PDF Corrigé de l’Épreuve de Dissertation – Concours direct d’entrée à la sous-section Éducateurs Spécialisés du CFJ session 2022

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Concours direct d’entrée à la sous-section Éducateurs Spécialisés du Centre de Formation Judiciaire du Ministère de la Justice du Sénégal, session 2022.

Sujet : « Le constat est unanime : les Sénégalais ont quitté leur légendaire urbanité pour une violence inouïe ; elle est tout aussi verbale que physique. Qu’est-ce qui, selon vous, explique cette mutation soudaine ? »

Travail au brouillon structuré avec trois exemples pour chaque partie de l’introduction

 

Accroche (Amorce) : Illustration du contraste entre le passé et le présent

Objectif : Montrer que le Sénégal était autrefois un modèle de paix sociale et d’hospitalité, et qu’il connaît aujourd’hui une transformation inquiétante.

Exemples possibles :

  • Le Sénégal, pays de la Teranga : Historiquement, le Sénégal est reconnu pour son hospitalité et son respect des valeurs de solidarité et de dialogue. Cette réputation s’est forgée à travers des siècles de coexistence pacifique entre différentes ethnies et religions.
  • La gestion pacifique des conflits autrefois : Les disputes de voisinage ou familiales étaient traditionnellement résolues par la médiation des anciens, des chefs coutumiers ou des guides religieux, évitant ainsi toute escalade de violence.
  • Des figures historiques symboles de paix et de dialogue : Des leaders comme Léopold Sédar Senghor incarnaient l’esprit de concertation et de respect mutuel, ce qui a longtemps contribué à la stabilité sociale du pays.

Constat : Une montée inquiétante de la violence

Objectif : Expliquer que cette urbanité légendaire a laissé place à une violence verbale et physique omniprésente.

Exemples possibles :

  • Les violences verbales sur les réseaux sociaux : On observe une explosion des discours haineux et des polémiques agressives sur des plateformes comme Facebook et Twitter, où les insultes et les menaces sont devenues monnaie courante.
  • L’augmentation des agressions physiques et des émeutes : Ces dernières années, le Sénégal a connu plusieurs manifestations violentes, souvent marquées par des affrontements entre forces de l’ordre et citoyens. Des actes de vandalisme et de lynchage populaire se multiplient.
  • La recrudescence de la délinquance urbaine : Des phénomènes comme les agressions de rue, le vol à l’arraché et les règlements de comptes entre bandes rivales témoignent de la détérioration du climat sécuritaire.

Problématique : Reformulation de la question centrale

Objectif : Introduire la réflexion en posant clairement le problème.

Exemples possibles :

  • Pourquoi une société autrefois pacifique est-elle aujourd’hui en proie à une telle violence ?
  • Quelles sont les causes profondes de cette mutation des comportements sociaux au Sénégal ?
  • La montée de la violence est-elle le symptôme d’un mal-être plus profond dans la société sénégalaise ?

 

Annonce du plan : Présentation de la structure de la réflexion

Objectif : Préparer la transition vers le développement.

Exemples possibles :

  • Nous verrons d’abord comment la crise des valeurs et des repères éducatifs a contribué à cette mutation (I), avant d’analyser le rôle des tensions économiques et sociales (II), puis enfin l’impact de l’instabilité politique et de la défiance envers les institutions (III).
  • Notre réflexion s’articulera autour de trois axes : l’effritement des valeurs traditionnelles, les pressions socio-économiques croissantes, et la crise de gouvernance qui affaiblit l’autorité de l’État.
  • Pour comprendre cette transformation, nous étudierons d’abord les causes culturelles et éducatives, puis les facteurs économiques et sociaux, avant d’aborder les enjeux politiques et institutionnels.

