablement.
II. Liberté et déterminisme
Le déterminisme c’est l’idée que toute action a une cause, des motifs. C’est pour quoi être déterminé c’est agir sous l’influence, le conditionnement d’une réalité extérieur. Si c’est la société, on parle de déterminisme social, si c’est l’Etat on parle du déterminisme politique et si sa relève des lois de la nature, on parle de la fatalité.
- Liberté et déterminisme social
La vie en société repose sur un ensemble de normes, de règles qui constituent le fondement de l’existence collective. À partir de ce moment être libre ce n’est pas faire ce que l’on veut, mais au contraire se plier aux déterminismes sociaux. L’homme doit respecter les normes sociales. Il doit s’y plier car c’est cela la véritable liberté. Il est impossible d’être membre d’une société et d’agir selon ses désirs et d’agir comme on l’entend. Au contraire il faut obéir à la contrainte sociale qui, au lieu de nier traduit notre liberté. C’est l’opinion d’EMILES DURKHEIN : « l’homme libre c’est celui qui agit par la voie sociale.» Le sociologue français montre ici que dans la vie en société il n’existe pas de liberté en soi, ni de liberté individuelle ; si non la communauté risque de se disloquer et de s’installer dans le désordre. Par conséquent il faut que chacun reconnait les exigences sociales parce que c’est ce qu’on nomme liberté.
- Liberté et déterminisme politique ou juridique
Les philosophes politiques même s’ils ne sont pas d’accord pensent néanmoins que la liberté dans l’Etat n’est pas une indétermination. La raison c’est que doit se soumettre à la détermination de la loi. N’est-ce pas c’est ROUSSEAU qui disait : « l’obéissance a la loi qu’on s’est prescrite est source de liberté. » Autrement dit, rousseau explique ici qu’il n’y a pas de contradiction entre être libre et être soumis aux lois. Ce qui veut dire que l’obéissance aux principes juridiques en vigueur n’est pas un abandon de sa liberté, mais au contraire exprime celle-ci.
D’ailleurs les lois ne sont pas selon ROUSSEAU l’émanation d’une volonté individuelle. Au contraire elles sont l’expression de la volonté générale donc, du peuple. Obéir à celle-ci, dit ROUSSEAU c’est obéir à soi-même. VOLTAIRE ajoute : « la liberté consiste à ne dépendre que des lois. » MONTESAUIEUX n’a pas dit autre chose dans son ouvrage de l’esprit des lois
III. Liberté et fatalité
Le mot fatalité vient du latin ^^ fatum^^ qui veut dire destin.
A ce propos, le fatalisme renvoie donc à tous ce qui doit arriver forcement car tout est nécessaire ; il n’existe pas donc d’accident aire ni de hasard. Tout dans la nature obéi à des lois auxquelles on ne peut échapper. On les appelle les lois naturelles. De ce point de vue être libre c’est obéir à celle-ci. L’homme n’est pas une indépendance totale, il doit accepter la nécessité en se pliant à son fatum (destin) c’est le point de vue de
SPINOZA « être libre, c’est se soumettre à la nécessité qui nous détermine. »
Cette forme de liberté qui ne se conçoit que dans l’acceptation de la fatalité et dans l’obéissance aux lois de la nature, donc la nécessité, est surtout défendu par ce que l’on appelle le stoïcisme (philosophie de la sagesse) donc pour les stoïciens, la liberté réside dans la soumission à l’ordre providentiel car pour quelqu’un comme EPICTETE par exemple, pense qu’il y’a des choses que l’on ne peut pas changer comme la mort, le malheur, le destin… . Par conséquent, pour les stoïciens, être libre c’est vouloir ce que veut le fatum (le destin).