Intitulé du poste : Chargé(e) de mission agriculture et alimentation.
Type de contrat : A déterminer.
Lieu d’affectation : poste basé à Kidira (région de Tambacounda, Sénégal) pour intervenir dans les communes de Bélé, Gathiary, Sinthiou Fissa et Toumboura (département de Bakel).
Le Grdr est une association, établie dans le bassin du fleuve Sénégal et en France depuis plus de cinquante ans. Depuis sa création en 1969, le « Grdr – Migration-Citoyenneté Développement » (www.grdr.org) association internationale de solidarité de droit français, accompagne les initiatives portées par les migrants et leurs partenaires sur les territoires le long des parcours migratoires [Afrique de l’ouest (Mali, Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau), Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et Europe (France, Italie, Espagne)]. Le Grdr inscrit son action dans un monde où l’interdépendance entre continents, pays et régions se renforce, alors que les inégalités et la précarité augmentent. Il veut contribuer à la construction d’un monde plus juste et plus solidaire et fonde son action sur une vision positive de l’avenir de l’Afrique de l’Ouest, et tout particulièrement du Sahel. Il considère que la mobilité des hommes et des femmes est une chance pour les sociétés, une nécessité pour la construction du monde de paix de demain dans lequel nos sociétés en Afrique et en Europe sont liées. (consulter ici la charte de nos valeurs et nos actions : www.grdr.org).
Dans la moyenne vallée du Fleuve Sénégal, le Grdr est structuré autour de 04 cellules dont Selibaby et Kaédi pour la Mauritanie, Bakel pour le Sénégal et Kayes pour le Mali.
Présentation du projet
Dans le cadre de l’appui à la sécurité alimentaire, à la nutrition et au soutien aux filières protéines végétales dans les pays de la Grande Muraille Verte (GMV), le Grdr coordonne le projet Prévention des Conflits et Résilience des Systèmes Alimentaires Transfrontaliers (PCR-SAT) au Sénégal et en Mauritanie. Financé par l’AFD (Agence Française de Développement), et démarré en octobre 2022, ce projet de 36 mois vise à contribuer à la prévention des conflits liés à l’usage des ressources naturelles, à améliorer la sécurité alimentaire et favoriser l’accès à une source de revenus décents. Spécifiquement, il s’agit de renforcer durablement la résilience des systèmes alimentaires des communes de la zone transfrontalière Mauritanie-Sénégal et frontalière du Sénégal, grâce à des initiatives de gestion concertée du potentiel en protéines végétales des ressources agro-sylvo pastorales et de développement économique répondant aux besoins des groupes sociaux vulnérables. Le projet intervient sur deux zones frontalières : l’aval de la Falémé (communes de Bélé, Gathiary, Sinthiou Fissa et Toumboura au Sénégal) et la « zone de Maghama » (communes de Toulel, Sagné et Wompou en Mauritanie et communes de Dembacani et Bokiladji au Sénégal).
Le projet PCR-SAT est structuré autour de 3 grands résultats à atteindre dont les principales activités doivent permettre :
- La consolidation ou la mise en place de dispositifs de gouvernance multi-acteurs permettant une gestion pacifiée et durable des ressources agrosylvopastorales : ces dispositifs doivent notamment permettre de créer et valider auprès des autorités officielles 20 ententes foncières et 6 actions de sécurisation de l’accès à l’eau et au fourrage pour les animaux en mobilité ;
- L’amélioration durable des initiatives favorables au développement économique des territoires ruraux, à l’émergence et au renforcement des filières protéines végétales pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des revenus des groupes sociaux dans leur diversité : ces initiatives doivent entre autres permettre de restaurer 750 ha de terres dégradées au profit de 1200 agropasteurs dont 60% de femmes, de réaliser en approche HIMO 26 aménagements agro pastoraux (600 ouvriers devraient être rémunérés de cette manière), d’augmenter de 10% la production en légumineuse de base consommées dans ces zones (principalement niébé et arachide), de faciliter l’accès aux services agricoles de base d’au moins 200 producteurs de légumineuses et de reconstituer au moins 10 stocks vivriers décentralisés à partir de céréales et légumineuses locales ;
- La capitalisation des résultats et méthodes obtenus, leur diffusion et leur mise en perspective dans les 2 pays, à travers les réseaux de la GMV, au niveau des pouvoirs publics, des structures de coopération sous régionale (UEMOA, CEDEAO) et de leurs bailleurs.
