Rien que l’idée de rédiger un mémoire vous fait trembler ? Pourtant, que ça soit à l’université ou en école spécialisée, c’est un travail incontournable ! Diplomeo vous donne tous les conseils pour réussir les différentes étapes de la rédaction de son mémoire
Rédiger un mémoire : dans un grand nombre de formations de l’enseignement supérieur, lors de votre dernière année de premier ou second cycle (licence, bachelor ou master) cette mission vous sera confiée. Il s’agit d’un travail chronophage, qui demande par conséquent de la réflexion et de la recherche. À noter que si vous effectuez une formation à distance (aussi appelée e-learning), ce devoir vous sera également demandé. Dans ce dernier cas, si vous n’avez pas la possibilité d’effectuer un stage, le tutorat aura une grande place dans la construction de votre document.
Le mémoire de fin d’études est une étape importante de l’année : il conclut non seulement votre formation, mais détermine aussi, dans de nombreux cas, l’obtention de votre diplôme ou non. Très souvent, les étudiants doivent rédiger un mémoire en même temps que la préparation d’autres épreuves : examens, périodes de stage, alternance en contrat pro ou contrat d’apprentissage… Sans parler des recherches et candidatures à déposer pour l’année suivante : cela fait beaucoup de boulot, en effet !
Pendant cette période souvent très chargée, il s’agit donc d’être bien organisé et d’anticiper au mieux chaque période décisive du mémoire. Mais quelles sont les différentes étapes de la rédaction d’un mémoire ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ? Voici tous les conseils pour vous aider à savoir exactement comment rédiger votre mémoire de fin d’études.
Quelles sont les étapes pour rédiger un mémoire ?
La rédaction d’un mémoire passe par différentes étapes. De la recherche d’un sujet à la rédaction, en passant par la définition de la problématique et le travail de terrain, petit rappel des différentes phases par lesquelles vous devrez passer.
Trouver un sujet de mémoire
La première étape, et non des moindres, est de trouver un sujet pour votre mémoire. Parfois, votre établissement vous aidera dans cette démarche. Mais souvent, vous vous sentirez livré à vous-même. La meilleure idée que vous puissiez avoir est de trouver un sujet qui vous plaît et que vous souhaitez creuser. Effectivement, vous allez passer des heures à travailler sur votre projet de recherche, alors autant que cela soit un sujet qui vous passionne. Vous n’en serez que plus impliqué !
Attention, la date limite de choix du sujet de mémoire est fixée par chaque école. Tandis que certains ont l’opportunité de réfléchir pendant plusieurs mois après leur début de formation, d’autres doivent se décider en amont de leur rentrée.
En outre, faites en sorte que votre sujet soit en adéquation avec la formation que vous suivez. Et faites également tout pour que ce mémoire puisse vous servir lorsque vous aurez terminé vos études. Certains sujets peuvent en effet directement vous aider à trouver un emploi lors de votre entrée sur le monde du travail.
Avant d’arrêter votre choix, parlez-en à vos camarades de promotion ainsi qu’à vos professeurs : ils sauront vous aiguiller si vous faites fausse route et vous encourager si votre sujet vaut le coup d’être traité.
Définir la problématique du mémoire
« La définition de la problématique est une étape très importante dans la rédaction d’un mémoire »
Une fois que votre sujet sera défini, vous allez devoir essayer de dégager une problématique. Quel angle de votre sujet n’a pas encore été traité auparavant ? Quel phénomène est susceptible d’être creusé ?
Pour définir votre problématique, vous allez devoir effectuer un certain nombre de recherches. « La définition de la problématique est une étape très importante dans la rédaction d’un mémoire ». Au cours de cette période, vous allez devoir « étudier de la littérature, rechercher des articles académiques et scientifiques sur le sujet », précise-t-il.
Votre problématique devra être simple et cohérente. Souvent, les problématiques sont présentées sous forme de question fermée. Il vous sera alors possible de répondre par oui et par non, au cours de la rédaction de votre mémoire.
