La Seconde Guerre mondiale fut la guerre la plus dévastatrice de l’histoire en termes de vies humaines et de destructions matérielles. Les pertes économiques ainsi que le choc moral qui s’en suivirent sont sans précédent. Au fur et mesure que la victoire des Alliés sur l’Axe se précisait, la gestion de l’après-guerre devenait une préoccupation majeure
I- Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale :
1- Le bilan humain : une hécatombe :
La guerre provoqua la mort de 40 à 60 millions de personnes : 17 à 26 millions pour l’Union soviétique ; 4 à 6 millions pour la Pologne ; 4 à 5 millions pour l’Allemagne ; 2 millions pour le Japon (dont 100 000 à Hiroshima et 75 000 à Nagasaki) ; 1,6 million pour la Yougoslavie ; plus d’un million pour la Chine. On compte 400 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique, et 400 000 aux États-Unis. La France déplora environ 550 000 morts, dont 350 000 civils. Les populations civiles souffrirent beaucoup durant le conflit, en raison des bombardements aériens, mais aussi à cause de l’occupation brutale de l’ennemi et des massacres de tous ordres. Durant la SGM, on a assisté à l’emploi généralisé de la torture et à des bombardements sur des civils. La science et la technique furent mises au service de l’extermination comme en témoignent le génocide contre les juifs et les tziganes et les destructions provoquées la bombe A. Les contemporains de ces atrocités vivaient dans une panique collective et sortent de la guerre plus que traumatisés.
2- Les destructions matérielles :
La puissance de feu des belligérants, l’ampleur des bombardements et la durée de la guerre ont entraîné des dégâts matériels incommensurables. En Europe, environ la moitié des territoires était considérée comme sinistrée. Les villes allemandes sont rasées à 70%. L’URSS subit à elle seule près de la moitié des destructions. On estime que près de 40% des villes et l’intégralité des structures économiques du Japon furent détruites.
3- Des pertes économiques immenses :
Pendant le conflit, l’économie de l’Europe tourne au ralentie ; le manque à gagner est inestimable. En plus, la guerre a occasionné des dépenses astronomiques. Elle aurait coûté 272 milliards de dollars à l’Allemagne, 192 milliards à l’Union soviétique, 120 milliards au Royaume-Uni, 94 milliards à l’Italie, et 56 milliards de dollars au Japon. Les États-Unis dépensèrent environ 341 milliards de dollars, dont 50 milliards de fournitures en prêt-bail (31 milliards pour le Royaume-Uni, 11 milliards pour l’Union soviétique, 5 milliards pour la Chine et 3 milliards de dollars pour les 35 autres pays belligérants alliés). Les dettes contractées contribuèrent à affaiblir l’Europe au profit des USA qui furent le véritable bénéficiaire du conflit.
4- La nouvelle donne politique :
Au sortir du conflit, de nouveaux rapports de force se dessinent. La carte politique du l’Europe change suite aux décisions prise à Yalta. Ce continent qui a dominé le monde depuis des siècles perd également son leadership au profit des USA et de l’URSS. Cette nouvelle donne fut à l’origine de la bipolarisation née des rivalités entre les deux grands.
II- Les essais de règlement du conflit :
Au fur et à mesure que la victoire des Alliés sur l’Axe se précisait, les dirigeants des grandes puissances se réunissaient pour hâter la fin du conflit et préparer le nouvel ordre mondial après-guerre.
1- La conférence de Téhéran (28 novembre au 2 décembre 1943) :
Le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d’État soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill, se rencontrèrent pour la première fois pour discuter de la conduite de la guerre. La principale décision fut l’ouverture d’un second front en Europe, par des débarquements en Provence et en Normandie. L’occupation de l’Allemagne après la guerre fut envisagée sans qu’un accord sur son démembrement soit conclu
2- La conférence de Dumbarton Oaks (septembre octobre 1944) :
Cette rencontre qui réunit la Etats-Unis, l’URSS, l’Angleterre et la Chine aboutit à un plan prévoyant la création d’une Organisation des Nations Unies en vue du maintien de la paix et la sécurité internationale au lendemain de la guerre. Les propositions de cette conférence reprises à Yalta servirent de base à la charte de San Francisco qui fonda l’ONU.
3- La conférence de Yalta (4 au 11 février 1945) :
Les trois grands, se retrouvèrent à un moment où les Alliés avaient largement pris l’avantage sur l’Allemagne. Les discussions portèrent sur les conditions de la capitulation allemande ainsi que sur l’organisation de l’Europe après la guerre. L’Allemagne devait être poussée à capituler sans condition et son territoire partagé en quatre zones d’occupation, trois étant occupées et administrées par une des grandes puissances et la quatrième par la France, pays non invité à Yalta. La conférence de Yalta porta également sur des problèmes de frontières. Ainsi, l’URSS conserva la partie orientale de la Pologne, tandis que celle-ci s’étendait vers l’ouest, annexant une partie du territoire allemand. En outre, l’URSS s’engagea à intervenir dans le conflit contre le Japon, après la capitulation allemande. À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l’Europe libérée, qui prévoyait l’organisation d’élections libres et le retrait des forces d’occupation. Cette déclaration s’inspirait de la Charte de l’Atlantique et du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d’adhérer au projet de l’Organisation des Nations unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Oaks, en octobre 1944.
