Un système est ensemble d’éléments divers formant un tout dont toutes les parties sont liées. Analyser le monde comme un système revient donc à montrer les liens qui existent entre ses différentes composantes, à étudier l’interdépendance entre les différents espaces.
I- Un monde multipolaire mais hiérarchisé
1-Trois zones dominantes : le polycentrisme de la Triade
Trois pôles (États-Unis, Japon et Union européenne) dominent l’économie mondiale : ils constituent la Triade qui représente 70 % à 80 % du commerce mondial. La Triade domine économiquement d’autres espaces, qui dépendent étroitement d’elle. En termes d’échange de marchandises, on note le rôle prépondérant de l’Europe occidentale et la montée en puissance l’Asie, de la Chine notamment.A l’intérieur de cette Oligopole mondiale, il existe des centres d’impulsion. Il s’agit de villes comme New York, Tokyo, Londres, Paris et dans une moindre mesure, Bruxelles, Amsterdam, Singapour… Parce que ces métropoles fonctionnent entre elles en réseau et concentrent les fonctions stratégiques, on les appelle « l’archipel métropolitain mondial ».
2- La diversité de la carte des dépendances
Tous les autres États du monde sont en situation de dépendance, la nature et le degré de celle-ci expliquent la diversité des périphéries.
La première périphérie est constituée des États bénéficiant d’une dynamique de développement liée à la proximité géographique des grands pôles (Mexique) ou au transfert de technologie de l’un d’entre eux (les Tigres asiatiques). Certains ont bénéficié de la manne pétrolière (Pays de l’OPEP). Leur croissance est forte et leur niveau de vie s’apparente de celui de la Triade : on les appelle « pays émergents ».
La deuxième périphérie est constituée par les pays pauvres avec une diversité de situations. La manière de désigner ces pays change selon l’angle sous lequel on les aborde et selon les solutions envisagées pour remédier à leurs problèmes. Qu’il s’appelle Pays du tiers monde », « Pays en voie de développement », « Pays les moins avancés », « Pays pauvres très endetté »… ils sont tous caractérisés par la faiblesse de leurs revenus intérieurs bruts par habitants et leur faible part dans le commerce mondial.
II- Mondialisation et renforcement des interdépendances
Le terme « mondialisation » désigne le développement de liens d’interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l’échelle du monde.
1-Les facteurs de la mondialisation :
A- Le développement des moyens de communication :
Aujourd’hui, nous vivons au rythme de l’ensemble du monde grâce au développement des moyens de communication. La télévision, la radio, le téléphone satellitaire, Internet permettent de transmettre à temps réel n’importe quelle information d’un bout à l’autre de la planète. Les TGV, les avions, les porte-conteneurs facilitent les échanges de marchandise et le déplacement des individus.Grâce à ces divers moyens de communication, les distances entre les hommes ne sont plus un obstacle, les durées de transmission se réduisent, le monde semble donc de plus en plus petit.
B- L’impulsion de divers acteurs :
Les Firmes multinationales jouent un rôle majeur dans la mondialisation car elles sont très étendues à la fois économiquement et géographiquement. Les FMN sont nombreuses, riches (parfois plus qu’un petit pays) et puissantes. ExxonMobil possède 45 raffineries dans 25 pays qui ont une capacité de distillation de 6,3 millions de barrils de pétrole par jour. Elle dispose en outre de 42 000 stations-services dans plus de 100 pays sous les marques Exxon, Esso et Mobil.
Les organisations régionales favorisent également la mondialisation. C’est notamment le cas de celles fondées sur le développement des échanges entre leurs pays membres : l’ALENA, l’Union européenne.
Enfin, les États du monde se réunissent périodiquement pour négocier et discuter du commerce mondial. L’OMC (Organisation mondiale du commerce, qui a remplacé le GATT en 1995), rattachée à l’ONU, permet de régler les conflits commerciaux entre pays et de favoriser les échanges internationaux entre pays par la baisse négociée des droits de douane.
2-Les effets de la mondialisation :
A- Le renforcement des inégalités :
La mondialisation a permis à des hommes et à des entreprises de contrôler des fortunes colossales. En 2008, Warren Buffet, l’homme le plus riche du monde, disposait d’une fortune personnelle de 62 milliards de dollars. ExxonMobil, l’entreprise la plus riche du monde a un chiffre d’affaires équivalant au PIB de la Suisse et supérieur à celui de 179 pays. En comparant le PNB/hbt, on constate une nette différence entre les pays et entre les régions. Le Luxembourg a un PNB/hbt de 64 602 $, les USA 43 743 $/hbt, le Sénégal 710$/hbt, le Burundi 96 $/hbts. A l’intérieur d’un même pays il existe des disparités criardes. Ainsi, Dakar avec 0,3% du territoire national fournit plus de 50% du PIB du Sénégal. Selon le PNUD, l’écart qui sépare les gens riches des gens pauvres, dans les pays en développement tout comme dans les pays développés, se creuse lui aussi. Les 2 % les plus riches de la population adulte du monde possèdent aujourd’hui plus de la moitié de la richesse des ménages du monde alors que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent qu’à peine 1 %.Les bénéfices de la croissance mondiale sont donc très inégalement répartis.
B- Le renforcement des interdépendances :
Aujourd’hui, du fait de la mondialisation, aucun espace du monde ne peut vivre en vase clos. Les pays de la Triade sont à la fois partenaires et concurrents. Ils ont une dépendance vis-à-vis des autres pays notamment en matières premières. Certaines firmes multinationales délocalisent leurs activités pour gagner de nouveaux marchés, échapper à la pression fiscale et bénéficier des coûts réduits de la main d’œuvre.Les pays de la périphérie bénéficient de ces avantages. Cependant, leurs économies fragiles sont menacées par la concurrence des produits des grandes puissances.La mondialisation consacre également le renforcement des interdépendances sur les plans politique, culturel, criminel… La crise financière récente est un véritable révélateur de l’interdépendance entre les différents espaces du monde. Partie des États-Unis, elle a touché l’ensemble des pays du monde.
Conclusion : Le système monde est caractérisé par une hiérarchie et une interdépendance croissante entre les différents espaces. L’inégale répartition des richesses donne lieu à des échanges de diverses natures dans un monde globalisé.