Il s’agit d’un officier breveté de l’Ecole de guerre, possédant plus de quinze années d’expérience militaire, notamment lors de missions opérationnelles (Afghanistan, Côte-d’Ivoire, Djibouti, République Centrafricaine) et de protection rapprochée (Israël, Chypre, Royaume-Uni, Guinée).
Le commandant Mamady Doumbouya a brillamment accompli la formation de spécialiste en protection opérationnelle à l’Académie de Sécurité Internationale (Israël), le cours de formation des commandants d’unité à l’Ecole d’application de l’infanterie (E.A.I. – Sénégal), la formation d’officier d’Etat-major (E.E.M.L. – Libreville) et l’Ecole de guerre de Paris.
Il est capable d’identifier et de désamorcer des situations à risque en restant calme face à un environnement hostile et une pression extrême.
Le patron du Groupement des Forces spéciales s’adapte et improvise face à toute situation qui demande une maîtrise de soi, une évaluation du risque et une prise de décision rapide. C’est ce colosse au physiquement forcément impressionnant qui a eu la lourde tâche d’encadrer l’unité des Forces armées guinéennes.
Le Groupement des Forces spéciales, en abrégé GFS, est une formation organique des Armées constituée de personnel formé, entraîné et équipé pour l’acquisition des capacités particulières nécessaires à la conduite d’opérations spéciales. Il est placé sous l’autorité organique du Chef d’Etat-major général des Armées.
Les Forces Spéciales sont formées d’officiers, de sous-officiers et d’hommes du rang sélectionnés parmi l’élite et nantis de ressources physiques, morales et mentales exceptionnelles. Dotés d’équipements spéciaux, et entraînés pour pouvoir s’installer dans le dispositif ou sur les arrières ennemis, en vue d’acquérir et de transmettre le renseignement. Les Forces Spéciales sont des unités destinées à opérer dans un contexte stratégique pour mener des opérations à haute signification politique ou contre des objectifs d’intérêt majeur. Leur emploi requiert par conséquent un engagement politique…
Le Coup d’État, et Alpha Condé tomba….
Depuis le début de la matinée de ce dimanche 05 septembre 2021, le quartier du palais présidentiel était le théâtre de tirs nourris. Ce putsch est mené par le Groupement des forces spéciales, dirigé par Mamady Doumbouya.
Entouré de militaires en treillis, masqués et les armes à la main, Alpha Condé apparaît sur un canapé du palais présidentiel. Le président guinéen est comme sonné, la chemise entre-ouverte, les pieds nus. « Est-ce qu’on a touché à un seul de vos cheveux ? On vous a brutalisé, Excellence? » lui demande un militaire dans une vidéo tournée à Sékoutoureya. Alpha Condé, 83 ans, semble aller bien mais reste silencieux. Il n’aura fallu que quelques heures aux pustchistes pour se saisir de celui qui dirigeait le pays depuis onze ans.
Tout est allé très vite. Cette journée folle à Conakry a débuté aux alentours de 8h. Des tirs nourris et à l’arme lourde ont été entendus tout au long de la matinée aux abords de Sékoutoureya, le palais présidentiel où se trouvait alors le chef de l’État. Selon des photos, il aurait depuis été emmené hors du palais présidentiel.
Dans une vidéo, béret rouge sur la tête et lunette de soleil sur le nez, entouré de deux militaires, Mamady Doumbouya annonce que « la situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, la gabegie financière […] ont amené l’armée républicaine à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple de Guinée. »
Il annonce aussi la dissolution de la Constitution, du gouvernement, des institutions et la fermeture des frontières. Enfin, il annonce qu’un « Comité national du rassemblement et du développement, CNRD » a pris le pouvoir.
Alpha Condé aux mains des putschistes.
Ancien légionnaire de l’armée française, Mamady Doumbouya, sa volonté d’autonomiser le GPS par rapport au ministère de la Défense avait suscité la méfiance du pouvoir de Conakry.
En mai, des rumeurs infondées faisant part de sa possible arrestation avaient même circulé dans la capitale guinéenne.
Celui qui apparaît aujourd’hui comme le chef des putschistes a appelé ses « frères d’armes à l’unité » et à rester dans leurs casernes. C’est bien l’interrogation majeure à cette heure : les hommes du GPS vont-ils être suivis par le reste de l’armée ? « Les forces fidèles à Alpha Condé n’ont pas dit leur dernier mot, mais le président est bel et bien entre les mains des putschistes », a affirmé à Jeune Afrique un proche du chef de l’État.
Arrivé au pouvoir en 2010, Alpha Condé a été réélu en 2020 pour un troisième mandat après une révision de la Constitution controversée.