4- La conférence de Potsdam (17 juillet au 2 août 1945) :
Les États-Unis furent représentés par le président Harry S. Truman et l’URSS par Joseph Staline. Quant à la Grande-Bretagne, elle fut représentée par Winston Churchill, à qui succéda, au cours du mois de juillet 1945, Clément Attlee.Il fut décidé un désarmement de l’Allemagne, une dénazification et une démocratisation du pays, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Concernant la guerre dans le Pacifique, l’URSS accepta de s’allier aux puissances occidentales afin d’exiger une capitulation japonaise. Néanmoins certains problèmes ne furent pas résolus. Ainsi, les occidentaux refusèrent à Staline un mandat sur la Libye et un droit de regard sur les détroits turcs. De plus, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu’il avait été établi lors de la déclaration sur l’Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie.
5- Le procès de Nuremberg :
Le premier procès se déroula du 20 novembre 1945 au 1eroctobre 1946, devant le tribunal militaire international composé de représentants des quatre puissances alliées (États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France), au palais de justice de Nuremberg. Il concerna 24 hauts responsables politiques, militaires et économiques du IIIe Reich. Vingt et un comparurent effectivement. Douze condamnations à mort par pendaison furent prononcées, à l’encontre des dignitaires Nazis (Hermann Göring, Hans Frank, Wilhelm Frick, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg…). Ceux-ci sont exécutés le 16 octobre 1946 à Nuremberg, sauf Hermann Göring qui s’est suicidé la veille dans sa cellule. En outre, quatre organisations national-socialistes sont déclarées criminelles : le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP), la Gestapo, les SS et le SD (Sicherheitsdienst, service de sécurité des SS). Au cours de douze autres procès intentés à 177 personnes, non plus devant le tribunal militaire international, mais devant les tribunaux militaires américains, ce sont des médecins, juristes, militaires et hommes d’affaires qui sont jugés entre 1946 et 1949.
III- L’ONU : organisme de gestion de la paix :
1-Origines:
Même si l’idée de mettre sur pied une organisation succédant à SDN fut émise dès 1941 lors de la signature du Pacte de l’Atlantique, et précisée dans la déclaration de Washington dite « Déclaration des Nations Unies » (1er janvier 1942), c’est la conférence de Dumbarton Oaks qui posa les jalons de la Charte de l’ONU signée à San Francisco le 25 avril 1945 par les délégués de 50 nations, toutes en guerre contre l’Axe. En l’espace de deux mois, ils élaborent les statuts de la future organisation internationale sur la base du projet ébauché à Dumbarton Oaks.
2-Objectifs et fonctionnement :
a- Objectifs :
L’ONU a pour objectifs de :
-maintenir la paix et sécurité internationale ;
– Développer la coopération entre Etats en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économiques, sociales et humanitaires ;
-Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le principe de l’égalité des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.
b- Organes et fonctionnement :
L’Onu compte trois organes principaux :
– L’Assemblée Générale regroupe les représentants de tous les Etats membres. Chaque Etat dispose d’une voix. Sur les questions ordinaires, les décisions sont prises à la majorité simple ; les décisions importantes devant être prises à la majorité des deux tiers. L’Assemblée n’a pas de pouvoir de contrainte : ses décisions sont simplement des recommandations faites aux États membres.
– Le conseil de sécurité est le principal organe de maintien de la paix et de la sécurité internationales des Nations unies. Il compte 15 membres, dont cinq — la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis — détiennent un siège permanent ; les dix autres membres non permanents sont élus pour un mandat de deux ans par l’Assemblée générale. Les décisions du Conseil de sécurité appelées « résolutions » sont prises à la majorité de neuf membres. Aucune décision ne peut être prise si un membre permanent émet un vote négatif (droit de veto).
-Le Secrétariat général assure le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire général, élu par l’Assemblée générale, sur recommandation du Conseil de sécurité, pour un mandat de cinq ans renouvelables. Le rôle du SG est central : il assiste aux réunions de l’Assemblée générale dont il peut attirer l’attention sur une situation qui mettrait la paix en danger. Il doit aussi mettre en œuvre les décisions de l’Assemblée et du Conseil. A ces organes qui jouent un rôle politique, s’ajoutent le Conseil économique et social, la Cour internationale de justice et le Conseil de tutelle. L’Onu dispose enfin d’institutions spécialisées dans plusieurs domaines : OMS, FAO, UNESCO…
2-Bilan de l’action de l’ONU :
L’ONU a permis de garantir une relative stabilité dans le monde. Ses opérations de maintien de la paix et son action humanitaire ont permis de limiter les dégâts dans beaucoup de pays : Corée, Namibie, Cambodge, Kosovo, Haïti, Indonésie…L’organisation a également joué important dans le processus de décolonisation en Afrique et an Asie. Enfin, les institutions spécialisées ont permis, chacune dans son domaine s’intervention de faire reculer l’ignorance, la faim, les maladies…Cependant, l’organisation a enregistré un certain nombre de revers. En effet, son action n’a pu empêcher des drames comme en Ex-Yougoslavie, au Rwanda ou en Angola. La résolution de la question palestinienne reste l’un des plus grands défis qui se pose à l’ONU. Par ailleurs, le nouvel ordre mondial impose une révision des textes de l’ONU tandis que la légitimité de l’organisation est remise en cause par les coups de force des Etats-Unis qui violent les résolutions du Conseil de Sécurité en toute impunité.
Conclusion : La Seconde Guerre mondiale a été un véritable désastre pour l’humanité. Pour prémunir l’humanité de pareille tragédie, une série de mesures furent prises. L’ONU mise en place pour garantir la paix et sécurité collective a un bilan mitigé.