I. DÉFINITION ET GÉNÉRALITÉS
La respiration est un processus fondamental qui assure les échanges gazeux nécessaires à la vie. Elle regroupe deux types de processus :
- Les échanges gazeux : Ce terme désigne l’entrée de dioxygène (O₂) et la sortie de dioxyde de carbone (CO₂) entre l’air ambiant et l’organisme. L’oxygène est absorbé lors de l’inspiration, tandis que le dioxyde de carbone est éliminé lors de l’expiration.
- La respiration cellulaire : Ce processus métabolique se produit dans les cellules, où le dioxygène est utilisé pour oxyder les nutriments (notamment le glucose) et produire de l’énergie sous forme d’ATP (adénosine triphosphate). Le CO₂ est un déchet de cette oxydation.
Les échanges gazeux assistent la respiration cellulaire en :
- Fournissant du dioxygène à l’organisme.
- Éliminant le dioxyde de carbone produit par les cellules.
Ces échanges se font à deux niveaux :
- Au niveau pulmonaire : L’O₂ entre dans les poumons pour passer dans le sang, et le CO₂ est éliminé du sang vers les poumons pour être expulsé.
- Au niveau tissulaire : L’O₂ passe du sang vers les cellules, et le CO₂ quitte les cellules pour rejoindre le sang, afin d’être éliminé au niveau pulmonaire.
Le processus de respiration est automatique, réflexe et normalement silencieux. Il est vital pour assurer l’oxygénation des tissus et maintenir l’homéostasie de l’organisme. Il comprend deux phases :
- L’inspiration : L’air riche en oxygène est aspiré dans les poumons grâce à la contraction des muscles respiratoires, principalement le diaphragme et les muscles intercostaux. Cela entraîne la dilatation des poumons et l’entrée de l’air.
- L’expiration : C’est une phase passive durant laquelle les muscles respiratoires se relâchent, entraînant la rétraction des poumons et l’expulsion de l’air appauvri en oxygène (riche en CO₂).
II. L’APPAREIL RESPIRATOIRE
L’appareil respiratoire est composé d’organes répartis en deux parties : les voies respiratoires supérieures et les voies respiratoires inférieures.
2.1 Les organes des voies respiratoires supérieures :
- Le nez :
- Humidification de l’air : L’air inspiré est humidifié par les muqueuses nasales qui produisent du mucus.
- Filtration de l’air : Les cils présents dans les cavités nasales filtrent l’air des particules et des agents pathogènes.
- Réchauffement de l’air : Les capillaires sanguins dans les parois nasales réchauffent l’air avant qu’il n’atteigne les poumons.
- Le pharynx :
- Le pharynx est un carrefour entre les voies aériennes (nez, larynx) et les voies digestives (bouche, œsophage). Il se divise en trois sections :
- Rhino-pharynx : Partie supérieure, en contact avec les fosses nasales.
- Oro-pharynx : Partie médiane, en contact avec la cavité buccale.
- Laryngo-pharynx : Partie inférieure, en contact avec l’œsophage et le larynx.
- Le pharynx est un carrefour entre les voies aériennes (nez, larynx) et les voies digestives (bouche, œsophage). Il se divise en trois sections :
2.2 Les organes des voies respiratoires inférieures :
- Le larynx :
- Il est l’organe de la phonation, permettant la production de la voix. Il comporte plusieurs structures :
- Cartilage thyroïdien : Forme l’avant du larynx, communément appelé pomme d’Adam.
- L’épiglotte : Petite valve située au-dessus du larynx, empêchant les aliments de pénétrer dans les voies respiratoires lors de la déglutition.
- La glotte : Partie du larynx où se trouvent les cordes vocales, permettant la phonation.
- Il est l’organe de la phonation, permettant la production de la voix. Il comporte plusieurs structures :
- La trachée :
- Conduit cartilagineux cylindrique reliant le larynx aux bronches. Elle est tapissée d’une muqueuse épithéliale contenant des cils qui filtrent l’air et expulsent les particules indésirables vers l’extérieur.
- Les bronches :
- La trachée se divise en deux bronches principales : une pour chaque poumon. Ces bronches se subdivisent ensuite en bronches lobaires, puis en bronches segmentaires, et enfin en bronchioles. Les bronchioles mènent aux alvéoles pulmonaires, où se déroulent les échanges gazeux.
