En parcourant le rapport préliminaire de l’ANSD, j’ai noté quelques lacunes commises par les cartographes et/ou géomaticiens de l’ANSD dans le rapport préliminaire. Dans ce post, j’essaie de mettre en lumière ces différentes remarques.
- Redondance cartographique : La redondance survient lorsque les mêmes informations sont présentées de manière répétitive. Le principal risque ici est la perte d’intérêt du lecteur pour l’information présentée. Les cartes de l’ANSD souffrent de redondance. Toutes les cartes présentées dans le rapport suivent le même schéma : l’utilisation de dégradés de couleurs pour représenter les valeurs absolues des différentes entités territoriales du pays. Cette uniformité rend les cartes prévisibles et monotones, ce qui réduit l’intérêt du lecteur. Il est probable que le lecteur ne consacre que quelques secondes à chaque carte sans même se demander quelle information importante en retirer. Comparées aux normes attendues d’un rapport de cette envergure, ces cartes sont décevantes.
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Mauvais choix des symboles : Les principes fondamentaux de la cartographie suggèrent l’utilisation de symboles de taille pour représenter des valeurs absolues. Les cercles proportionnels, par exemple, sont plus appropriés dans ce contexte. C’est une notion enseignée dès la première année de cours d’initiation à la cartographie. Cependant, dans toutes les cartes du rapport, les valeurs absolues sont représentées par des dégradés de couleurs. Ce choix est inadéquat et montre un manque de rigueur.
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Étiquettes des cartes : Les chiffres à l’intérieur des cartes sont encombrants, illisibles et n’ajoutent pas significativement à la compréhension des données. Les fourchettes représentées sont déjà expliquées dans la légende. Le graphique 5 est un exemple flagrant de cette erreur, où les chiffres de Dakar, Massar et Pikine se superposent, rendant la carte illisible. Cette approche est élémentaire et ne répond pas aux normes professionnelles.
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Répétition de la source : La source des données est indiquée sur chaque carte, ce qui est approprié. Cependant, la même source est répétée sous le nom ‘Source : ANSD.RGPH-5, 2023’ en bas de chaque carte. Cette répétition est redondante et démontre un manque de rigueur scientifique dans le travail cartographique effectué.
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Manque d’innovation : Pour une agence telle que l’ANSD, l’utilisation d’outils informatiques innovants aurait été attendue. Malheureusement, les cartes présentées manquent d’innovation. Elles semblent avoir été réalisées de manière très basique, presque au niveau d’un stagiaire. La visualisation des données aurait pu être bien plus convaincante et impactante.
Malgré ces critiques, je tiens à reconnaître les efforts déployés. Cependant, il est important de souligner ces erreurs pour encourager l’amélioration et l’adoption de meilleures pratiques dans les futurs rapports de l’ANSD.”
Paousmane NDIONE