Objectif Général :
Connaître le Système National de santé au Sénégal
Objectifs Spécifiques :
A la fin du cours l’élève assistant infirmier de 1ére année doit être capable de :
- Identifier les événements majeurs de l’évolution de la politique nationale du système de santé ;
- Décrire le mode d’organisation et de fonctionnement du système public de santé
- Décrire le mode d’organisation et de fonctionnement du système privé de santé
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
I – LE SYSTEME PUBLIC DE SANTE
- L’ECHELON CENTRAL
- LES REGIONS MEDICALES
- LES DISTRICTS SANITAIRES
- LES INFRASTRUCTURES RELEVANT DU MINISTERE DE LA SANTE
- LES INFRASTRUCTURES RELEVANT DES AUTRES DEPARTEMENTS
II – LE SYSTEME PRIVE DE SANTE
2-1 – LE PRIVE LUCRATIF
2-2- LE PRIVE NON LUCRATIF
2-3 – LA MEDECINE TRADITIONNELLE
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le Système national de santé est un élément de La politique de Santé définie par le Chef de l’Etat et mise en œuvre par le Ministère de la Santé.
La politique nationale de santé a connu une évolution marquée par 5 événements majeurs :
En 1972, avec le début de la réforme de l’Administration Territoriale et Locale (loi 72-02 du 1er février 1972) s’appuyant sur le tri type = DECONCENTRATION- DECENTRALISATION-PARTICIPATION.
- En Septembre 1978, Réunion à Alma Ata sur les SSP en vue de la réalisation de l’objectif Santé pour Tous en l’an 2000. Grâce à cette réunion, l’expérience du Sénégal en matière de SSP s’enrichit avec notamment 4 concepts :
- Décentralisation des services de santé,
- Priorité à la médecine préventive,
- Vision multisectorielle de la santé,
- Pleine participation des populations à l’effort de santé.
- 1980 : Tournant décisif avec l’extension de la participation financière des populations à l’effort de santé au niveau de tous les centres et postes de santé du pays à partir d’un modèle inspiré par l’expérience de Pikine.
- En Juin de la même année 1980, tenue à Rufisque de la première conférence atelier sur les Soins de Santé Primaires( SSP) au Sénégal.
- En Octobre 1989, Déclaration de la Politique Nationale de Santé.
- Un long processus de réflexion, engagé en 1995, a abouti au Plan Nationale de Développement Intégré de la Santé (mis en place en 1998 pour une durée de 10 ans. De ce plan est extrait le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui a couvert la période de 1998 à 2002.
Il visait à améliorer l’accès aux services, la santé génésique, les capacités institutionnelles du secteur, la surveillance épidémiologique et la lutte contre les maladies endémiques, la qualité de vie des groupes défavorisés.
En 1998 une réforme du système hospitalier a été opérée notamment par la création des Etablissements Publics de Santé (EPS). Bien que ce nouveau statut offre aux hôpitaux une plus grande autonomie de gestion, l’Etat garde un certain droit de regard sur leurs activités par l’attribution de subventions de fonctionnement et d’investissement.
Il faut noter que, dans son application, cette réforme hospitalière connaît quelques problèmes et des correctifs devront être apportés pour la rendre plus fonctionnelle et plus réaliste.
I- Système public de santé
Il est constitué par l’ensemble des services administratifs et structures de santé dépendant de l’autorité publique.
Le Ministère de la Santé a pour mission d’assurer la mise en œuvre et l’application de la politique du Gouvernement en matière de santé :
Le decret N°79-416 du 12.05.1979 réorganise le Ministère de la Santé qui comprend :
1-1- L’ECHELON CENTRAL composé :
du Cabinet du Ministre : qui comprend :
- Un Secrétaire général
- Un Directeur de cabinet
- Un Chef de cabinet
- Un Attaché de cabinet
- Des Conseillers techniques
de l’Inspection de la Santé
les Directions de la Santé (et Services rattachés) qui sont :
- La Direction de la santé(DS)
- La Direction de la Prévention médicale(DPM)
- La Direction des Ressources Humaines (DRH)
- La Direction des Etablissements de Santé (DES)
- La Direction de la Pharmacie et du Laboratoire (DPL)
- La Direction des Infrastructures, de l’Equipements et de la Maintenance (DIEM)
- La Direction de l’Administration Général et de l’Equipement (DAGE)
- Le Service National de l’Hygiène (SNH)
Direction Générale de l’Action Sociale
Le niveau central fournit les directives, appui et évalue les résultats à tous les niveaux.
1-2- LES REGIONS MEDICALES
Le Sénégal compte 14 régions médicales. La région médicale, dont l’aire d’intervention correspond à celle de la région administrative, assure la coordination, la supervision, l’inspection et le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région. Elle organise la collaboration technique entre toutes les structures régionales de santé et les assiste dans leur tâche d’administration, de gestion et de planification. Toutefois, les Régions Médicales jouent difficilement ce rôle en raison de l’insuffisance des capacités et des ressources humaines et logistiques.
1-3- LES DISTRICTS SANITAIRES
Le Sénégal compte 76 districts sanitaires qui constituent une subdivision sanitaire proche des populations. Le district est l’unité opérationnelle la plus périphérique de la pyramide sanitaire.
Il s’y applique la médecine dans son aspect quadridimensionnel : curatif, préventif, social et éducatif. Le district est constitué d’un ou de plusieurs centres de santé et englobe un réseau de postes de santé eux-mêmes supervisant les cases de santé et les maternités rurales.
