Depuis 2008, l’Etat a mis en place des réformes de l’enseignement supérieur. D’ailleurs, pour accompagner ces réformes, il avait décidé d’investir dans les infrastructures et les ressources humaines. Ainsi, avec l’accroissement important de bacheliers de l’ordre de 10 à 15% chaque année, plusieurs établissements privés ont vu le jour. Grâce à l’Anaq-Sup, les autorités essaient de contrôler le secteur.
Par Alioune Badara CISS – Pour avoir un enseignement supérieur de qualité, l’Etat avait mis en place un dispositif d’évaluation de la qualité afin de l’améliorer de manière régulière. Il s’agit de l’Autorité nationale de l’assurance-qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’innovation (Anaq-Sup), qui est chargée des évaluations, mais surtout pour voir les domaines dans lesquels il faut agir pour maintenir ou améliorer la qualité dans les établissements d’enseignement supérieur.
Après 10 ans de pratique de l’Assurance-qualité dans les établissements publics comme privés, l’ensemble des responsables de cette politique a été rassemblé à Saly pour faire l’évaluation des bonnes pratiques mises en place mais aussi les difficultés rencontrées. Selon le Pr Lamine Guèye, Secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup, qui présidait la cérémonie de clôture de cet atelier de partage des bonnes pratiques des Cellules internes d’assurance-qualité (Ciaq) des établissements d’enseignement supérieur public et privé du Sénégal, « cette rencontre a permis de voir quelles sont les difficultés rencontrées par ces responsables de ces cellules internes dans la mise en œuvre de ces politiques d’assurance qualité dans leur établissement ». Au terme de cet atelier, ces directeurs d’établissement se sont penchés sur l’évaluation institutionnelle qui regarde la gouvernance administrative, et celle de la gouvernance pédagogique qui regarde les ressources humaines. « C’est devenu obligatoire, ce sont les textes réglementaires du Sénégal qui l’ont instaurée. Les établissements ont respecté cette décision de l’Etat du Sénégal parce qu’au jour où je vous parle, l’ensemble des universités publiques, sauf celles toutes récentes, ont déposé leurs dossiers d’habilitation, ont été évaluées. Ça fait 10 universités publiques auxquelles on peut ajouter l’Ecole polytechnique de Thiès. De même, les établissements privés ont aussi suivi cette obligation de l’Etat parce que nous sommes à 190 évaluations des établissements d’enseignement supérieur privé, sur un total qui est d’environ 350. Donc, la moitié est venue », se réjouit Pr Lamine Guèye.
Mais en plus de l’évaluation de la gouvernance universitaire, les programmes de ces établissements supérieurs ont été aussi évalués. « Nous avons effectué plus de 600 évaluations dont presque la moitié vient du public et l’autre du privé. Ce qu’on voit de manière générale, c’est qu’au Sénégal, il y a un potentiel de ressources humaines avec un niveau de formation très élevé. Cependant, sur le plan des infrastructures, il y a des efforts à faire, mais l’Etat s’y est engagé. Etant donné l’accroissement des étudiants chaque année, aussi bien du côté du public que du côté privé, il y aura toujours une demande importante en infrastructures », déclare le Secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup. En plus de ces évaluations, les cellules ont également rencontré des difficultés dans la mise en œuvre de la politique d’assurance qualité, surtout en ce qui concerne l’appropriation de cette démarche nouvelle.
En marge de cette évaluation, le Réseau national des responsables assurance-qualité des établissements supérieurs du Sénégal a été mis en place. C’est la Pr Ndèye Massata Ndiaye, enseignante-chercheure en informatique à l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), par ailleurs directrice de l’Assurance qualité au niveau de cette université, qui a été nommée présidente. Elle a tracé les grandes lignes que ce réseau compte jouer. «Le réseau a plusieurs rôles : nous allons faire la promotion de l’Assurance-qualité au niveau des universités du Sénégal, nous allons aussi travailler pour améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages avec les trois missions des universités que sont la formation, la recherche et le service à la communauté. L’autre rôle, c’est de mutualiser les bonnes pratiques d’assurance-qualité. Dans chaque établissement d’enseignement supérieur, il y a un service assurance-qualité qui a été mis en place et des outils ont été développés dans ces cellules-là et il y a des bonnes pratiques, le réseau va permettre de partager ces bonnes pratiques », renseigne la présidente.
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