Voici trois exemples de sujets de mémoire présentés au cours de ces dernières années à l’EM Normandie :
- Enjeux et perspectives pour un constructeur sur le marché après-vente automobile face à une mutation sectorielle sans précédent.
- Quelle est la vision des PME françaises sur les organismes de cotation à la suite de la crise des subprimes ?
- Équilibrer le rapport de force entre contrôleur de gestion et manager opérationnel
Choisir son directeur ou tuteur de mémoire
L’étape suivante n’est autre que le choix de votre directeur de mémoire. Ne sous-estimez pas cette étape : le choix du directeur peut influencer la manière dont vous allez travailler.
La plupart du temps, vous aurez une idée du professeur que vous souhaitez choisir pour diriger votre mémoire. Si ce n’est pas le cas, demandez à votre responsable pédagogique : les établissements ont très souvent une liste complète des enseignants pouvant être directeurs de mémoire.
L’idéal est de choisir pour votre mémoire un directeur qui connaît bien le sujet que vous allez traiter. À l’université, vous pourrez notamment vous tourner vers des professeurs dont c’est le domaine de recherche principal. Si c’est un enseignant que vous connaissez bien, c’est encore mieux. Vous pourrez ainsi rapidement avoir une discussion franche au sujet de votre idée de sujet et vous servir de ses retours pour le faire évoluer.
Faire de la recherche avant de rédiger
« Il faut éviter de mettre le plan en place immédiatement. C’est une erreur assez classique ».
« Il faut éviter de mettre le plan en place immédiatement. C’est une erreur assez classique, évoque Jean-Christophe Hauguel. Il faut commencer par réfléchir, par lire, par synthétiser. Les étudiants doivent savoir de quoi ils veulent parler, le plan viendra facilement par la suite », ajoute-t-il.
La partie recherche est très importante : c’est grâce à elle que vous arriverez à connaître votre sujet. Faites des recherches dans la bibliothèque de votre établissement pour trouver des œuvres qui évoquent votre sujet. Vos professeurs peuvent également être d’une aide précieuse dans votre recherche de bibliographie. En outre, vous trouverez de nombreuses ressources sur internet.
« Il ne faut pas avoir d’idées préconçues sur la partie théorique et conceptuelle. Les étudiants pensent qu’il y a forcément une réponse évidente, mais les sciences humaines ne sont jamais exactes il faut donc étudier les différentes écoles de pensée, les différentes façons de voir les choses. C’est une initiation à la recherche et tout sujet mérite débat. Il faut donc s’ouvrir un maximum et garder un regarde critique sur tout ce qu’on peut lire pour essayer de comprendre ce qui fait les débats », termine-t-il.
Établir le plan de rédaction du mémoire
Une fois que vous aurez votre problématique et que vous aurez avancé sur vos recherches, vous pourrez faire le plan. En fonction de l’établissement dans lequel vous étudiez, vous recevrez des consignes sur le type de plan à mettre en place. Plan de dissertation argumentative, plan de dissertation explicative, plan de dissertation narrative : les possibilités sont multiples.
« Le plan, c’est la partie la plus simple. Il faut consacrer la première partie à une revue de la littérature, la deuxième partie est dédiée au terrain, et la troisième partie est constituée des recommandations. Puis il faut faire une conclusion avec une ouverture. Les plans les plus simples sont les plus efficaces », ajoute-t-il.
Pour composer votre plan, n’hésitez pas à feuilleter les mémoires rédigés par d’anciens élèves de votre promotion. Vous vous donnerez des idées et vous rendrez compte de ce qui peut (ou non) se faire.
Et si vous êtes plutôt du genre « visuel », vous pourrez aussi construire le squelette de votre mémoire grâce à des plans visuels, avec la technique du mind mapping. Elle vous permettra de bien organiser vos idées. Vous pourrez notamment vous en servir pour rayer les parties écrites et vous rendre compte de votre avancée !