1-4- LES INFRASTRUCTURES RELEVANT DU MINISTERE DE LA SANTE:
Le système de santé se présente sur la forme d’une pyramide à trois niveaux :
- LE NIVEAU PERIPHERIQUE OU OPERATIONNEL avec:
- Le niveau local ou communautaire : qui constitue la base avec une multitude de Postes de santé, un nombre considérable de cases de santé et de maternités rurales.
A ce niveau communautaire s’effectuent les soins primaires. Le PS est l’infrastructure dite « cheville ouvrière » pour l’application des SSP.
- Le niveau départemental : c’est le siège du District Sanitaire où existe au minimum 1 centre de santé et un réseau de PS implantés dans les communes, les chefs-lieux de communautés rurales ou les villages relativement peuplés.
On dénombre actuellement dans le pays près de 76 Districts sanitaires.
Le Centre de santé est le niveau privilégié de gestion de la politique de santé, on en dénombre plus de 70 : ruraux et urbains.
C’est aussi le niveau d’intégration des différents types de soins.
Le district sanitaire est le niveau opérationnel du système de santé.
- LE NIVEAU INTERMEDIAIRE :
ou niveau régional, siège de la région médicale et où sont effectués les soins tertiaires.
Le niveau intermédiaire est divisé en régions médicales avec les hôpitaux régionaux et les hôpitaux départementaux.
- LE NIVEAU CENTRAL
Au sommet de la Pyramide se trouve les Hôpitaux nationaux ( Centres Hospitaliers Universitaires : CHU).
Tableau d’équivalence entre système de santé et niveau administratif
SYSTEME DE SANTE
|
NIVEAU ADMINISTRATIF |
Hôpitaux Nationaux(C.H.U) | National |
Hôpitaux régionaux(C.H.R) | Région |
Centres de Santé (C.S) | Département |
Postes de santé(P.S) | Arrondissement |
Cases de santé et maternités rurales (C.S/MR) | village |
1-5- LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES RELEVANT DES AUTRES DEPARTEMENTS.
Il s’agit essentiellement des établissements sanitaires rattachés aux ministères suivants :
- Ministère de l’Education Nationale
- Ministère des Forces Armées
- Ministère de l’Intérieur
- Ministère de la Fonction Publique
- Ministère de la Justice
- Ministère de l’Economie et des Finances.
II- LE SYSTEME PRIVE DE SANTE
Est largement concentré à la capitale ; cohabite avec le système public et se compose :
- du privé lucratif
- du privé non lucratif
- de la Médecine traditionnelle
2-1- LE PRIVE LUCRATIF
Il comprend :
- Les Infirmeries
- Les Cabinets médicaux et dentaires : prés d’un millier
- Les cliniques : plus d’une soixantaine
- Les officines : prés d’un millier
2-2 – LE PRIVE NON LUCRATIF
Il comprend :
- Les postes de santé privés catholiques : plus d’une centaine
- Les infirmeries et cabinets d’entreprise : plus d’une cinquantaine
- Un hôpital (St Jean de Dieu de Thiès)
- Le dispensaire ophtalmologique de Bopp.
2-3- LA MEDECINE TRADITIONNELLE
C’est un système informel et non reconnu par le code de déontologie médicale.
La médecine traditionnelle reste pour la grande majorité des sénégalais le premier recours en matière de santé primaire (60%de la population).
Les Autorités veulent réglementer ce type de médecine mais le handicap demeure une rationalisation des pratiques et une connaissance des plantes médicinales réellement efficaces et non dangereuses.
Compte tenu de son importance, des efforts sont en train d’être consentis pour son intégration dans le système de santé.
REMARQUES :
Les efforts investis dans le secteur de la santé avec la construction de nouveaux établissements et la formation de nombreux agents étaient nécessaires mais sont encore insuffisants compte-tenu de la croissance démographique élevée du Sénégal.
Le Sénégal manque surtout de spécialistes. Les Etablissements hospitaliers sont d’équipement et de valeur très inégaux. Plusieurs cliniques privées ont une hôtellerie satisfaisante. La qualité des soins dispensés est très inégale.
L’assurance maladie est encore fragmentaire et ne couvre que 15 % de la population dont la moitié (700 000) sont les familles des salariés du Privé qui sont couverts par une assurance maladie obligatoire gérée par les Institutions de prévoyance maladie(IPRESS, CAISSE DE SECURITE SOCIALE) .Le mouvement mutualiste est dynamique et constitue un axe fort de la politique nationale de la santé avec la Couverture Maladie Universelle(CMU)mais les résultats restent timides.
La médecine pré-hospitalière est représentée sur le plan public par les ambulances des sapeurs pompiers qui ne sont pas médicalisées.
Sur le plan privé, deux sociétés se font distinguer :
- SOS Médecins = structure médicale très professionnelle, assurant les visites à domicile et le transport médicalisé des malades et des blessés, grâce à 6 ambulances médicalisées et une équipe de 30 médecins. Elle assure également les rapatriements sanitaires pour le compte des sociétés d’assistance.
- SUMA : (Société d’Urgence Médicale et d’Assistance) est la société concurrente qui possède également un parc d’ambulance dont 2 médicalisées. La SUMA prend également en charge les évacuations de et vers les pays de la sous-région (Mali), mais aussi à l’international.
CONCLUSION :
Le Sénégal consent des efforts appréciables dans le Système National de Santé et la politique de santé en général avec la construction et l’équipement d’infrastructures, le recrutement de personnel de santé, la Couverture Maladie Universelle et la politique de gratuité surtout chez les enfants de 0 à 5 ans, chez les femmes enceintes avec la césarienne et l’introduction de nouveaux vaccins. Mais des difficultés majeures existent en termes de déficit d’infrastructures, de ressources humaines, d’équipements dont l’existent même est souvent vétuste.