L’offensive russe en Ukraine pourrait provoquer une “augmentation mondiale de la malnutrition et de la famine”, a alerté vendredi un Expert indépendant de l’ONU.
Selon l’expert, les taux mondiaux de faim et de famine ont augmenté au cours des trois dernières années. “Avec l’invasion russe, nous sommes maintenant confrontés au risque d’une famine et d’une famine imminentes dans davantage d’endroits dans le monde”, a fustigé dans un communiqué, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri.
Il a exhorté Moscou à “arrêter immédiatement les attaques militaires contre l’Ukraine, avant qu’il n’y ait de profondes conséquences mondiales et à long terme sur la sécurité alimentaire de chacun”.
L’Ukraine et la Russie sont deux des cinq premiers exportateurs de céréales au monde. “Selon certaines estimations, c’est la sécurité alimentaire mondiale qui est en jeu, puisque le commerce agricole mondial concerné représente près de 1.800 milliards de dollars”, a fait valoir le Rapporteur spécial.
D’ores et déjà, les effets immédiats du conflit sur l’alimentation se font sentir en Égypte, en Turquie, au Bangladesh et en Iran, qui achètent plus de 60% de leur blé à la Russie et à l’Ukraine. De leur côté, le Liban, la Tunisie, le Yémen, la Libye et le Pakistan dépendent aussi fortement de ces deux pays pour leur approvisionnement en blé.
Selon l’indice des prix alimentaires de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix mondiaux des aliments et des carburants ont fortement augmenté depuis le début du conflit – atteignant un niveau record en février 2022. Le prix du blé a augmenté de 24% du 21 février au 15 mars.
Selon l’agence onusienne basée à Rome, ces hausses affecteront naturellement les prix des denrées alimentaires locales et, par là même, l’accès à la nourriture, en particulier pour des millions de personnes qui ont déjà du mal à mettre de la nourriture sur la table. « En cette année où les besoins sont sans précédent, le monde ne peut se permettre un autre conflit », a averti M. Kern.
Selon le PAM, les conflits entraînent une plus grande insécurité alimentaire. Et, à son tour, l’insécurité alimentaire augmente les risques de troubles et de violence. « L’Ukraine est une catastrophe qui vient s’ajouter à ce qui est déjà une année de faim catastrophique », a dit le Coordinateur d’urgence du PAM pour la crise en Ukraine.