Aller sur le terrain
La plupart de temps, lorsque vous réalisez un mémoire de recherche, vous allez devoir faire une partie « terrain » afin d’avoir des données quantitatives à exploiter. Cette partie est d’ailleurs souvent appelée la « partie empirique » du mémoire.
« Il faut bien réfléchir à sa méthodologie afin que le terrain sur lequel on va aller soit bien représentatif des divers points de vue sur le sujet. Les élèves peuvent avoir tendance à aller dans un secteur et à penser que cela se passe forcément comme ça partout. Nous leur disons qu’ils doivent croiser leurs recherches : dans différents secteurs, dans différentes entreprises, avec des cadres, des salariés et des dirigeants. La méthode doit être représentative des différentes tendances », termine-t-il.
Cette démarche vous permettra de vérifier les hypothèses que vous avez émises. En effectuant cette partie empirique, vous pourrez faire des observations de terrain et ainsi avoir une analyse plus poussée de votre sujet.
« Pour l’échantillon de personnes à interroger, tout dépend de la population mère. Si vous interrogez 500 personnes et que votre étude porte sur la terre entière, le biais va être grand. Avec la méthode des quotas, on peut avoir un échantillon représentatif. On conseille de lisser un certain nombre de résultats en considérant qu’il ne faut pas les prendre à la lettre. Il faut que les étudiants soient toujours prudents et conscients de tout cela. Ils ne doivent pas toujours tirer des généralités, ils doivent préciser les limites de leur échantillon, montrer qu’ils en ont conscience », ajoute-t-il.
Passer à la rédaction du mémoire
Puis vient la partie rédaction. Vous avez votre problématique, votre plan, vos hypothèses, vos recherches documentaires et votre partie terrain est terminée. Vous n’avez plus qu’à articuler le tout et à rédiger votre mémoire.
Pour la rédaction, essayez d’être exhaustif, de donner tous les éléments qui puissent aider à la compréhension de votre sujet et faire avancer votre argumentation. Si vous rédigez un mémoire universitaire, il faudra être particulièrement rigoureux et justifier chaque propos par une référence bibliographique, notamment dans la partie théorique de votre travail.
Essayez de faire des phrases courtes afin de donner plus de force à vos propos. N’hésitez pas à mettre des notes de bas de page si vous avez besoin de faire une précision qui n’apparaisse pas dans le corps de votre texte.
Consulter son directeur de mémoire parallèlement à ces étapes
Non, le rôle de votre directeur de mémoire n’est pas seulement de vous donner le feu vert pour le sujet et valider votre mémoire une fois celui-ci finalisé !
Posséder un « référent » pour la rédaction de ce rapport, qui conditionne l’obtention de votre diplôme, vous permet d’être rassuré vis-à-vis de votre avancée. N’associez pas l’image quelque peu autoritaire de « correcteur » à votre directeur de mémoire, mais plutôt celle d’« accompagnateur ».
Beaucoup d’étudiants n’ayant pas contacté leur directeur de mémoire tout au long de la période de recherche se trouvent anxieux à l’approche du rendu. Rien de plus normal, car non seulement ils ne savent pas si leur angle tient la route, mais le silence radio au cours de longs mois est rarement apprécié par les professeurs…
Malheureusement, il peut également arriver que le directeur de mémoire soit lui aussi peu disponible pour l’étudiant… Compliqué d’éviter ce genre de situation, notamment si le professeur en question est le seul spécialiste de votre sujet.
Mais ne vous alarmez pas non plus, il existe des étudiants ayant réussi à obtenir une bonne note en dépit des rares rendez-vous avec leur référent. Dans tous les cas, si vous êtes plutôt du genre à avoir un fort besoin d’encadrement, vous pouvez essayer d’éviter ce genre de situation en vous renseignant auprès d’anciens élèves de la promotion. Ils pourront alors vous conseiller et vous indiquer quel professeur est le plus adapté à votre méthode de travail.
