– En médecine, la mort maternelle est définie comme le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite.
– En fonction des endroits, des études et articles scientifiques publiés, 57,8 % des décès maternels sont effectivement considérés comme probablement ou possiblement évitables, parce-que dans 66 % des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux.
I – EN CAUSE ?
1- La première cause est constituée par les maladies cardiovasculaires (cardiomyopathies préexistantes ou du péripartum, dissections aortiques, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire…).
2- Les hémorragies obstétricales qui incluent les saignements avant pendant et après l’accouchement.
– Les causes les plus importantes étant le placenta praevia ( implantation du placenta dans la partie basse de l’utérus )
et le décollement placentaire.
II – CE QU’IL NOUS FAUT, C’EST :
– La cause du décès (Après autopsie) sur la base d’un certificat de genre de mort.
– Le lien causal avec la grossesse (décès maternel). Dispose t-on de l’état de base et du suivi de la grossesse ?
– Le lien temporel mais non causal ( Donc non maternel). On nous parle d’examens cardiologiques et rénales, quel rapport avec ce décès ? Pourquoi c’est si important de nous parler de ces deux éléments ? Remontez à la cause 1.
– L’adéquation des soins prodigués : les soins sont classés optimaux ou non optimaux. De quels soins a-t-elle bénéficié entre son arrivée et l’appel de la famille ? Tous les moyens étaient-ils disponibles en terme d’équipements, de ressources humaines et d’éléments d’aide au diagnostic pour prévenir le décès ?
– Le caractère évitable du décès, comme « non évitable », « peut-être évitable », ou « certainement évitable », selon l’existence de circonstances dont la correction aurait pu éviter l’issue fatale: accueil de la patiente, évaluation du risque vital, moyens et procédures de surveillance, mécanisme d’alerte, réactivité dans la prise en charge, disponibilité des moyens, etc.
– Voilà ce qu’un point de presse aurait pu nous apporter comme renseignements, sur ce qui s’est réellement passé et qui a conduit à cette double perte humaine. Sur les responsabilité de chacun des intervenants dans la prise en charge de cette dame et de son fœtus.
– Balancer comme ça le terme décès maternels évitables est une sorte de fuite en avant qui n’a d’autres objectifs que de se cacher derrière nos irresponsabilités.
Dr Boubacar Signaté
Médecin urgentiste