Introduction
Pour la philosophie classique dont le représentant principal est DESCARTES, l’homme est uniquement conscience. En dehors de celle-ci, il n’existe pas une autre réalité du psychisme humain (esprit humain). La conscience est donc une connaissance claire, sure, et certaine que l’homme a sur lui-même, ses actions mais aussi, sur le monde extérieur. Un problème philosophique se pose : peut-on dire que l’homme est exclusivement conscience ? L’expérience quotidienne nous montre qu’il se trompe souvent et il connait des erreurs de langage. Parfois l’homme agit en ignorant la cause de ses actes parce qu’il n’a pas toujours une connaissance sure de soi-même. C’est pourquoi, SIGMUND FREUD soutient à la différence des classiques que l’homme n’est pas seulement conscience. L’esprit humain est composé aussi ce qu’on appelle l’inconscience.
L’objectif de ce cours est de penser, de réfléchir sur l’homme en rapport avec la conscience et l’inconscience.
- Qu’appelle la conscience ?
- Quel est le rapport entre conscience et société ?
- Qu’est-ce que l’inconscient ?
- Quelles sont les critiques adressées à l’inconscient ?
I. Qu’est-ce que la conscience ?
Selon DESCARTES la conscience est une conscience claire et distincte. C’est pour quoi être conscient c’est savoir avec clarté et distinction la cause et conséquences de ses actes. C’est pour quoi DESCARTES considère la conscience comme l’intuition qu’à l’esprit sur lui-même. Il là définit comme ainsi comme : « par le mot de pensé j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons par nous-même ». Le philosophe français semble assimiler la conscience à la pensée. Mais un problème se pose : Quelle est la nature de la conscience ? Est-ce qu’elle est autonome, solitaire ou est ce qu’elle est ouverte ou non ?
1.La conscience est une donnée intérieure au sujet
- La position de DESCARTES
Pour le philosophe français la conscience n’a pas besoin du monde extérieur. Elle se suffi à elle-même car elle est une réalité interne à l’homme. Par conséquent elle est autonome et solitaire dans la mesure où comme semble le dire DESCARTES : la réalité extérieure n’a aucun impact sur le devenir de la conscience. Donc, il suffit à l’homme de faire confiance à sa raison, de savoir penser et d’utiliser les lois de l’esprit pour accéder à une connaissance consciente. La conscience est une donnée extérieure.
- La position de la phénoménologie.
La phénoménologie est une philosophie de la conscience qui s’oppose au cartésianisme car pour elle la conscience ne peut se faire, se développer sans le monde extérieur. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette phrase d’EDMUND RHUSSELL « tout conscience est conscience de quelque chose ». Il montre par là qu’il n’y a pas conscience véritable que dans le rapport avec autres choses (société, nature…) on voit alors que la conscience ne peut se suffire à elle-même, elle doit s’ouvrir au monde à la réalité externe. La phénoménologie critique Descartes en ces termes : « le cogito a besoin des cogitatums ». En effet, la conscience risque de se détruire elle-même si elle ne compte que sur soi, c’est pourquoi, la conscience, selon la phénoménologie est réalité ouverte dynamique.
2. Conscience et société
Deux thèses s’affrontent ici : celle qui soutient que c’est la conscience qui détermine la société et celle qui défend le contraire.
Pour la première, il est impossible de parler de société sans la conscience. Autrement dit le milieu social entant que produit de la conscience est le reflet de celle-ci. Ce qui veut dire qu’une société humaine n’est que ce que les consciences en font.
Par conséquent il est impossible d’exclure le déterminisme de la conscience dans l’avenir de la société. La deuxième quant à elle considère que c’est plutôt la société, la vie de l’homme qui détermine le niveau de conscience.
A ce propos Marx écrit : « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie de l’homme mais plutôt l’inverse ».
Marx explique par-là que l’idée que la conscience est le miroir de la société dans la mesure où c’est celle qui l’influence. En d’autres termes, notre façon de voire le monde, de penser et d’agir est donc conditionné par notre situation sociale.
II. Qu’est-ce que l’inconscient ?
On peut définir l’inconscient comme l’ensemble des phénomènes psychiques qui se font en nous et dont les causes sont ignorées par le sujet agissant. C’est pour quoi FREUD considère que l’inconscient c’est
ce domaine du psychisme humain qui échappe à la conscience et qui influence les conduites et comportements de l’homme. Donc, à la différence de la philosophie classique, FREUD montre que l’homme désormais est caractérisé par une dualité qui s’explique à travers une dimension connue (consciente) et une dimension inconnue (inconsciente).
