“Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité !” c’est le thème cette année de la Journée internationale de l’éducation instaurée par l’Unesco.
Comme chaque année le 24 janvier, cette journée est consacrée à l’éducation. Et comme le précise l’Unesco, dans un contexte de récession mondiale, d’inégalités croissantes et de crise climatique, il est essentiel de donner la priorité à l’éducation pour accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable.
Il est en effet impossible de dissocier l’éducation du développement. Dans certaines régions du continent, au Sahel par exemple, quand on parle d’éducation, c’est aussi l’occasion de dresser les priorités de la région, notamment en matière de sécurité.
Noaga Pierre Sawadogo, fondateur de Education Challenges International (ECI), à une expérience d’une quinzaine d’année dans le secteur de l’éducation. Il insiste sur le fait qu’on ne peut pas dissocier l’accès à l’éducation des priorités sécuritaires. Pour lui, il n’y a pas de paix sans éducation.
“Aujourd’hui, les priorités sont la survie même des populations à scolariser et le retour à l’intégrité territoriale de nos Etats. Cette question des attaques terroristes qui occasionnent la fermeture des écoles, la fuite des acteurs, même des acteurs de l’éducation, soulève également la question de l’enrôlement. A travers l’enrôlement des jeunes, il y a aussi un défi éducatif qui rappelle qu’il faut réviser les critères pour répondre aux besoins des jeunes, par exemple en termes de qualification, d’emploi et de travail décent” soutient l’expert en éducation.
Les défis de la modernisation de l’enseignement
En République démocratique du Congo cette fois, il y a quelques années, au niveau de l’école primaire, on trouvait encore des milliers d’enfants qui n’étaient pas scolarisés.
Mais depuis trois ou quatre ans, grâce à la politique de gratuité instaurée par le chef de l’Etat, presque tous les enfants sont à l’école, précise Ma-Umba Mabiala, expert en éducation.
Celui-ci estime que c’est une prouesse car il y a au moins quatre millions d’enfants qui ont été inscrits ou qui sont retournés à l’école. Cependant, il reste encore de nombreux défis dans le secteur éducatif congolais.
“Pour moderniser l’éducation en République démocratique du Congo, il faut d’abord commencer par revoir les programmes scolaires pour les adapter au contexte moderne actuel. D’autre part, il faudra mieux former les enseignants en tenant compte des contenus, équiper les écoles en matériel didactique. A mon avis, il faudra privilégier la formation professionnelle et technique pour que les élèves qui sortent de l’école secondaire puissent avoir un minimum d’habileté et être en mesure de gagner leurs vies,” explique Ma-Umba Mabiala à la Deutsche Welle.
L’Unesco rappelle que l’Afrique subsaharienne a les taux les plus élevés d’exclusion scolaire. Plus d’un cinquième des enfants âgés de six à onze ans n’est pas scolarisé. Cette proportion grimpe à un enfant sur trois entre douze à quatorze ans.