- Les poumons :
- Chaque poumon est situé dans la cage thoracique, séparé par le médiastin. Ils sont divisés en lobes (trois à droite, deux à gauche) et sont responsables des échanges gazeux avec le sang.
- Anatomie : Chaque poumon possède une base reposant sur le diaphragme et un apex au sommet. Ils ont trois faces : la face costale, la face médiastinale, et la face diaphragmatique.
- Fonction : Ils fournissent de l’oxygène au sang, qui l’apporte à tous les organes, et permettent l’élimination du CO₂.
- Les alvéoles pulmonaires :
- Structures microscopiques en forme de sac où se produisent les échanges gazeux. Elles sont entourées d’un réseau dense de capillaires sanguins.
- Surfactant : Un liquide tapissant l’intérieur des alvéoles, empêchant leur collapsus et facilitant les échanges gazeux.
- La plèvre :
- Membrane double entourant chaque poumon. Elle se compose de deux feuillets :
- Feuillet viscéral : Adhère à la surface du poumon.
- Feuillet pariétal : Tapisse l’intérieur de la cavité thoracique.
- Cavité pleurale : Espace entre les deux feuillets contenant un liquide permettant le glissement des poumons lors des mouvements respiratoires.
- Membrane double entourant chaque poumon. Elle se compose de deux feuillets :
III. VARIATIONS DE LA RESPIRATION
3.1 Variations physiologiques
- Rythme respiratoire normal selon l’âge :
- Nouveau-né : 35 à 50 respirations/minute
- Enfant de 2 ans : 25 à 35 respirations/minute
- Enfant de 12 ans : 15 à 25 respirations/minute
- Adulte : 14 à 20 respirations/minute
- Personne âgée : 15 à 25 respirations/minute
- Facteurs influençant le rythme respiratoire :
- Volonté : Le patient peut contrôler consciemment sa respiration.
- Pression atmosphérique : La dépression atmosphérique accélère la respiration, tandis que la surpression la ralentit.
- Température : La chaleur accélère la respiration, tout comme l’activité physique et l’émotion.
- Position : La respiration est plus rapide en position debout qu’allongée.
- Sommeil : Diminue la fréquence respiratoire.
- Âge : Les enfants ont un rythme respiratoire plus rapide que les adultes.
3.2 Variations pathologiques
- Polypnée : Accélération anormale du rythme respiratoire.
- Bradypnée : Ralentissement anormal du rythme respiratoire.
- Hyperpnée : Augmentation de l’amplitude respiratoire, souvent associée à une hyperventilation.
- Apnée : Arrêt temporaire de la respiration.
- Respiration de Cheyne-Stokes : Rythme caractérisé par des cycles de respiration crescendo-decrescendo avec des pauses.
- Respiration de Kussmaül : Respiration profonde et rapide en quatre temps, observée en cas d’acidose métabolique.
- Orthopnée : Difficulté à respirer en position couchée, améliorée en position assise ou debout.
- Dyspnée : Difficulté respiratoire ressentie par le patient.
- Cyanose : Coloration bleutée de la peau et des muqueuses, indiquant un manque d’oxygénation sanguine.
- Tirage : Contraction visible des muscles intercostaux lors de la respiration difficile.
- Cornage : Bruits sifflants associés à une obstruction des voies aériennes supérieures.
- Toux et expectorations : Signes de pathologies respiratoires diverses (infection, inflammation, etc.).
IV. CONTRÔLE DE LA RESPIRATION
4.1 Précautions à prendre
Avant d’évaluer la respiration, l’infirmier doit s’assurer que le patient est en état de repos physique et mental. Il est recommandé de mesurer la respiration à l’insu du patient, car la conscience d’être observé peut influencer son rythme respiratoire.
4.2 Techniques de mesure
L’infirmier peut mesurer la fréquence respiratoire en :
- Observant les mouvements thoraciques ou abdominaux lors de la respiration.
- Palpant les mouvements respiratoires au niveau du thorax ou du diaphragme.
- Comptant les cycles respiratoires (une inspiration et une expiration forment un cycle) pendant une minute complète, de préférence après la prise du pouls pour ne pas alerter le patient.
Chez les nourrissons, les mouvements abdominaux sont plus faciles à observer que les mouvements thoraciques.
Enfin, les résultats doivent être consignés sur la feuille de surveillance, où chaque interligne représente deux mouvements respiratoires.