Mais, est ce que l’inconscient existe réellement ? Est-ce qu’il n’est pas une simple illusion de l’esprit un mythe ou une réalité ?
Les classiques ont toujours combattues la thèse de l’inconscient qu’ils considèrent comme une simple fiction. FREUD va se défendre en apportant des éléments de preuves qui prouvent l’existence réelle d’un inconscient en chaque homme.
1. Les preuves de l’existence de l’inconscient
- Le rêve
Le rêve est par nature un acte inconscient, il a une fonction scientifique dans la mesure où il est une preuve démontrant l’existence de la dimension inconsciente qui est en l’homme.
A l’état d’éveil l’homme désir, il est angoissé il a des phobies mais pouvant pas les satisfaire, il a tendance à refouler tous cela dans la partie de l’inconscient. Celui-ci devient alors selon FREUD le réservoir des désirs refoulés, des instincts, des pulsions sexuelles, des manies, névroses…
Maintenant à l’état de sommeil tous ces désirs cherchent à se satisfaire sous la forme de rêve en profitant du relâchement de la conscience.
Par conséquent le rêve est défini selon FREUD comme la réalisation des désirs refoulés donc inconscient. A ce titre, on peut dire que le rêve n’est pas gratuit parce que sa cause n’est pas étrangère au rêveur. On comprend donc que « tout rêve à un sens et le sens du rêve est la cause du rêve », écrit FREUD.
- Les actes manqués (lapsus)
Un acte est manqué l’ors qu’il rate son but ; on parle de lapsus (erreur de lecture et de langage) quand ce dernier trahit un désir inconscient.
- La névrose (maladie du comportement)
C’est une maladie qui s’exprime de différente manière : l’obsession, les manies, les phobies… Ce que FREUD veut montrer par là c’est que les névroses sont aussi l’expression d’un désir inconscient. Donc les causes sont à rechercher dans les parties inconscientes de l’homme.
Mais, malgré ces preuves, ses adversaires persistent dans le rejet de l’inconscient. Ainsi FREUD dépasse l’argumentation intellectuelle et scientifique pour proposer des schémas c’est-à-dire des topiques qui sont des représentations spéciales de l’esprit humain.
- Les topiques de Freud
Dans la première représentation topologique, Freud soutient que l’appareil psychique de l’homme comprend trois réalités : le conscient, le préconscient et l’inconscient.
Pour être encore beaucoup plus convainquant à partir de 1920 de FREUD abandonne la première représentation au profit du second topique. Le surmoi, le moi et le ça.
Le surmoi : il représente la morale sociale dans la mesure où il est constitué de l’ensemble des interdits sociaux et moraux. Le surmoi est donc cette voix intérieure qui nous parle.
C’est pourquoi Freud l’assimile à une un gendarme psychique.
Le moi : il représente la conscience claire du sujet, sa personnalité propre. Il est l’instance de vigilance, d’équilibre, de contrôle des pressions du surmoi et de pulsions du ça.
Le ça : il représente l’inconscient de l’homme et il n’obéi qu’au principe du plaisir. C’est là que l’individu refouler. Tous ses désirs insatisfaits. C’est pourquoi il est naturellement le réservoir des instincts. Des pulsions, des obsessions, des peurs, des angoisses…
III. Critiques de l’inconscient
Malgré les démonstrations de Freud beaucoup de philosophes rejettent l’idée d’un inconscient. Pour Descartes on l’a vue la conscience est identifiée à la pensée. « Tout ce qui en moi échappe à la conscience appartient donc à cette partie de moi qui n’est point pensé à savoir, mon corps. » En digne héritier de Descartes, Alain affirme à son tour « savoir, c’est savoir qu’on sait. » Autrement dit nulle ne peut penser sans avoir conscience de penser. Le point de vue de Jean Paul Sartre, élève d’Alain s’inscrit aussi dans la ligne cartésienne. Comment le psychisme peut-il censurer ce qu’il ne connait pas ?
Si certains de mes désirs sont inconscients c’est qu’ils ne sont pas connus et ne sont plus susceptibles d’être refoulés. Pour SARTRE : « l’inconscient n’existe pas ». Ce qui existe en revanche c’est de la mauvaise foi, cette comédie par laquelle je fais semblant ce que je ne suis pas. Mais la mauvaise foi est une attitude consciente : « la seule façon d’exister pour la conscience, c’est avoir conscience qu’elle existe » ; Ecrit Sartre dans l’IMAGINATION.