PROPOSITION COMPLETE

Introduction

Le Sénégal, longtemps reconnu comme le pays de la « Teranga », symbolisait l’hospitalité, la courtoisie et la convivialité. Cette identité culturelle, fondée sur des valeurs de solidarité et de respect mutuel, a toujours été une fierté nationale et un marqueur distinctif sur la scène africaine et internationale. Autrefois, la gestion des conflits se faisait par la médiation des anciens, le respect de la parole donnée et la primauté du dialogue. Cependant, cette image d’un peuple paisible et accueillant semble aujourd’hui s’effriter, laissant place à une montée inquiétante de la violence sous toutes ses formes. Dans les familles, les écoles, les rues et même dans l’arène politique, les agressions verbales et physiques se multiplient, traduisant une mutation sociale soudaine et préoccupante.

Dès lors, une question fondamentale se pose : quels sont les facteurs qui expliquent cette transformation brutale de la société sénégalaise vers une violence omniprésente ?

Pour répondre à cette problématique, nous analyserons d’abord la crise des valeurs et la transformation des repères éducatifs et sociaux (I), avant d’examiner les tensions économiques et sociales qui alimentent la frustration et l’agressivité (II). Enfin, nous mettrons en lumière l’instabilité politique et la perte de confiance dans les institutions comme facteurs de banalisation de la violence (III).

 

  1. Une crise des valeurs et des repères éducatifs : la perte des fondements sociaux

Autrefois régie par des principes de solidarité et de respect mutuel, la société sénégalaise connaît aujourd’hui un affaiblissement de ses valeurs traditionnelles, qui servaient de rempart contre la violence.

  1. La défaillance de l’éducation familiale et scolaire
  • L’éducation familiale, autrefois pilier de la transmission des valeurs, se trouve fragilisée par des parents de plus en plus absents ou dépassés.
  • À l’école, le respect de l’autorité s’effrite : enseignants et éducateurs sont confrontés à des élèves de plus en plus indisciplinés et agressifs.
  • La montée de la violence en milieu scolaire témoigne de cette dégradation des repères.
  1. L’influence négative des médias et des réseaux sociaux
  • Les médias et les réseaux sociaux diffusent massivement des discours agressifs et polarisants.
  • La violence est souvent banalisée dans les productions audiovisuelles et musicales.
  • Les débats publics sont marqués par des invectives et des discours de haine qui exacerbent les tensions.
  1. L’individualisme croissant et la disparition des régulateurs sociaux
  • Autrefois, les aînés et les chefs religieux jouaient un rôle central dans la médiation des conflits. Leur autorité s’affaiblit face à une jeunesse en quête de nouveaux repères.
  • La solidarité communautaire recule au profit d’un individualisme exacerbé, où chacun cherche à défendre ses intérêts sans considération pour autrui.

Ainsi, la disparition progressive des valeurs de respect et de cohésion sociale ouvre la voie à une société où la violence devient un mode d’expression privilégié.

 

  1. Des tensions économiques et sociales qui nourrissent la frustration et l’agressivité

Au-delà de la crise des valeurs, la montée de la violence s’explique aussi par une détérioration des conditions économiques et sociales, qui alimente la frustration et l’instabilité.

  1. Le chômage et la précarité comme facteurs de tensions sociales
  • Un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, engendre un profond sentiment d’exclusion.
  • La difficulté d’accéder à un emploi stable pousse certains à la violence comme moyen de survie ou d’expression de leur frustration.
  1. La pression urbaine et les conditions de vie difficiles
  • L’exode rural a conduit à une explosion démographique dans les grandes villes, créant des quartiers surpeuplés avec un accès limité aux services de base.
  • Cette promiscuité favorise les tensions et les conflits quotidiens.
  1. La montée des inégalités et le sentiment d’injustice
  • L’écart entre riches et pauvres se creuse, alimentant un sentiment d’injustice et de révolte.
  • Certains perçoivent la violence comme un moyen de revendiquer leurs droits ou d’exprimer leur colère face à une élite économique et politique perçue comme déconnectée des réalités populaires.

