(sudquotidien) – Les mesures initiées par l’État sont déjà salutaires, mais il faudrait qu’il y ait une détermination des autorités afin qu’il y ait un suivi. C’est la conviction du président de l’Association des locataires du Sénégal. Elimane Sall trouve qu’en plus d’un fort engagement de l’Etat, il est nécessaire que la Commission nationale de régulation des loyers des baux à usage d’habitation soit renforcée par des structures secondaires.
Le président de l’Association des locataires du Sénégal, Elimane Sall, salue la création de la Commission nationale de régulation des loyers des baux à usage d’habitation (Conarel) ainsi que la nomination, en Conseil des ministres d’avant-hier, mercredi 1er mars 2023, de ses dirigeants. Cependant, dit-t-il, « on ne souhaite pas que ça la même chose qu’en 2014. Tout ce que nous voulons, c’est que cette nouvelle donne que représente la Commission de régulation des loyers, pourra accomplir soit son rôle”. Pour cela, pense-t-il, « il va valoir qu’il y ait une réelle volonté politique, qu’on ne prenne pas le décret, mettre la commission en place uniquement pour la forme ; mais il faudrait les accompagner avec tous les moyens qu’il faut».
Mieux, pour lui, le renforcement en moyens humains et le matériel de la structure permettront de relever le défi. « L’atteinte des objectifs fixés ne peut se faire qu’avec un maillage du territoire national, pour qu’il y ait suffisamment de structures sur le terrain, sans qu’on risque de tomber sur les mêmes travers qu’en 2014. » Elimane Sall juge nécessaire l’élargissement de la commission dans les régions, ainsi qu’à Dakar. « Ce qu’il faut, c’est réfléchir d’abord sur le déploiement et la mise en place de la commission, avant que les locataires n’exigent quelques diminutions ou baisses. Si les locataires exigent une réduction de prix et que certains bailleurs refusent, ça va créer plus de problèmes qu’en 2014.»
Pour la capitale il préconise, « que le maillage soit fait dans les communes et départements pour que, à chaque fois, en cas de problème entre bailleurs et locataires, qu’on puisse porter l’affaire devant la commission. Ce sera une très bonne chose. Si cela n’est pas fait et qu’il existe une seule structure concentrée à un seul endroit, déjà en peu de jours, elle risque d’être débordée et ne pourra plus prendre en charge des centaines voire des milliers de dossiers » . Il trouve enfin, « qu’il faut insister sur le suivi des mesures ; ce qui avait beaucoup fait défaut en 2014». Elimane Sall a conclu : “si la commission arrive à commencer son travail, ce sera un bon début vers une solution définitive”.
Fatou NDIAYE