Le directeur de la formation et de la communication au ministère de l’Education nationale, Mouhamadou Moustapha Diagne, a attiré, jeudi, à Dakar, l’attention des journalistes sur “la sensibilité” de l’information liée à l’école, laquelle doit être selon lui traitée “avec retenue et responsabilité”.
L’information relative à l’école “est très sensible, c’est comme la Casamance [région méridionale du Sénégal qui surmonte petit à petit les conséquences d’une rébellion armée], il nous faut trouver un consensus fort sur ce que nous disons de l’école, parce que nous parlons à des enfants de la maternelle et des jeunes”, a-t-il déclaré.
Il intervenait lors d’une conférence-formation sur le thème : “Education et média”, une manifestation organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), en collaboration avec “Télé-Ecole”, une télévision éducative sénégalaise.
Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, “a tenu à ce que je vienne suivre vos travaux pour sensibiliser sur la nécessité pour nous tous de faire attention à la communication dans l’école, à l’école et autour de l’école (…)”, a dit Mouhamadou Moustapha Diagne.
Il a insisté sur l’importance de cette problématique pour l’école sénégalaise, estimant qu’il doit y avoir “une surveillance du langage qui est extrêmement important” pour tout ce qui concerne l’école.
L’école “façonne le citoyen qui demain va nous remplacer, c’est pourquoi quand on parle de l’école, il faut nécessairement le faire avec retenue et responsabilité”, a ajouté le directeur de la formation et de la communication au ministère de l’Education nationale.
“On ne dit pas tout et n’importe comment pour ce qui concerne l’école sénégalaise”, a-t-il assené, assurant qu’il ne s’agit pas d’interdire de parler des problèmes de l’école, mais de le faire “avec responsabilité, éthique et déontologie”.
Selon Mouhamadou Moustapha Diagne, “pour parler de l’école, il faut au préalable connaître l’école, l’école souffre des médias”.
“Si vous (reporters et journalistes) avez décidé de vous spécialiser sur les questions éducatives, il vous faut nécessairement connaître le département de l’éducation, à savoir le cadre législatif, réglementaire, les documents de gouvernance qui régissent notre secteur. Ce qui n’est pas le cas malheureusement souvent”, fait-il observer.
Aussi M. Diagne, appelle-t-il, les médias à s’approcher des services du département de l’Education, dont les agents sont “disposés à échanger avec [les journalistes] sur les enjeux de l’école”.
Mouhamadou Moustapha Diagne annonce que des mesures seront prises à l’encontre des “enseignants chroniqueurs” exerçant parallèlement à l’école.
“Ce qui est intolérable, c’est qu’un fonctionnaire du ministère de l’Education nationale se mette chaque jour dans une entreprise de destruction de ce que nous construisons. Nous n’allons plus tolérer que des enseignants fassent fi du devoir de réserve pour se mettre à dire des choses qu’ils ne maîtrisent pas et contre l’école”, a prévenu M. Diagne.
Le journaliste Sada Kane, de son côté, invité ses confrères à “être des porteurs de l’information éducative”. Il a préconisé, pour cela, “un travail sur le contenu des programmes radios et télévisions afin d’inverser cette cannibalisation de tout ce qui se passe dans les médias par la politique”.
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APS