- L’opportunité de soutenir la structuration d’une interprofession des filières arachide et niébé sera ainsi discutée et les impacts sociaux, économiques, environnementaux et politiques du projet seront documentés et des supports de communication seront produits (au moins 6 contenus pertinents comme par exemple des films, expositions photos).
- Les groupes cibles du projet PCR-SAT sont les agropasteurs, les éleveurs transhumants, les femmes et jeunes actifs, les opérateurs économiques (individus ou collectifs), les comités institutionnels de concertation.
- Ce projet est mis en œuvre en partenariat avec Ipar, Iram et Tenmiya, et en collaboration avec d’autres structures telles que les autorités locales des régions d’implantation des cellules du Grdr; les collectivités territoriales, les associations et fédérations d’organisations de la société civile (jeunes, femmes, migrants), les organisations paysannes et leurs réseaux/ organisations féminines, les ONG locales et internationales, les Universités, centres de formation et de recherche.
Principales missions et activités
Le/la chargé(e) de mission aura comme mission principale la mise en œuvre des activités agriculture et alimentation dans le cadre du projet PCR-SAT, notamment (liste non exhaustive) :
- Animer des dispositifs de gouvernance multi-acteurs permettant d’analyser les potentialités et contraintes permettant une gestion pacifiée et durable des ressources agrosylvopastorales sur les terroirs ;
- Mettre en place des formations pratiques des acteurs de la GRN à la prévention et la gestion des conflits agro-sylvo-pastoraux ;
- Accompagner les producteurs dans leurs réflexions sur l’orientation stratégique de leurs systèmes d’activités en se basant sur des approches agroécologiques (champs écoles paysans, suivi technico-économique des exploitations, etc.) ;
- Conduire le processus d’ingénierie sociale en amont de travaux d’aménagements agropastoraux (diagnostic socio-foncier, négociation des accords sociaux, mise en place des comités de gestion) ; Identifier et d’accompagner les acteurs des terroirs à mettre en œuvre des initiatives favorables au développement économique des territoires ruraux, au renforcement des filières protéines végétales pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des revenus des groupes sociaux (réalisation d’aménagements agropastoraux, dotations en matériels, champs écoles paysans, gestion de fonds souples, bourses sous régionales, etc.) ;
- Appuyer les collectivités, OSC et OP à la recherche de financements ;
- Assurer le suivi des activités, la remontée des données et de contribuer à la capitalisation des résultats de ces initiatives.
- Participer à la production et diffusion d’outils sur les éléments innovants du projet, les changements induits et les leçons apprises.
Il/ elle aura en particulier, de par sa proximité au terrain et en collaboration avec ses collègues, pour mission de : - Piloter et mettre en œuvre d’un point de vue opérationnel les activités liées aux thématiques agriculture et alimentation ;
- Contribuer au pilotage stratégique, à la planification, à la mise au point des outils et des méthodes ; Garantir la mise en œuvre et le suivi du planning des activités sur le terrain et les relations entre le projet et les parties prenantes ;
- Assurer le prévisionnel des dépenses des activités pour ce qui concerne la zone de travail, en lien avec le référent territorial et la cheffe du projet ;
- Contribuer au suivi-évaluation (collecte des données) et la capitalisation des activités du projet ; Assurer le reporting technique ;
- Contribuer à la communication autour du projet et de ces résultats.
