I- L’ESPRIT D’OBSERVATION
Avoir un esprit d’observation signifie faire preuve de curiosité et d’ouverture d’esprit, permettant ainsi, par un raisonnement cohérent, d’analyser les symptômes observés et les gestes à accomplir pour aider chaque malade à satisfaire ses besoins. Ceci est d’une importance fondamentale, car les malades ne se présentent jamais de la même manière.
Avantages de cet esprit :
- Il place les apprenants au-dessus des soins routiniers, les immergeant dans une approche professionnelle et scientifique.
- Il permet d’éviter le manque de jugement qui pousse à négliger les explications les plus simples ou à simplifier excessivement un problème complexe.
- Il permet d’éviter les erreurs d’inattention qui surviennent lors du travail.
Pour développer cet esprit d’observation, il faut solliciter tous les sens.
1.1 La vue
Un œil attentif doit détecter des détails qui échappent à l’œil d’un profane. L’observation porte sur l’attitude du malade au lit (position, agitation, inertie, passivité), ses activités, son comportement, l’état de sa peau, son faciès, son rythme respiratoire, ses fonctions physiologiques (quantité d’urine, qualité des selles, etc.). Par exemple : “Ce malade me paraît amorphe, il a le visage fatigué, sa respiration est modifiée, il est en sueur, il n’a pas mangé, il a négligé sa toilette.”
1.2 L’écoute
Il s’agit de repérer tout bruit anormal ou exagéré, provenant du malade ou de son environnement, ayant une incidence thérapeutique. Par exemple : le bruit excessif d’une radio qui perturbe le repos du malade ou des contractures musculaires déclenchées par ce bruit. Il faut aussi être attentif aux changements de voix du malade, comme des difficultés d’élocution pouvant indiquer des signes neurologiques.
1.3 L’odorat
Il s’agit de reconnaître des odeurs caractéristiques telles que l’haleine acétonique, ammoniacale, ou alcoolique chez un malade inconscient, ou encore l’odeur de pansements infectés. Ces éléments peuvent être des indices importants de l’état du patient.
En résumé, que ce soit en faisant le lit, en prodiguant des soins ou simplement en entrant dans la chambre, il faut toujours vérifier l’état général du malade et signaler les changements pertinents aux autres membres de l’équipe.
1.4 Le toucher
Le toucher permet de détecter des anomalies telles qu’une artère, un hématome, un œdème, ou de sentir la température corporelle.
II- SYMPTÔMES ET SIGNES
2.1 Symptômes
Un symptôme est un phénomène particulier, généralement subjectif, provoqué par l’état de maladie. Il peut devenir objectif par la suite.
2.2 Signes
Les signes sont des manifestations cliniques, biologiques ou radiologiques observables au cours d’une maladie. Ils sont distincts des symptômes ressentis subjectivement par le malade (exemple : douleur, angoisse).
2.3 Syndrome
Un syndrome est un ensemble de signes qui se produisent simultanément au cours d’une maladie (exemple : le paludisme avec fièvre, vomissements, maux de tête).
2.4 Prodrome
Les prodromes sont des signes qui apparaissent avant que la maladie ne se déclare pleinement.
2.5 Maladie
On parle de maladie lorsque des signes et symptômes sont observés.
2.6 Les signes généraux
Ils sont en rapport avec l’état général du malade (température, pouls, teint, faciès, etc.).
2.7 Les signes fonctionnels
Ils entravent la bonne marche des fonctions physiologiques. Ils sont souvent subjectifs et motivent généralement la consultation (exemple : douleur, anorexie).
2.8 Les signes physiques
Ils sont objectifs et observés lors de l’examen clinique.
2.8.1 L’inspection
L’observation directe du malade permet de noter la couleur de la peau, la modification du teint et des muqueuses, et d’apprécier l’état général.
2.8.2 L’auscultation
Elle consiste à écouter les bruits corporels avec l’oreille ou un stéthoscope.
2.8.3 La percussion
Elle consiste à provoquer des sons en frappant une zone déterminée pour reconnaître l’état des parties sous-jacentes.
2.8.4 La palpation
Elle permet, en touchant, de renseigner sur la consistance, l’élasticité, la mobilité, la température, et la sensibilité d’un organe.
2.9 Les signes paracliniques
Ce sont des signes fournis par des examens de laboratoire, d’imagerie médicale ou d’endoscopie.
III- LE DIAGNOSTIC
3.1 Diagnostic positif
Il regroupe les éléments issus de l’interrogatoire, de l’examen clinique et des examens paracliniques.
3.2 Diagnostic différentiel
Il consiste à comparer les observations pour distinguer une maladie d’autres maladies similaires.
IV- ÉTHIOLOGIE
L’étiologie est l’étude des causes de la maladie et des facteurs favorisants.
V- ÉVOLUTION
La maladie peut évoluer de différentes manières :
- Vers la guérison
- Vers des complications
- Vers une rechute
- Vers des séquelles
- Vers la mort
VI- TRAITEMENT
Le traitement est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour guérir la maladie.
6.1 Traitement préventif
Ce sont des mesures destinées à empêcher l’apparition de la maladie (exemple : vaccination).
6.2 Traitement curatif
Il vise à combattre la maladie installée (exemple : médicaments, chirurgie, physiothérapie).
6.3 Traitement hygiéno-diététique
Cela inclut le repos et un régime alimentaire adapté.
6.4 Traitement étiologique
Il combat directement l’agent causal de la maladie (exemple : pénicilline contre les streptocoques).
6.5 Traitement symptomatique
Il soulage les symptômes sans traiter la cause de la maladie (exemple : paracétamol pour les maux de tête du paludisme).