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Titre : La bonne éducation.
Nous avons tous vécu cette expérience : commander un livre ou un DVD sur une plate-forme et, dans les minutes qui suivent, recevoir un courriel « personnel » – « Vous avez aimé… Vous aimerez… » – nous suggérant d’autres titres, très proches de celui que nous avons commandé. Mais ce qui est tout à fait acceptable pour des adultes en capacité de choisir après avoir exploré différents domaines ne peut, en aucun cas, être considéré comme un modèle éducatif pour nos enfants et nos adolescents. Notre devoir éducatif à leur égard est, tout au contraire, de leur faire découvrir des univers et des œuvres vers lesquels ils ne se seraient pas tournés spontanément et d’élargir ainsi leur palette de choix : « Tu as aimé ce roman policier… Et si tu essayais ce livre d’histoire ou ce recueil de poésies ? »
Les algorithmes à l’œuvre sur la Toile nous facilitent peut-être la vie, mais ils sont surtout efficaces pour orienter et « booster » nos achats !
En réalité, ils font de chacun de nous un « cœur de cible » dont le « profil » est minutieusement construit à partir des données qu’il fournit, l’enrôlant malgré lui dans une gigantesque machine à consommer « toujours plus de la même chose ». Pire, leur objectif est d’identifier nos centres d’intérêt du moment pour mieux nous rabattre vers les objets auxquels nous semblons être le plus réceptifs. De même, au lieu de lui permettre d’exercer son esprit critique en lui proposant des informations nouvelles, précises, argumentées et des points de vue contradictoires, les réseaux sociaux, par leur mode de fonctionnement même, enferment le sujet dans ses croyances et ses certitudes et le poussent à radicaliser ses positions… La liberté de penser suppose au contraire de s’ouvrir au doute et d’aller toujours vers plus d’exigence de précision, de justesse et de vérité.
C’est dire l’importance de notre responsabilité éducative, à nous, parents, enseignants, éducateurs, si nous voulons apprendre à nos adolescents à résister aux manipulations, autrement dit à oser penser par eux-mêmes, conformément à l’idéal des Lumières.
Une tâche infiniment délicate ! En effet, on ne permet pas à un adolescent de penser par lui-même en lui imposant d’abdiquer ses idées et en lui assénant nos propres certitudes. Car ses convictions revêtent bien souvent un caractère identitaire et, en cherchant à les arracher, on prend le risque de l’humilier et de le voir se butter en prenant systématiquement le contrepied de ce qu’on lui dit. Il appartient au jeune de faire lui-même le chemin de son émancipation, d’accepter l’échange avec autrui pour enrichir son propre point de vue, d’examiner ce dernier au regard de ses nouvelles connaissances, de se poser les questions qui lui permettront de se remettre en cause et, pour finir, d’intérioriser les exigences qui le conduiront à la pensée libre.
Est-ce à dire que nous n’avons rien à faire ? Bien évidemment non ! C’est à nous, en effet, de créer les situations grâce auxquelles l’enfant puis l’adolescent pourra accéder – petit à petit et sans qu’il ose l’avouer tout de suite – au doute et à la pensée critique. À l’école, on pourra, pour cela, développer l’expérimentation scientifique et le travail de fabrication technologique : en se trouvant confronté à la résistance des choses, l’élève – qui ne peut l’imputer 2 à une volonté de lui nuire – comprendra qu’il y a des limites à sa toute-puissance, que la réalité impose ses lois et qu’on ne peut agir sur elle qu’en leur obéissant. Plus encore, il découvrira que celui qui a raison n’est ni le plus fort, ni le plus séducteur, mais celui qui démontre le mieux et peut faire comprendre sa démonstration à toutes et à tous…
Mais on aurait tort, bien sûr, de réserver à l’école ces apprentissages fondamentaux : les parents et tous les éducateurs peuvent, au quotidien, incarner cette vertu fondamentale qu’est la capacité de penser contre soi-même, c’est-à-dire de « penser » tout simplement : avouer qu’on ne sait pas tout, se mettre en recherche régulièrement, associer l’enfant à cette démarche et l’inviter à s’y engager lui-même, sans cesse, obstinément et sereinement.