Positionnement et niveau de responsabilités
- Le/la chargé(e) de mission sera basé.e, dans la localité de Kidira, sous la responsabilité hiérarchique du coordinateur de la cellule Grdr de Bakel et sous la responsabilité opérationnelle de la cheffe du projet PCR-SAT, basée à Dakar. Plus précisément, le/la chargé(e) de mission travaille au sein d’une équipe composée de deux référents territoriaux basés à Bakel (Sénégal) et Kaédi (Mauritanie), d’un chargé de mission transfrontalier basé à Maghama (Mauritanie) et de deux VSI (Volontaire de Solidarité Internationale) basés à Bakel et à Kaédi. Il/elle est en relation avec l’ensemble des partenaires du projet (Ipar, Iram, Tenmiya) pour une mise en œuvre cohérente des activités et avec d’autres structures des territoires pour le développement des synergies d’intervention. Outre les responsabilités opérationnelles, le/la chargé(e) de mission aura des responsabilités financières directes dans le respect des procédures du Grdr et du bailleurs de fonds.
Profil recherché
Formation
- Le poste conviendrait à un(e) professionnelle(e) de formation supérieure (BAC + 3 ans minimum) dans des domaines tels que le développement rural ou le développement économique local, l’agronomie, la gestion des ressources naturelles.
Expériences professionnelles
- Avoir une expérience de terrain d’au moins 04 ans en gestion de projet de développement rural, au Sénégal. Une expérience d’au moins 01 an dans la zone de la Falémé sera considérée comme un atout.
Langue
- Une parfaite maitrise du Français (écrit et oral) et une bonne maitrise du Poular (oral) sont exigées. La maitrise du Soninké et/ou du Diakhanké sera considéré comme un atout.
Connaissances
Ce poste requière de bonnes connaissances théoriques et pratiques :
- de la gestion du cycle de projet ;
- des méthodes d’appui à l’agriculture familiale ;
- du fonctionnement des organisations paysannes et des exploitations agricoles familiales, idéalement celles présentent dans les territoires d’intervention du projet ;
- des techniques d’animation communautaire, du développement local et économique, et de l’agroécologie ;
- dans le développement de stratégies et méthodologies d’intervention en milieu rural ; dans le développement des filières protéines végétales (un atout) ;
- dans la prévention et la gestion des conflits (un atout).
Aptitudes
Le/la chargé(e) de mission aura comme moyen de déplacement une moto tout terrain pour se déplacer dans les territoires d’intervention. La maitrise de la conduite d’une moto est donc exigée. Par ailleurs, le poste requière les aptitudes suivantes :
- Avoir des grandes capacités d’adaptation pour vivre en zone transfrontalière éloignée et travailler dans des zones rurales enclavées ;
- Être très autonome dans le respect des tâches déléguées et savoir rendre compte dans les délais impartis;
- Disposer d’excellentes capacités de planification et avoir le sens des priorités ;
- Avoir une bonne polyvalence et le goût pour la prise d’initiatives ;
- Être rigoureux, organisé et savoir anticiper ;
- Avoir le sens de l’observation, de l’écoute, et de la communication multi acteurs ;
- Avoir des qualités analytiques et rédactionnelles avérées en français ;
- Disposer de bonne capacité de travail en équipe pluridisciplinaire et multiculturelle ;
- Être disponible et avoir la capacité de travailler sous pression.
Salaire et prise de fonction
- Salaire à déterminer selon profil.
- Date de prise de poste souhaitée : octobre 2023
Processus de recrutement
Composition du dossier de candidature :
- Une lettre de motivation ;
- un curriculum vitae détaillé faisant ressortir les expériences du candidat ;
- 3 références à contacter (adresses mails, contacts téléphoniques…).
Les candidats enverront leur dossier par courrier électronique à l’adresse suivante avec pour objet « Recrutement chargé de mission agriculture et alimentation PCR-SAT » avant le 25 septembre 2023 à : dakar@grdr.org
Les candidats ayant les qualifications et expériences les plus pertinentes pour l’exécution de la mission seront retenus à l’issue de la comparaison des CV, d’un test écrit et d’un entretien oral. L’entretien oral concernera les candidats dont les CV et les tests écrits auront été jugés recevables et présélectionnés.