En somme, l’aggravation des conditions économiques et sociales crée un terreau fertile à la montée de la violence sous toutes ses formes.

 

III. Une instabilité politique et une perte de confiance dans les institutions : la banalisation de la violence

Enfin, la montée de la violence s’explique également par un climat politique tendu et une défiance croissante envers les institutions.

  1. La défiance envers l’État et la montée de la contestation sociale
  • De nombreux citoyens estiment que l’État ne répond plus à leurs préoccupations essentielles (emploi, sécurité, justice).
  • Les frustrations accumulées se traduisent par des manifestations violentes, des émeutes ou encore des affrontements entre forces de l’ordre et populations.
  1. L’instrumentalisation de la violence dans l’arène politique
  • Certains leaders politiques et influenceurs n’hésitent pas à attiser les tensions pour mobiliser leurs partisans.
  • Les affrontements entre groupes rivaux et la radicalisation des discours contribuent à normaliser la violence comme mode d’expression politique.
  1. L’inefficacité du système judiciaire et le sentiment d’impunité
  • La lenteur de la justice et la corruption perçue fragilisent l’État de droit.
  • De nombreux citoyens, ne faisant plus confiance aux institutions, se tournent vers la violence ou la justice populaire pour régler leurs différends.

Ainsi, le climat politique et institutionnel joue un rôle clé dans la montée de la violence, en renforçant le sentiment d’injustice et en affaiblissant les mécanismes de régulation sociale.

 

Conclusion

La transformation brutale de la société sénégalaise vers une violence accrue trouve ses racines dans une crise des valeurs et une perte des repères éducatifs, une aggravation des tensions économiques et sociales, et une instabilité politique qui légitime la violence comme mode d’expression.

Face à cette réalité préoccupante, plusieurs solutions s’imposent :

  • Réhabiliter l’éducation aux valeurs citoyennes et morales, à travers la famille et l’école.
  • Créer des opportunités économiques pour les jeunes, afin de réduire le chômage et la frustration sociale.
  • Rétablir la confiance dans les institutions, en luttant contre l’impunité et en garantissant une justice équitable.
  • Encadrer les médias et les réseaux sociaux, pour limiter la diffusion de contenus violents et haineux.

Seule une approche globale et concertée permettra de restaurer la paix sociale et de redonner au Sénégal sa réputation de « pays de la Teranga », où le dialogue et la courtoisie priment sur la violence et la division.

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2022 - 2023 : Attestion de formation en Paludologie à l’hôtel Hobbé de Kolda du 11 au 16 décembre 2023 par le Programme National de Lutte contre le Paludisme. 2022 - 2023 : Certificat en Commerce Digital à l’Université numérique Cheikh Hamidou KANE (ex UVS) en collaboration avec la Fondation MasterCard. 2021 - 2022 : Certificat en écriture de Série / Scénariste à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. 2019 - 2020 : Diplômé Assistant Infirmier d’Etat au centre régional de Formation en santé de Kolda du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. 2021 - 2022 : Certificat sur les mécanismes de financement, l'Éducation financière, l’élaboration d’un Business Plan et la préparation au Pitch du Programme INVEST IN AFRICA de la Fondation Mastercard. 2021 - 2022 : Attestation en Entreprenariat Privé à la Direction des Petites et Moyennes Entreprises. 2016 - 2017 : Licence 1 Biologie Chimie et Géosciences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. 2014 - 2015 : Baccalauréat S2 au Lycée Bouna Kane de Kolda. ________________________________________ 2021-2022 : Formation en Education Financière au Cabinet The Uptribe – Buntu Yokkuté –Giz. 2021-2022 : Formation sur les bases de l’infographie/Illustrator au Centre Consortium Jeunesse Sénégal de Dakar. 2020-2021 : Formation sur la Prise en charge du Paludisme de l’enfant et de la femme enceinte au Centre de Santé de Vélingara /Région Médicale de Kolda.
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