OBJECTIF GÉNÉRAL : Comprendre le rôle de l’infirmier dans les amygdalectomies.
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
- Citer les indications et contre-indications d’une amygdalectomie.
- Décrire le rôle de l’infirmier dans les soins pré et post-opératoires.
INTRODUCTION
Les amygdales jouent un rôle dans la formation des globules blancs et font partie du système réticulo-endothélial, qui intervient dans le mécanisme immunologique de défense et d’adaptation. En cas d’infection, si un déséquilibre survient entre les mécanismes de défense et les germes extérieurs, les amygdales deviennent nocives par elles-mêmes et peuvent être à l’origine d’une infection focale. De plus, l’infection amygdalienne peut entretenir une allergie. L’ablation des amygdales est également appelée amygdalectomie.
I. DÉFINITION
L’amygdalectomie consiste en l’ablation des amygdales.
II. INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS
A. Indications
L’ablation des amygdales, comme toute intervention chirurgicale, comporte des risques et ne peut donc être envisagée que pour des indications précises :
Infection amygdalienne :
- Angines à répétition (l’intervention a lieu en dehors de l’épisode aigu).
- Phlegmon péri amygdalien.
- Infection focale d’origine amygdalienne.
Gêne respiratoire phonatoire :
- Rare, elle est provoquée chez l’enfant par l’hypertrophie des amygdales, isolément ou associée à des végétations adénoïdes. Cette situation peut exposer l’enfant à un risque vital d’asphyxie. Cependant, l’intervention doit être particulièrement réfléchie chez les chanteurs et les personnes allergiques en général (risque d’apparition de l’asthme).
B. Contre-indications
Absolus :
- Tuberculose évolutive.
- Diabète.
- Troubles de la coagulation, en particulier l’hémophilie.
Temporaires :
- Patient en convalescence.
- Angine récente.
- Primo-infection récente.
III. TECHNIQUES
Après une immobilisation, une sédation ou une anesthésie générale :
Chez l’enfant : Le plus souvent, l’amygdalectomie se fait par décollement aux doigts. L’amygdale est saisie avec un dispositif constitué d’un fil en acier formant un nœud, dont l’extrémité passe dans une vis pour enserrer l’amygdale. Ensuite, l’opérateur place le pôle de l’amygdale saisie au niveau de la guillotine de Sluder Bellinger, composé d’une lame coulissante qui coince l’amygdale et la coupe. L’opérateur termine ensuite le décollement pour la faire sortir. L’opération en elle-même n’est généralement pas douloureuse et peut parfois être réalisée sans anesthésie après une préparation du champ opératoire.
Chez l’adulte : On peut utiliser le même procédé ou procéder à la dissection de l’amygdale, saisie à l’aide de ciseaux longs et palmes.
IV. COMPLICATIONS
- Hémorragie précoce : elle est redoutable et survient généralement trois à quatre heures après l’intervention. Elle peut se manifester par des crachements de sang répétés, des vomissements sanglants abondants, et une altération de l’état général avec somnolence, pâleur, extrémités froides et tendance syncopale.
- Hémorragie tardive : moins grave, elle survient entre le 6ème et le 12ème jour, souvent due à la chute de l’escarre après cicatrisation.
- Surinfection : elle est caractérisée par la fièvre.
V. RÔLE DE L’INFIRMIER
A. Soins préopératoires
- Préparer psychologiquement le patient à l’opération et à ses suites.
- Effectuer un prélèvement sanguin pour les examens suivants : NFS, taux d’hématocrite, glycémie, GSRH, tests de coagulation (TS/TC, TP/TCK, etc.), test d’Emmel, électrophorèse de l’hémoglobine.
- Examen des crachats, IDR et radio thorax chez les enfants.
- Prendre les constantes, en particulier la température. Si elle est élevée, l’intervention doit être différée sauf en cas d’urgence.
- Administrer une antibiothérapie préopératoire en cas d’amygdalites récidivantes.
- Prémédication préopératoire selon les prescriptions, généralement à base de barbituriques ou de Valium, associée à l’atropine.
- S’assurer que le patient est à jeun strict depuis au moins 12 heures, à partir de la veille au soir.
- Préparer le champ opératoire, effectuer un bain de bouche et un gargarisme, appliquer un collutoire iodé ou en spray.
B. Soins post-opératoires
Le patient doit être hospitalisé pendant au moins 24 heures, et une vigilance extrême est nécessaire.
- Au retour du bloc opératoire, placer le patient en décubitus ventral ou latéral.
- Encourager le patient à cracher le sang dans un crachoir plutôt qu’à l’avaler, surtout chez les enfants, afin de surveiller les signes d’hémorragie.
- Surveiller les constantes vitales et la coloration du visage.
- Administrer les médicaments prescrits, généralement des antibiotiques et des antalgiques (éviter l’aspirine et ses dérivés).
- Surveiller l’alimentation du patient : elle doit être liquide et froide au cours des premières 24 heures, molle et tiède entre le 4e et le 6e jour, puis normale à partir du 7e jour.
- Surveiller les signes de complications, en particulier l’hémorragie précoce. En cas de signes d’hémorragie et en l’absence du chirurgien, l’infirmier doit prendre des mesures en administrant des hémostatiques et en demandant un bilan sanguin en urgence (NFS, taux d’hématocrite), puis informer le chirurgien. En attendant l’intervention du chirurgien, préparer le matériel de transfusion avec l’aide d’un collègue compétent. Si l’hémorragie est grave, le chirurgien peut être amené à pratiquer la ligature de la carotide interne.
- En cas de signes de surinfection (fièvre, crachats purulents, gonflement du cou), informer le chirurgien et administrer le traitement prescrit en conséquence.
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