Les erreurs à ne pas commettre dans la rédaction d’un mémoire
Un certain nombre d’erreurs ne doivent pas être commises durant la rédaction de votre mémoire. Jean-Christophe Hauguel en a listé quatre.
« Il faut bien travailler la partie forme, il faut avoir un rendu plutôt professionnel du travail ».
Ne pas citer ses sources
« Il est très important de citer ses sources lors de la rédaction de votre mémoire », précise le directeur des programmes de l’EM Normandie.
En effet, lorsque vous énoncez une idée, pensez à dire d’où celle-ci vient. Donnez le nom de l’auteur et le nom du texte. Cela donnera beaucoup plus de poids et de force à votre argumentation.
Faire du copier-coller
« Nous avons des logiciels antiplagiat, s’ils n’y font pas attention ils vont se faire prendre et le mémoire sera nul et non avenu », lance Jean-Christophe Hauguel. Et toutes les écoles et universités disposent de tels logiciels.
Ainsi, faites attention à ne pas faire de copier-coller lors de la rédaction de votre mémoire. Vous pouvez citer, mais mettez toujours les phrases entre guillemets. De même, n’hésitez pas à reformuler certaines citations en précisant l’auteur afin de ne pas être accusé de copier-coller.
Ne pas se relire
« Il faut bien travailler la partie forme, il faut avoir un rendu plutôt professionnel du travail qui passe par une relecture importante sur la partie orthographe, vocabulaire et grammaire ».
La relecture est une partie importante de la rédaction de votre mémoire. Malheureusement, beaucoup la sous-estiment. Passez du temps à relire vos écrits et faites-les également relire par vos proches et vos camarades avant de les envoyer à votre professeur ou de les imprimer.
Négliger la forme
« Sur la mise en forme, les interlignes, la police, la pagination, les graphiques, les citations, un effort particulier doit être fait ».
Si le contenu est important, sa mise en forme l’est tout autant. Si vous ne lui donnez pas envie de lire, votre lecteur lâchera plus rapidement. Il est donc important que la mise en forme soit belle et soignée : de la page de garde aux interlignes, en passant par la justification du texte et la légende des images. Bon courage !
Quid de la soutenance de mémoire ?
La soutenance est une étape du mémoire à ne pas négliger. Il s’agit du moment où vous pourrez prouver à votre directeur de mémoire et aux autres examinateurs du jury que la question autour de laquelle vous avez travaillé des mois durant, a un réel intérêt. Mais à quoi ressemble la soutenance et comment gérer cette étape ?
Une synthèse ou une ouverture
Il y a plusieurs écoles concernant la soutenance du mémoire. Si certains examinateurs attendent des étudiants qu’ils sachent synthétiser leurs hypothèses et leurs résultats, d’autres préfèreront que ces derniers s’éloignent des parties qu’ils ont rédigées pour engager une nouvelle réflexion.
Toutefois, le plus souvent, on vous demandera de préciser votre procédé méthodologique, redéfinir votre problématique, présenter vos objectifs et vos résultats. Il est aussi attendu des étudiants que ces derniers portent un regard critique sur leur travail afin de présenter ses éventuelles limites.
20 minutes qui peuvent (presque) tout changer
Votre mémoire a beau être dans le casier de votre professeur, il n’est pas encore l’heure de crier victoire… ou de se décourager. En effet, votre travail ne sera pas noté en une seule fois, mais bien en deux fois : votre note finale sera composée de la note de votre dossier, mais aussi de celle de votre prestation orale.
Si vous pensez ne pas avoir assez développé à l’écrit un aspect important de votre mémoire, l’oral peut vous permettre de rattraper vos étourderies auprès des membres du jury. Aussi, si vous estimez ne pas avoir assez montré votre implication dans votre dossier, la soutenance vous donne l’occasion de dévoiler à quel point ce sujet vous tient à cœur. À l’inverse, si votre mémoire a eu une excellente note, ne perdez pas le fil lors de l’oral, il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin !
Courage, vous y êtes presque !