Car la sérénité est essentielle en la matière. Accepter de se laisser déstabiliser, entendre des objections, voire des contradictions, suppose d’avoir un environnement suffisamment sécurisant pour ne pas se sentir agressé. Une remise en cause cognitive 3 n’est supportable, en effet, que si l’on bénéficie par ailleurs d’un relatif équilibre affectif. Se laisser convaincre par un argument contradictoire implique de ne pas en être trop personnellement affecté, donc de se savoir respecté, reconnu, estimé par la personne qui vous demande de renoncer à une partie de vous-même.
Texte d’après Philippe Meirieu, « Résister aux algorithmes », L’École des parents, n o 638, janvier-février-mars 2021.
Travail au brouillon
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Idée principale : L’éducation doit favoriser l’esprit critique des jeunes, plutôt que les enfermer dans un cadre prédéfini par les algorithmes et les recommandations personnalisées.
Les recommandations et leur impact
- Internet propose des suggestions basées sur nos choix précédents.
- Ces recommandations peuvent convenir aux adultes mais sont problématiques pour l’éducation des jeunes.
- Elles limitent l’ouverture à de nouveaux domaines et enferment dans une bulle de préférences.
Les dangers des algorithmes et des réseaux sociaux
- Ils renforcent cette fermeture en ciblant uniquement les centres d’intérêt connus.
- L’esprit critique est anesthésié par ces systèmes commerciaux qui conditionnent les individus.
- Pourtant, l’éducation suppose l’ouverture d’esprit, le doute constructif et la quête de vérité.
Le rôle des éducateurs et des parents
- La mission éducative consiste à apprendre aux jeunes à réfléchir par eux-mêmes.
- Il ne faut pas leur imposer des idées mais les confronter à des opinions diverses.
- L’expérimentation scientifique et la découverte des limites du réel aident à structurer une pensée critique.
Créer un environnement propice au développement de l’esprit critique
- Les éducateurs doivent montrer l’exemple en étant eux-mêmes ouverts et en remettant en question leurs propres idées.
- Le respect et la sérénité affective sont essentiels pour permettre aux jeunes d’exprimer librement leurs opinions.
- Cela évite le conditionnement et encourage une pensée libre et éclairée.
Travail au propre
L’éducation doit permettre aux jeunes de développer leur esprit critique, plutôt que de les enfermer dans des choix imposés par les algorithmes. En effet, sur Internet, les recommandations personnalisées peuvent convenir aux adultes, mais elles limitent l’ouverture des jeunes en les maintenant dans un cercle restreint d’intérêts. (50 mots)
Les algorithmes et les réseaux sociaux renforcent cette tendance en se basant uniquement sur les préférences des utilisateurs. Ce conditionnement commercial anesthésie la réflexion et empêche l’éveil à de nouvelles perspectives. Pourtant, éduquer, c’est encourager le doute constructif et la recherche de vérité, éléments essentiels de la pensée critique. (100 mots)
La mission des parents et éducateurs est donc d’apprendre aux jeunes à penser par eux-mêmes, sans leur imposer une vision unique du monde. L’expérimentation scientifique et la technologie permettent de confronter les idées et d’acquérir un raisonnement structuré. À l’école, ces exercices aident à découvrir les limites du réel. (150 mots)
Enfin, les éducateurs doivent montrer l’exemple en restant ouverts et en remettant en question leurs propres idées. Un cadre respectueux et bienveillant est essentiel pour favoriser les échanges et éviter le conditionnement, afin que les jeunes deviennent des esprits libres et éclairés. (190 mots)
Nombre total de mots : 190.
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