(rfi.fr)- L’organisation des citoyennes pour la promotion et la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), une ONG ivoirienne, a publié un rapport sur les violences à caractère sexuel à l’université Félix Houphouët-Boigny. Depuis plusieurs mois, des étudiants dénoncent le règne du silence et demandent à l’administration et aux autorités d’agir contre ces violences systémiques, perpétrées notamment par le corps enseignant et d’autres étudiants.
Selon l’étude de la CPDEFM, au moins 69 cas de harcèlement ou violence sexuel ont été recensés au cours de l’année 2022 sur le campus universitaire. Les membres du mouvement étudiant FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), ainsi que les enseignants-chercheurs, sont principalement visés par les accusations, à 40% pour les premiers et à 30% pour les seconds.
« L’étude a montré aussi que dans 80% des cas, les victimes gardent le silence », note Silvia Apata, présidente de l’ONG en charge de l’étude. Ces violences minent la vie étudiante, celle des femmes en particulier.
Afin de lutter contre ces violences basées sur le genre au sein de l’université, l’ONG recommande la mise en place d’une cellule spécialisée pour recueillir la parole des victimes. « Il faudrait que le mécanisme de prise en charge, depuis la dénonciation jusqu’à la prise en charge, soit clairement établi. Il faudrait que les victimes puissent avoir leur identité préservée et des sanctions exemplaires contre les auteurs, contre les agresseurs. Nous demandons principalement au gouvernement ivoirien de réglementer la FESCI », insiste Silvia Apata.
Il y a trois mois, l’ONG Indigo rendait également un rapport pointant la gravité des violences sexuelles sur les campus en Côte d’Ivoire. La direction de l’université Félix Houphouët-Boigny indique qu’un comité d’écoute et de prise en charge des victimes doit être mise en place dans les prochaines semaines, sans apporter plus de détails sur son fonctionnement.