OBJECTIF GÉNÉRAL : Appréhender la technique de la ponction des artères et des veines fémorales.
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES :
- Citer les indications de la ponction des artères et veines fémorales.
- Expliquez les techniques de repérage des artères et veines fémorales.
- Citer les indications et les accidents liés à la ponction des artères et veines fémorales.
- Énumérer les précautions à prendre pour éviter ces accidents et incidents.
- Énumérer les éléments de surveillance après la ponction des artères et veines fémorales.
I. DÉFINITION
La ponction de l’artère et de la veine fémorale est une technique qui consiste à introduire une aiguille ou un cathéter dans l’artère ou la veine fémorale en vue d’un prélèvement, d’un examen ou d’un traitement . Cette technique est principalement utilisée en cas d’urgence et nécessite le respect des règles d’asepsie ainsi qu’une grande dextérité.
II. LES INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS
1) Indications
La ponction des artères et veines fémorales est réalisée pour prélever du sang dans les situations suivantes :
a) Pour le dosage chimique :
- Dosage des gaz du sang (sang artériel ou gazométrie) pour dépister et contrôle les anomalies respiratoires se manifestant par une hypoxie (baisse de la pression en oxygène dans le sang) avec une pression partielle en oxygène (PaO2) inférieure à 80 mm Hg ou par une hypercapnie (augmentation de la pression en CO2 dans le sang) avec une PaCO2 supérieure à 42 mm Hg.
- Recherche bactérienne en cas d’inaccessibilité des veines superficielles.
- Hémoculture dans la maladie d’Osler (endocardite bactérienne) en cas d’absence de retour sanguin veineux.
- Injection intraveineuse ou intra-artérielle à des fins thérapeutiques en cas de collapsus cardiovasculaire, d’urgence, ou pour administrer un anticoagulant en cas d’embolie artérielle ou un vasodilatateur en cas d’artérite.
b) À des fins diagnostiques : lors d’examens complémentaires utilisant des produits opaques, tels que l’artériographie du membre inférieur, l’artériographie par cathétérisme rétrograde, et la phlébographie de la veine cave inférieure.
2) Contre-indications
La ponction des artères et veines fémorales est contre-indiquée en cas d’inaccessibilité de l’artère et/ou de la veine fémorale, par exemple en présence de tumeurs ou de sclérose.
III. MATÉRIEL
Matériel de propriété :
- savon liquide.
Matériel d’asepsie :
- tambour de compresses et de cotons stériles,
- gants stériles,
- pinces à servir plongées dans un antiseptique,
- champ stérile.
Matériel de protection :
- alèze,
- paravent,
- blouse,
- gants.
Matériel spécifique :
- Seringues stériles de volume adaptées à la quantité de liquide à injecter ou à prélever, avec des aiguilles longues à biseau court.
- Cathéter (si nécessaire pour poser une voie veineuse) et fil de suture.
- Anticoagulant (si nécessaire pour la gazométrie – GDS).
- Sparadrap.
Accessoires :
- chariot,
- poubelle,
- haricots,
- boîte de sécurité,
- aiguille.
IV. PRÉPARATION DU MALADE
La préparation du patient comprend deux aspects :
1. Préparation psychologique : informer le patient de la procédure, expliquer le déroulement du soin, le rassurer et obtenir sa coopération. Si nécessaire, encouragez le patient à uriner avant la procédure.
2. Préparation physique : installer temporairement le patient en décubitus dorsal avec les membres inférieurs allongés du côté de la ponction. Assurer la propreté de la zone à ponctionner et préparer éventuellement le champ opératoire.
V. TECHNIQUE
- Repérer l’artère fémorale par ses pulsations, située approximativement à mi-chemin sur la ligne joignant la symphyse pubienne à l’épine iliaque antéro-supérieure.
-
Immobiliser l’artère en la pressant entre deux doigts parallèles.
- Veiller à ce que la ponction s’effectue en dessous des ligaments inguinaux.
a) Pour la ponction de l’artère fémorale :
- Insérer fermement l’aiguille entre les deux doigts.
- Enfoncer doucement l’aiguille tout en aspirant le piston vers le haut.
- L’arrivée en saccades de sang rouge vif dans la seringue indique que l’aiguille est dans la lumière de l’artère.
b) Pour la ponction de la veine fémorale :
- Insérer l’aiguille en direction médiale tout en suivant les doigts qui immobilisent l’artère, en aspirant pour détecter l’arrivée de sang.
- La présence de sang non aéré indique que l’aiguille est dans la lumière de la veine.
- Prélever du sang ou enfoncer le cathéter (tout en retirant le mandrin) pour poser la voie veineuse, ou injecter un médicament selon les indications.
-
Retirez rapidement l’aiguille.
-
Maintenir une compression sur le point de ponction aussi longtemps que le risque d’hémorragie ou d’hématome persiste, puis appliquer un pansement compressif ou fixer le cathéter avec du fil et/ou du sparadrap.
VI. INCIDENTS ET ACCIDENTS
1. Incidents :
- Difficulté à localiser l’artère : il est préférable de ne pas insister et, si nécessaire, de confier la procédure à une personne plus expérimentée et calme.
- Ponction de la veine fémorale au lieu de l’artère, ou vice versa, en fonction de la ponction requise.
- Piqûre d’un nerf crural entraînant une vive douleur.
- Ponction simultanée de l’artère et de la veine créant un shunt artério-veineux.
2. Les accidents :
- Persistance de l’hémorragie, en particulier en cas d’injection d’anticoagulants.
- Rupture artérielle en cas de ponction d’une plaque d’athérome.
- Perforation intestinale résultant d’une effraction de la cavité péritonéale.
- Gangrène massive du membre.
VII. PRÉCAUTIONS À PRENDRE POUR ÉVITER LES ACCIDENTS ET INCIDENTS
Bien délimiter le site de la ponction.
- Localiser l’artère fémorale en repérant ses pulsations.
- Respecter scrupuleusement les règles d’asepsie.
- Vérifiez la couleur du sang dans la seringue.
- Éviter de ponctionner des vaisseaux indurés.
- Lors d’une gazométrie (GDS), éliminer correctement l’anticoagulant du corps de la seringue avant le prélèvement.
- Ne pas effectuer la ponction au-dessus du ligament inguinal pour éviter une effraction de la cavité péritonéale.
VIII. SURVEILLANCE APRÈS LA PONCTION
Il est essentiel de surveiller :
- La région inguinale, en particulier en cas de traitement anticoagulant, pour détecter la formation d’un hématome.
- La couleur et la température du membre pour repérer tout signe de gangrène.
- Les pulsations de l’artère pédieuse pour dépister une éventuelle rupture artérielle.
- Les signes d’intolérance au produit, en particulier lors de la réalisation d’une artériographie ou d’une phlébographie.
- Les paramètres vitaux tels que la température, les pouls et la tension pour détecter toute hémorragie ou infection éventuelle.