INTRODUCTION
La question qu’est-ce que l’homme ? A toujours était au cœur de la philosophie par ce que philosopher c’est penser, réfléchir à partir de l’être humain afin de saisir sa complexité. Ainsi on ne peut pas définir l’homme sans prendre en compte la dimension du langage. C’est pourquoi le linguistique français Claude Hagége soutient que : « l’homme est fondamentalement un homo loquens ». Autrement dit, l’être humain par essence est un locuteur parce qu’il est par définition l’être de la communication et du langage.
- Mais qu’appelle ton langage ?
- Celui-ci n’est-il pas le propre de l’homme ?
- Quel est le rapport entre le langage et la pensée ?
- Quels sont les limites du langage.
I. Qu’est-ce que le langage ?
Selon André Lalande : « le langage c’est tout système de signes pouvant servir de moyens de communication ».
Des lors, la finalité de tout langage semble être la communication, l’échange de message. En effet, tout signe, symbole, n’importe quel dispositif innée ou acquit qui peut jouer cette fonction est appelé langage. Exemple : langage animal, langage gestuel, langage visuel, langage des fleurs (la rose rouge, symbole de la passion et de l’amour).
Sur la base de cette analyse, on peut dire qu’il existe une diversité de langage même les animaux en dispose.
Une question se pose alors : pour quoi le langage est le propre de l’homme ?
- Le langage est le propre de l’homme
Dans la 5éme partie du Discours de la méthode, Descartes écrit : « le langage est le propre de l’homme ». Il est vrai qu’aussi dans son ouvrage intitulé VIE ET MŒURS DES ABEILLES Karl Van Frisch soutient l’idée de langage des abeilles dans la mesure où elles ont des moyens biologiques de communiquer et d’échanger entre elles. Par exemple lorsqu’elles se déplacent d’un huit renversé, elles montrent à leur congénère la direction, la distance, le lieu d’un jugement de poulaine qui sert de nourriture. Le zoologiste Autrichien en arrive à la conclusion que non seulement l’abeille a un langage, mais les animaux de façon générale. Mais le problème s’est que le langage animal est limité car il répond à un programme génétique. C’est un langage instinctif, il n’évolue pas. Tous les animaux de la même espèce communiquent de la même manière a la différence de l’homme qui a le pouvoir de communique de différente façon.
S’il en est ainsi c’est parce que le langage humain se fonde sur la pensée.
Il est réfléchi ; c’est pourquoi, on retient du point de vue philosophique il n’existe de langage qu’humain. ARISTOTE confirme ce point de vue : « seul, parmi les animaux l’homme procède le langage ». Donc, à la question qu’est-ce qui distingue l’humanité de l’animalité, DESCARTES répond que c’est particulièrement le langage. Il est la première preuve de distinction entre l’être humain et l’animal ; il écrit : « le langage est le discriminant fondement de l’homme et de l’animal ».
II. La relation entre langage et pensée
Deux idées se dégagent ici : celle qui soutient que la pensée précède le langage et celle qui défend que le langage enrichît la pensée :
- La pensée précède le langage :
Selon une logique courante l’homme pense d’abord ; ensuite il s’exprime. C’est tout le sens de ce célèbre vers de BOILEAU : « tous ce qui se conçoit bien s’annonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Cette thèse semble nous faire comprendre que non seulement la pensée est première mais aussi, elle a la supériorité sur le langage qui devient secondaire. De ce point de vue Descartes note : « le langage est second voire secondaire parce qu’il n’intervient qu’après la constitution de la pensée lorsqu’il s’agit de s’exprimer ».
Le langage devient un simple outil, instrument une extériorisation de la pensée intérieure. Mais, en réalité peut-on parler de pensée sans les mots ?
- Le langage enrichit la pensée
A l’inverse de la position précédente, Rousseau quant à lui soutient que c’est le langage qui fait de la pensée ce qu’elle est. Il n’existe de pensée véritable que dans et par les mots. Il écrit : « les idées générales ne peuvent s’introduire dans l’esprit qu’a l’aide des mots et l’entendement c’est-à-dire la pensée ne les saisi que par des propositions ».
L’homme ne peut penser avec profondeur et exactitude qu’à l’aide du langage qui en retour développe, perfectionne la pensée. C’est pour quoi HEGGEL écrit : « le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie ».
- La pensée et le langage se complètent
En réalité, il n’y a pas ici une pensée et là-bas un langage ; Ils sont indissociables. On ne peut pas les séparer parce qu’ils font une seule et unique réalité. C’est pourquoi, selon Maurice Merleau Ponty : « la pensée et le langage sont enveloppés l’une dans l’autre ». Il n’existe pas alors de dichotomie (opposition) entre les deux. Ferdinand de Saussure appuie en écrivant ceux-ci : « la pensée et le langage sont comme le recto et le verso d’une même feuille de papier ». Mais, est-ce que par ailleurs le langage n’est pas limité ? Par rapport à la pensée
Il est vrai que le langage est très important mais, il est incapable de traduire l’infinie richesse de la pensée. Il est limité parce qu’il a du mal à exprimer ce que nous pensons réellement. C’est pour quoi BERGSON affirme : « le langage trahit la pensée ».
- Par rapport aux sentiments
Dans la même perspective, nous remarquons aussi que le langage ne peut dire fidèlement ce que nous ressentons.
Il est souvent imprécis parce qu’il ne nous permet pas d’extérioriser exactement notre vie intérieure. A ce propos, Bergson renchérit : « nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent ».